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Oswald Tanchot : "Il aurait peut-être fallu qu'on s'arrête après Ajaccio"

Après une saison off suite à son départ du Havre, Oswald Tanchot est depuis la mi-juin le nouvel adjoint de Luka Elsner, le coach d'Amiens.

Très mauvaise soirée pour les hommes d'Oswald Tanchot sortis par la toute petite porte de la Coupe de France.

Dans quelles circonstances vous êtes-vous engagé avec Amiens ?

"On a beaucoup échangé par vidéo avec Luka (Elsner, l'entraîneur de l'ASC) pendant le confinement. Quand on en a eu la possibilité, on s'est ensuite rencontrés à Paris. On ne se connaissait pas avant. Il cherchait quelqu'un pour rejoindre son staff. Il avait cette idée derrière la tête de me proposer de collaborer avec lui. Et j'ai accepté, tout simplement. C'était important pour moi de ne pas rester trop longtemps hors du circuit. Je voyais bien que ça me manquait. J'avais envie de retrouver les pelouses. J'ai estimé qu'avec une année de pause, j'ai eu suffisamment de temps pour me ressourcer".

Après avoir été n°1 pendant presque trois saisons au HAC (octobre 2016-2019), cela peut paraître surprenant, de l'extérieur, de vous voir de nouveau endosser le costume d'adjoint…

"Personnellement, ce qui m'importe, c'est le projet et les hommes avec qui je travaille"

"Je peux comprendre que certains trouvent ça étonnant. Personnellement, ce qui m'importe, c'est le projet et les hommes avec qui je travaille. D'ailleurs, j'ai préféré ce poste à d'autres où on me proposait d'être n°1, notamment en National (N1). La saison dernière, j'ai aussi eu des possibilités en Ligue 2 sur des opérations maintien. Cet été, il y a eu des opportunités à l'étranger mais je souhaitais travailler avec Luka. C'est un jeune coach humble. Malgré son âge (38 ans), il possède pas mal d'expérience. J'ai envie de l'accompagner dans sa progression. Il voulait un adjoint avec de l'expérience. Il a beaucoup de très bonnes idées. J'aime sa vision du métier".

Comment avez-vous vécu votre année off, loin des bancs de touche ?

"Au départ, c'était un choix de refuser des offres qui sont arrivées très rapidement après ma résiliation au Havre. J'aurais pu signer dès le lundi suivant en Ligue 2. A l'époque, j'avais déjà un contact très avancé avec Amiens. J'avais privilégié cette option. Finalement, ça ne s'est pas fait. Après dans la saison, quand on est sans club, on a toujours des sollicitations. Certaines exotiques. Je m'étais donné jusqu'à fin janvier pour reprendre une équipe car j'estimais qu'il restait encore du temps pour changer les choses. Après, je me suis dit que c'était trop tard. Je ne voulais pas replonger pour seulement 13 ou 14 matches. Maintenant, je suis resté connecté avec le monde du football. Je pense que j'ai vu plus de matches que beaucoup d'entraîneurs en poste, en France, en Europe, à l'étranger. Je suis aussi allé en observation dans des clubs".

Hasard du calendrier, vous revenez dès la 2e journée au Stade Océane avec votre nouvelle équipe…

"Je suis content de revenir. Ça sera la première fois depuis mon départ. Je me suis plu dans ce club, dans cette ville. J'ai vécu plein de bons moments, sportifs et humains. Ma fille est née au Havre. Au HAC, j'ai laissé beaucoup de gens que j'apprécie. J'y ai vécu une belle tranche de vie, quatre saisons, même si ça ne s'est pas conclu par une accession en Ligue 1. Par deux fois, on a été tout proches : la première avec Bob (Bradley, l'entraîneur de l'époque, en 2016) avec ce match où on échoue pour un but (victoire 5-0 aux dépens de Bourg-en-Bresse), la deuxième avec cette épopée jusqu'aux barrages. En 2018, on prend 66 points, soit le meilleur total du HAC depuis sa descente en 2009. C'est un total qui parfois, voire souvent, vous permet de monter(1). Maintenant, être proche, c'est encore trop loin. Chaque saison, on a eu le tort de perdre des matches qui paraissaient à notre portée ; ce qui nous a empêchés d'avoir notre destin entre les mains".

