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Deja Davis (HAC) : "Je me sens chanceuse de pouvoir exercer ma passion en France"

Alors qu'au départ, elle ne devait rester qu'un an au HAC avant de retourner vivre aux Etats-Unis, Deja Davis s'est prise d'amour pour le club doyen et la ville du Havre. ©Emmanuel Lelaidier

Alors qu'au départ, elle ne devait rester qu'un an au HAC avant de retourner vivre aux Etats-Unis, Deja Davis s'est prise d'amour pour le club doyen et la ville du Havre. ©Emmanuel Lelaidier

Maintenue pour la première fois de son histoire en D1 la saison dernière, la section féminine du HAC ambitionne de s'installer durablement dans l'élite du football féminin français. A l'aube de cet exercice 2023-2024, les « Ciel et Marine », sous l'impulsion de leur manager général Laure Lepailleur, ont entamé un nouveau cycle avec la nomination de Romain Djoubri sur leur banc. Chaque mois, nous partons à la découverte de l'une des joueuses de l'effectif havrais à travers la plume de leur coéquipière : Romane Enguehard. Premier épisode avec la capitaine Deja Davis.

Son arrivée au HAC

"Je suis reconnaissante envers Vincent Volpe de m’avoir offert cette opportunité" 

Tout d’abord, commençons par remonter le temps jusqu’en mars de l’année 2017. Etudiante en quatrième et dernière année de mathématiques à la faculté de La Salle, en Pennsylvanie, Deja Davis arrive au terme de son cursus étudiant. A 6 000 km de là, en France, Vincent Volpe, déjà président du HAC, assiste à une rencontre de gala entre son équipe féminine, pensionnaire de Régional 1, et une université américaine, Lehigh, qui se solde par une écrasante victoire (7-0) des joueuses d’Outre-Atlantique. Déterminé à développer rapidement sa section féminine, l’homme d’affaires américain est persuadé qu’en ajoutant une « touche US » à son effectif, il réussira à obtenir rapidement ce qu’il désire : la première division.

Sur conseil du coach de Lehigh, le patron du « club doyen » se déplace en personne en Pennsylvanie pour rencontrer des potentielles recrues. Parmi celles-ci figure une certaine… Déjà Davis. "Vincent est venu rencontrer ma famille. Nous avons dîné tous ensemble et il nous a présenté ce qu’il souhaitait mettre en place. Son objectif était d’atteindre rapidement la D1 Arkema. Trois joueuses de mon université ont été sollicitées (avec Jessica Wiggins et Marykate Bateman)", se remémore l’actuelle capitaine des « Ciel et Marine ». Très vite convaincue par le projet havrais, elle s’envole pour la France dans l’idée de "faire une saison, s’amuser en jouant au football puis revenir aux Etats-Unis pour travailler. Je suis reconnaissante envers Vincent Volpe de m’avoir offert cette opportunité".

Son amour pour le HAC et la ville du Havre

"J’aime me balader et boire un verre avec mon copain sur le quai de Southampton"

Sept années après avoir ses valises en Normandie, et même si sa famille lui manque, Deja Davis est restée fidèle au HAC. Elle a pris goût à son rythme de vie à la Française. "J’aime ma vie ici, c’est calme. Pendant la préparation, j’accorde beaucoup de temps à la récupération. Mais une fois la saison lancée, j’aime me balader pour m’aérer l’esprit. J’adore boire un verre avec mon copain sur le quai de Southampton". Adepte des œuvres de l’écrivain Harlan Coben, la défenseure aime également occuper son temps libre en cuisinant. Sa spécialité : le fameux Mac and cheese, que ses coéquipières ont la chance de déguster chaque année lors de Thanksgiving.

