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Au HAC, Mathieu Bodmer se sent comme à la maison

Que ce soit « Momo » El Kharraze, Julien Momont et le président Jean-Michel Roussier, tous les collaborateurs de Mathieu Bodmer avaient lié leur avenir au sien. ©Emmanuel Lelaidier

Que ce soit « Momo » El Kharraze, Julien Momont et le président Jean-Michel Roussier, tous les collaborateurs de Mathieu Bodmer avaient lié leur avenir au sien. ©Emmanuel Lelaidier

Comme l'a indiqué Jean-Michel Roussier en préambule, l'objet de la conférence de presse de ce mercredi matin au Stade Océane "n'est pas une grande surprise" ; Mathieu Bodmer n'ayant jamais fait mystère de son intention de prolonger son expérience au HAC où il a posé ses valises en juin 2021. Pour les différents protagonistes de ce dossier, il s'agissait surtout d'une question de timing. "Le président m'a relancé", évoque, avec un large sourire, le directeur sportif (DS), désormais engagé avec le club doyen pour trois saisons supplémentaires, soit jusqu'en 2027. "Au départ, le président m'a proposé deux ans. Je trouvais que c'était un peu court. Je voulais partir sur un nouveau cycle de trois ans. Avec mes deux années précédentes, c'est plus cohérent", estime celui qui a toujours clamé son souhait de s'inscrire, à minima, à moyen terme.

Il ne faut pas se mentir, pour les « Ciel et Marine », cette officialisation constitue la meilleure annonce possible. Personne d'autre que Mathieu Bodmer incarne mieux le projet sportif havrais. Ses plus proches collaborateurs, que ce soit son adjoint « Momo » El Kharraze ou le data analyst Julien Momont qui sont arrivés en même temps que lui (bien qu'ils soient liés, eux, via un CDI), voire même Jean-Michel Roussier, ont associé leur destin au sien. "Si Mathieu m'avait prévenu qu'il s'arrachait ailleurs, ça m'aurait fait réfléchir", ne cache pas le président normand qui s'évite donc un sacré casse-tête. Pourtant, les sollicitations n'ont pas manqué pour son protégé. "Mais j'y ai coupé court", affirme le principal intéressé. "Il n'y a qu'un seul club au monde qui aurait pu me faire hésiter". On imagine, sans trop se tromper, que celui-ci évolue au Parc des Princes. 

"On a la chance de travailler dans un grand club, avec beaucoup de libertés. Ça n'a pas de prix"

Mathieu Bodmer

Toujours est-il qu'aujourd'hui comme demain, Mathieu Bodmer est, bel et bien, havrais. "Je n'ai pas envie de partir. C'est aussi simple que ça". Dans la cité Océane, l'ancien milieu de terrain de Lille, de Lyon et du PSG a trouvé un équilibre de vie. "La vérité, c'est que je me sens bien ici. C'est ma région. On a la chance de travailler dans un grand club, avec beaucoup de libertés où on peut mettre ses idées en place. Ça n'a pas de prix. De l'extérieur, les gens ne s'en rendent peut-être pas compte mais c'est un club à part, avec une vraie histoire, dans une ville de foot, avec des clubs amateurs qui bossent très bien. En plus, je ne suis pas loin de ma famille, de mes filles (qui vivent en région parisienne), de mes fils (l'aîné, Mathéo joue au HAC, le cadet, Timéo au SM Caen). Qu'est-ce que j'irais chercher autre part ?"

L'amélioration des infrastructures au cœur du projet

Preuve de son attachement au HAC, Mathieu Bodmer n'a pas conditionné son futur au maintien en Ligue 1 de l'équipe dirigée par Luka Elsner. Un sprint final dans lequel il a incontestablement un rôle à tenir même s'il doute que sa prolongation puisse avoir un impact dans la tête des joueurs et du staff. "Parfois, il faut taper du poing sur la table, d'autres fois, il faut être positif". Avec six défaites lors de leurs sept dernières sorties, les partenaires d'Arouna Sanganté ne disposent plus que d'une marge d'une unité par rapport au 16e ; une position occupée par le FC Lorient. "La situation est un peu compliquée mais sauf si je me trompe, on n'a jamais été relégable cette saison et on a quelques points d'avance sur les descentes directes (quatre sur le FC Metz, 17e). Ensuite, il ne faut pas oublier que si tu finis barragiste, tu as encore une chance de te maintenir. C'est l'histoire de ce club, on doit souffrir jusqu'au bout pour y arriver". Référence, entre autres, à l'exercice précédent où les « Ciel et Marine » avaient dû attendre l'ultime journée pour célébrer leur montée malgré un écart favorable de neuf longueurs à quatre « étapes » du terme du championnat.

"Le club ne se limite pas à son équipe pro même si c'est la face immergée de l'iceberg. Notre projet est beaucoup plus vaste"

Jean-Michel Roussier

Si le renouvellement du bail en première division constitue la priorité, l'Etat-major havrais voit au-delà. "Le club ne se limite pas à son équipe pro même si c'est la face immergée de l'iceberg", pointe le président Jean-Michel Roussier. "Notre projet est beaucoup plus vaste. Et le maintien est un facilitateur pour la suite". Pour le directeur sportif, les chantiers à mener de front sont légion : la construction de l'effectif la saison prochaine avec "un grand plan A et un petit plan B" comprenant des ventes, l'amélioration de la politique de formation, les travaux de rénovation de la Cavée Verte qui commenceront le 1er juin (pour un budget de 4 M€ dont un quart à la charge du club doyen), le développement de la section féminine, l'amélioration des infrastructures avec notamment cet éternel point noir autour de la piètre qualité des pelouses...

Mais l'ex-consultant TV n'est pas effrayé par la tâche. "On est de bâtisseurs", rappelle-t-il. "C'est excitant". Comment imagine-t-il le HAC à l'horizon 2027, au terme de son nouveau contrat ? "Avec une équipe en Ligue 1, une Cavée flambant neuve, des terrains dignes de nom, un Soquence refait à neuf (le centre d'entraînement des « pros »), un centre également pour les féminines, une formation toujours aussi reconnue avec une marque de fabrique encore renforcée... Si on parvient à faire tout ça, peut-être que je pourrais partir", se projette Mathieu Bodmer. Quelque chose nous dit que les supporters « Ciel et Marine » ne partagent pas forcément cet avis.

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