Eprouvez-vous des regrets par rapport à votre aventure au HAC ?

"C'est plutôt ma dernière saison (2018-2019) qui m'a laissé un petit goût amer"

"C'est plutôt ma dernière saison (2018-2019) qui m'a laissé un petit goût amer. On l'a démarrée sur les cendres de ce match de barrage contre Ajaccio(2). Il y a eu aussi des changements dans la direction du club durant l'intersaison (avec le départ du directeur général Arnaud Tanguy à Caen, remplacé par Pierre Wantiez), à la formation (avec la nomination de François Rodriguez à la tête du centre). Avec le recul, je me dis que notre cycle, à mon staff et à moi, était fini. Il aurait peut-être même fallu qu'on s'arrête après Ajaccio".

Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné selon vous pendant cet exercice 2018-2019 ?

"On a pourtant effectué un bon recrutement avec Tino Kadewere mais il est arrivé blessé. Il n'a pas pu jouer quasiment pendant six mois. Surtout, il y avait six joueurs en fin de contrat, et non des moindres (dont Zinédine Ferhat, Alexandre Bonnet, Dénys Bain, Harold Moukoudi et Arnaud Balijon) dont un qui n'a plus eu le droit de jouer à partir de Noël(3). Quatre d'entre eux faisaient partie de mon conseil des sages. Sans compter trois autres qui se trouvaient dans leur dernière année la saison d'après comme Pape Gueye et Victor Lekhal. Avec l'expérience maintenant, je sais que c'est difficilement conciliable avec des ambitions de haut de tableau. Ça nous a un peu pollué. On a eu ce qu'on mérite avec au final, une saison moyenne (7e à neuf points du Top 5). On a quand même battu deux Ligue 1 en coupe (Nîmes et Bordeaux). Mais avec le niveau intrinsèque de l'équipe, on aurait dû se mêler à la bagarre pour la montée. Ce n'est pas un regret mais plutôt un constat".

(1)Entre la saison 2009-2010, celle de la relégation du HAC en L2, et l'exercice 2016-2017 où ont été instaurés les barrages, ce total de 66 points aurait permis de monter en Ligue 1 dans six cas de figure sur sept.

(2)Reporté une première fois en raison du comportement de pseudos « supporters » corses qui avaient bloqué le car des Havrais tout en proférant des insultes à caractère raciste et en les menaçant physiquement, le match de barrage pour la montée en Ligue 1 entre Ajaccio et le HAC s'était déroulé deux jours plus tard dans un contexte particulièrement tendu. Et marqué par deux expulsions de chaque côté. L'ACA s'était finalement imposé à l'issue de la séance de tirs au but (2-2 ap, 5-3 tab).

(3)Alors qu'il se trouvait en fin de contrat en 2019, Harold Moukoudi s'était engagé libre avec Saint-Etienne. Une décision que les dirigeants havrais ont toujours contestée, argumentant que le défenseur central, formé à La Cavée Verte, avait signé une clause sous seing privé (donc non valable juridiquement devant la LFP), au moment de parapher son premier contrat professionnel en 2015 (pour la période 2016-2019), prévoyant une prolongation automatique d'un an.

Deux matches de suspension pour Ersoy, un pour Fontaine

Pour son geste inconsidéré sur le Troyen Yoann Touzghar, Ertugrul Ersoy a écopé de trois matches de suspension dont un avec sursis.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Paul Le Guen n'aura pas l'embarras du choix pour composer son groupe contre Amiens. Alors que Pierre Gibaud (mollet) et Quentin Cornette (mollet) se trouvent toujours à l'infirmerie (leur retour est prévu après la trêve internationale, début septembre), le technicien havrais sera également privé d'Ertugrul Ersoy et Jean-Pascal Fontaine, tous les deux suspendus suite à leur expulsion face à Troyes. Pour son geste inconsidéré sur Yoann Touzghar (un tacle par derrière dans le rond central !), le défenseur turc a écopé de trois matches de suspension dont un avec sursis. Exclu de manière illogique après un second avertissement consécutif à une faute imaginaire, le milieu de terrain a, lui, pris un match ferme.

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