Auréolée du meilleure classement de son histoire en Arkema Première Ligue la saison dernière (8e), la section féminine du HAC s'installe, petit à petit, dans l'élite du football français, avec un quatrième exercice consécutif à ce niveau. Pour connaître un peu mieux les joueuses de l’effectif havrais, nous partons chaque mois à la découverte de l’une d’entre elle à travers la plume de leur capitaine, Romane Enguehard.
Sa famille comme moteur
"J'ai commencé le football grâce à mon papa"
Il suffit de passer quelques minutes avec Maïté Boucly pour saisir à quel point sa famille occupe une place centrale dans sa vie. Chez elle, le football est une affaire de passion, mais aussi de transmission. C’est son père, ancien joueur à Wasquehal et à Mouscron, en Belgique, qui lui a donné le goût du ballon rond. "J’ai commencé ce sport grâce à mon papa", confie-t-elle. À l'âge seulement de quatre ans, la néo-Havraise rejoint le Mons AC, un club du Nord situé tout près de chez elle, où elle jouera en mixité jusqu’à ses 15 ans. Et le lien familial ne s’est pas arrêté à son départ du domicile familial pour poursuivre sa carrière. Malgré une vie bien remplie et la distance, la jeune femme attache une grande importance à veiller sur ses proches et à être toujours présente. "Je suis vraiment le pilier de ma famille", lâche la troisième d’une fratrie de cinq enfants. Le football, encore une fois, fait office de trait d’union : sa petite sœur tente désormais de suivre ses pas. Après un passage au LOSC, la jeune fille, du haut de ses 10 ans, poursuit aujourd’hui sa passion en sport-études à Lesquin. "J’espère qu’elle aura la chance de vivre la même chose que moi grâce au football", glisse n°5 des « Ciel et Marine », avec fierté et bienveillance.
Le Losc et le Nord, une appartenance viscérale
"J'avais envie de voir autre chose mais ce fut très difficile"
Originaire de Villeneuve-d’Ascq, la Maïté Boucly entretient un lien profond avec sa région natale. Le Nord n’est pas seulement son point de départ : c’est son repère, son ancrage, sa maison. "Quand j’ai quitté Lille, j’ai eu l’impression de perdre une moitié de moi", témoigne-t-elle, non sans émotion. Formée au Losc, l'une des recrues du HAC de l'été y a vécu toutes les étapes fondatrices : ses années en U19, ses premières minutes en D1, et la signature de son premier contrat professionnel à seulement 16 ans. Une histoire forte, marquée par une vraie fidélité au maillot des Dogues. Son départ pour Reims, bien qu’issu d’un choix personnel, n’en a pas été moins compliqué. "J’avais envie de voir autre chose mais ce fut très difficile", reconnaît-elle. Changer de club, de ville, de repères, n’a pas été simple. Pourtant, cette transition lui a permis de s’ouvrir à d’autres horizons, tout en conservant un attachement indéfectible à sa terre d’origine. Dès qu’elle en a l’occasion, elle revient d’ailleurs dans le Nord, pour retrouver les siens et se ressourcer.
Une amoureuse des balades, des chiens et des moments simples
"J’adore Honfleur, c’est super beau !"
En dehors de ses retours dans sa famille, Maïté Boucly aime profiter de ses moments de liberté pour se recentrer et savourer les plaisirs simples du quotidien. Shopping, randonnées avec ses trois chiens - un Husky, un Berger et un Spitz - ou découvertes touristiques : loin des pelouses, la latérale du HAC dévoile une facette différente d’elle-même, plus calme. Depuis son arrivée dans la cité Océane, l'ex-Rémoise prend le temps d’explorer la région : Étretat, le Mont-Saint-Michel, les sentiers côtiers ou encore son endroit préféré, Honfleur. "J’adore cette ville, c’est super beau. Me poser, boire un petit verre en terrasse, me balader là-bas, c’est vraiment agréable…"
Une sélection en équipe de France
"La fierté de mes parents quand ils m'ont annoncé que je partais chez les Bleues"
Parmi les moments forts de son parcours, Maïté Boucly garde un souvenir intact de sa première sélection chez les Bleues, en U16. C'était en Italie. "C’était ma toute première convocation. Je m’en rappelle comme si c’était hier : la fierté de mes parents et de ma famille quand ils m’ont annoncé que je partais en équipe de France", raconte-t-elle, émue. Depuis, la Havraise a enchaîné dans les différentes catégories, jusqu'aux U20, avec l’objectif clair d’intégrer un jour les U23 et à plus long terme, les « A ». "Ça reste un but, un rêve que je veux accomplir". Sur le terrain, la défenseure puise son inspiration dans une figure majeure du football féminin français : Delphine Cascarino (79 capes, sextuple vainqueur de la Ligue des Champions avec Lyon). "J’adore cette joueuse, c’est toujours un plaisir de la regarder à la télé. Elle est bourrée de talent. Moi qui évolue aussi sur un côté, j’essaie de m’inspirer de ce qu’elle fait pour le reproduire un maximum sur le terrain". La jeune joueuse du HAC a même eu la chance de croiser le chemin de l’ailière internationale. "J’ai déjà joué contre elle, quand j’étais à Lille et qu’elle était encore à Lyon. C’était un moment fort". Peut-être qu’un jour, Maïté Boucly et Delphine Cascarino seront réunies sous le même maillot…
> Arkema Première Ligue. J5 - Le Havre AC (6e - 7 points) / Saint-Etienne (12e - 0 point), vendredi 17 octobre à 21 heures au Stade Océane.
Romane Enguehard

Maïté Boucly
- Née le 4 octobre 2001 (23 ans) à Villeneuve-d’Ascq (Nord)
- Latérale.
- Parcours : Mons-en_Baroeuil (2007-2016), Lille (2016-2024), Reims (2024-2025), Le Havre AC (2025-...)
- Sous contrat avec le HAC jusqu’en juin 2026
- Internationale française U16-U17-U19-U20 (14 sélections)