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Moyens financiers, multipropriété, maintien des hommes en place… Les premières déclas de Jeff Luhnow pour le HAC

Avec le Blue Crow Sports Groupe qu'il a co-fondé, Jeff Luhnow est le nouveau propriétaire du HAC.

Avec le Blue Crow Sports Groupe qu'il a co-fondé, Jeff Luhnow est le nouveau propriétaire du HAC.

Quels objectifs poursuivez-vous en devenant propriétaire du HAC ?

"La première règle lors d'un lancement d'un nouveau projet est de ne pas faire du mal au club en question. Le HAC est un club historique qui a connu beaucoup de succès en montant en Ligue 1 puis en conservant sa place ces deux dernières années. Nous voulons le stabiliser et le faire grandir. Nous voulons garder et valoriser ses aspects positifs comme la qualité du travail avec les jeunes joueurs. Nous voulons garder ce savoir-faire. Maintenant, l'objectif immédiat, c'est de se maintenir à nouveau et de continuer à investir pour prolonger ce succès sur le long terme.

Pouvez-vous nous raconter vos premières impressions sur le club havrais ?

"Nous découvrons ses différentes composantes. Nous sortons d'une période de plusieurs mois de négociations. Maintenant qu'elle est terminée, nous discutons avec l'ensemble des dirigeants. Avant de prendre des décisions, on essaye de comprendre le fonctionnement du club, l'environnement dans lequel il évolue. C'est pourquoi hier (mardi), nous avons rencontré de nombreux responsables de groupes de supporters".

Pouvez-vous nous confirmer que Jean-Michel Roussier, Mathieu Bodmer et Didier Digard conservent respectivement leur poste de président, directeur sportif et entraîneur de l'équipe première ?

"Nous n'avons pas prévu de changer qui que ce soit. Ils ont tous fait du bon boulot, ils ont prouvé leur valeur. Ils méritent de continuer. C'est une chance de les avoir tous les trois avec nous. Je suis très heureux qu'ils soient au HAC. J'ai rencontré Jean-Michel, Mathieu, pas encore Didier". 

"Jean-Michel Roussier, Mathieu Bodmer, Didier Digard ? Nous n'avons pas prévu de changer qui que ce soit"

De quels moyens disposera le HAC durant ce mercato ?

"Nous mettons en place un budget avec lequel nous pensons être capables de constituer une équipe compétitive. Avec la direction sportive, nous passons actuellement tout l'effectif en revue pour déterminer quels joueurs restent et lesquels partent. Nous avons un directeur sportif (Mathieu Bodmer) et une direction qui ont recruté des joueurs capables de rivaliser à ce niveau (L1). Certains vont partir, nous les remplacerons. La direction y travaille déjà. C'est bien avancé, il y a déjà quelques joueurs qui vont arriver. Nous continuons à travailler pour former une équipe en fonction du budget dont nous disposons. Maintenant, je n'ai pas encore toutes les données en main. Plusieurs questions restent sans réponse. Par exemple, quelles sont les implications des revenus TV plus faibles pour l'année à venir ? Ils ne sont même pas encore connus".

Justement, la santé financière du football français, avec notamment la crise des droits TV ne vous inquiète-t-elle pas ?

"Si, cela nous préoccupe, mais nous restons optimistes sur un avenir prometteur. Même si je ne connais pas tous les détails, je pense que la Ligue (LFP) finira par résoudre cette situation avec les revenus télés. Il y a trop d'attraits dans cette ligue (L1), trop de stars, trop de bons joueurs... Et puis, sans cette période d'incertitudes, peut-être que nous ne serions pas au Havre aujourd'hui".

Blue Crow est déjà propriétaire du Cancún FC (D2 mexicaine) et du CD Leganés (D2 espagnole). Certains supporters « Ciel et Marine » s'inquiètent par rapport à la multipropriété. En France, nous avons les exemples de Bordeaux et de Lyon, des grands clubs, qui ont chuté ou qui sont en train de chuter avec ce système. Comment pouvez-vous les rassurer ?