Bien qu’elle soit attachée à ses racines, Deja Davis se sent de plus en plus à l’aise sur sa terre d’adoption. Preuve en est, son dossier de demande de nationalité française est bouclé. "Ça serait une fierté de l’obtenir. Ça signifie beaucoup pour moi car j’ai passé plus de cinq ans ici, j’ai appris la langue, la culture…" Et alors qu’elle a été sollicitée de nombreuses fois par d’autres écuries du championnat français, la capitaine des « Ciel et Marine » ne se voit pas pour le moment quitter la porte Océane. "L’objectif initial était d’atteindre la D1 Arkema mais après notre première saison à ce niveau (soldée par une relégation), je n’étais pas satisfaite de ce que j’avais fait. J’ai eu une seconde chance la saison passée mais je peux encore mieux faire. J’ai ce besoin d’aller au bout des choses".

Depuis 2017, année de son arrivée au Havre, Deja Davis a vu la section féminine du HAC gagner en reconnaissance. "Chaque année des joueuses talentueuses nous rejoignent. Le club devient de plus en plus attractif". ©Emmanuel Lelaidier.

Son rôle de défenseure centrale

"Depuis deux saisons, je m’épanouis à ce poste, je progresse"

Si vous demandez à Deja Davis son poste de prédilection, sa réponse est claire, nette et précise : "Je suis attaquante !" Pourtant, la polyvalente américaine, arrivée au HAC dans la peau d’une véritable « tueuse » devant le but adverse est désormais une taulière du secteur défensif havrais. "Je m’adapte à l’équipe, je considère que le plus important, c’est de jouer et de rendre service au collectif. Si le coach me demande de mettre les gants et jouer dans les buts, je le fais…" C’est à l’issue de l’exercice 2020-2021 qu’elle s’installe dans l’axe de la défense « Ciel et Marine », sur une suggestion de la manager général Laure Lepailleur.

"J’avais joué un match la saison précédente à ce poste. Je pense que, pour la confiance, c’était positif de le découvrir en D2. J’ai disputé toutes les rencontres donc cela m’a fait travailler et je me suis servie de cette expérience, la saison passée, en D1. Depuis deux saisons, je m’épanouis à ce poste, je progresse". Un dernier exercice dans l’élite très abouti aux côtés de Kelly Gadea (qui a arrêté sa carrière cet été), un véritable repère pour elle. "Elle m’a beaucoup aidé. Elle était toujours positive même quand les choses n’allaient pas forcément bien. Cela m’a encouragé car j’ai besoin d’un environnement positif pour performer. Encore aujourd’hui, nous sommes en contact avant chaque match".

L’évolution du HAC depuis son arrivée

"Le club a grandi, il est plus attractif" 

Recrutée au début de l’aventure, Deja Davis en a vu des coéquipières et des membres de l’encadrement défiler. Mais le projet, lui, est toujours resté fidèle à ce que Vincent Volpe lui avait présenté lors de leur première rencontre. "Il a toujours fait en sorte que son équipe féminine soit dans des conditions optimales. Quand je suis arrivée en R1, nous étions rémunérées, nous jouions au stade Océane, nous avions les mêmes conditions que des joueuses professionnelles. Tout le monde n’a pas cette chance". Si la section féminine a toujours disposé de moyens, la capitaine havraise a tout de même constaté une évolution dans d’autres domaines. "Là où nous voyons que quelque chose a changé, c’est dans le regard des autres. Chaque année des joueuses talentueuses nous rejoignent. Le club devient de plus en plus attractif".

De plus en plus attractif et donc de plus en plus ambitieux ? "Comme il faut toujours avancer, notre objectif sera de faire mieux que la saison dernière. Individuellement, je veux continuer à emmagasiner de l’expérience et être une leader pour ce groupe". Comptabilisant plus de 100 matches sous le maillot « Ciel et Marine », présente lors de tous les moments forts de l’équipe féminine depuis sept ans, Deja Davis incarne mieux que quiconque les valeurs havraises. Souhaitons pour le club doyen que l’idylle dure encore de nombreuses années…

Romane ENGUEHARD

> D1F. J1 - Le Havre AC / Lyon, vendredi 15 septembre à 21 heures au Stade Océane.

Deja Davis

  • Née le 22 juin 1995 (28 ans) à Montclair, dans l'Etat du New Jersey aux Etats-Unis.
  • Défenseure Centrale. 1,73m.
  • Au Havre AC depuis 2017.
  • Internationale U23 américaine.
  • Sous contrat jusqu'en 2024.
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