"Ce que nous proposons avec Blue Crow, c'est de partager les meilleures pratiques de chaque club"

"Je ne peux pas parler des projets des autres clubs. Pour notre part, notre plan consiste à investir de l'argent, à trouver des moyens pour augmenter nos revenus et à utiliser ces revenus de la manière la plus efficace possible en recrutant des joueurs qui performent sur le terrain. L'avantage, c'est que nous n'avons pas de dettes".

Comment concevez-vous ce concept de multipropriété ? Existe-t-il une hiérarchie entre les différents clubs que vous possédez ?

"Non, ce n'est pas comme ça qu'on voit les choses. Aucun club n'est subordonné à un autre. Chacun a son histoire, son identité, son ADN... Ils ont des manières de fonctionner différentes, des environnements différents, des ressources différentes... Mais ce que nous proposons avec Blue Crow, c'est de partager les meilleures pratiques de chaque club dans tout un tas de domaines : le marketing, la technologie (la data), le recrutement... Par ailleurs, nous garantissons à tous nos clubs un traitement égal pour bénéficier de l'expertise et des connaissances que Blue Crow a acquis ces quatre dernières années".

Vincent Volpe, votre prédécesseur, sera donc resté dix ans à la tête du HAC. Et vous, combien de temps pensez-vous être propriétaire du club havrais ?

"Nous n'attaquons pas cette aventure en pensant que nous partirons un jour. Cette pensée ne nous traverse même pas l'esprit. Jusqu'à présent, nous n'avons cédé aucun club dans lequel nous avons investi. Nous voulons les faire grandir".

Des investissements concentrés sur le Cancùn FC, le CD Leganés et... le HAC

Longuement interrogé sur la multipropriété, Jeff Luhnow a fait un point sur chaque club se trouvant dans la galaxie Blue Crow Sports Group (BCSG), soit trois entités et non cinq comme on aurait pu le croire : le Cancùn FC (D2 mexicaine), le CD Leganés et donc le HAC. Rétrogradés en D2 espagnole malgré "un nombre de points record", dixit l'Américano-mexicain, un an après avoir été promus en Liga, « los Pepineros », comme on les surnomme de l'autre côté des Pyrénées, ambitionnent de remonter en première division le plus rapidement possible. Vainqueur de son championnat, le Cancùn FC reste, lui, bloqué en D2 ; le système de promotions-relégations n'étant pas en vigueur au Mexique aujourd'hui. "Mais la réglementation change l'année prochaine", annonce l'ancien dirigeant de la franchise de base-ball des Astros de Houston. "Pour l'instant, nous n'avons pas d'autres plans. Nous allons nous concentrer sur l'exploitation de ces trois clubs". Une déclaration qui met fin à l'intérêt présumé du BCSG pour l'AC Monza, lanterne rouge de Serie A italienne cette saison.

Comme annoncé précédemment, Blue Crow s'apprête à se désengager des Tchèques du MFK Vyskov, pourtant promus en D1. "La municipalité n'est pas disposée à réaliser les investissements nécessaires pour la rénovation du stade ; ce qui ne permet pas à l'équipe de rester en première ou en deuxième division", justifie Jeff Luhnow. Les droits sportifs ont été transférés à Pribam, une ville se situant 250 km ; le MFK Vyskov va, lui, retrouver les rangs amateurs. Concernant l'Elite Falcons FC, basé à Dubaï, le co-fondateur du groupe américain envisage plus ce club "comme une académie pour développer des joueurs venant du Moyen-Orient, d'Asie, d'Amérique du Sud et d'Afrique". Un modèle impossible en D1 émiratie, un niveau que l'Elite Falcons FC a gagné le droit de rejoindre sportivement la saison prochaine. "Par rapport à la D2, les règles sont différentes par rapport au nombre de joueurs internationaux. Nous sommes en train de réfléchir à ce que nous allons faire là-bas".

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