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Pour se maintenir, le HAC aura besoin du meilleur Mohamed Bayo

Avec ses quatre buts et sa passe décisive durant la phase aller, Mohamed Bayo a contribué à rapporter neuf points au HAC. ©Damien Deslandes

Avec ses quatre buts et sa passe décisive durant la phase aller, Mohamed Bayo a contribué à rapporter neuf points au HAC. ©Damien Deslandes

La scène s'est produite il y a une semaine à l'occasion de la réception de Reims. On joue la 85'. A cet instant-là, les deux équipes sont à égalité 1-1 quand Luka Elsner procède au remplacement de Mohamed Bayo. Alors qu'il vient d'essuyer quelques sifflets descendus des gradins au moment de quitter la pelouse, l'avant-centre du HAC est pris à partie par un « supporter ». Ce dernier, assis juste à proximité de la « box » havraise, n'a rien trouvé de mieux que d'invectiver un joueur qu'il est censé encourager. Des commentaires acerbes qui n'ont logiquement pas été du goût du n°9 des « Ciel et Marine ». Entrant dans une colère noire, Mohamed Bayo a été par la suite raccompagné directement aux vestiaires, avant même le coup de sifflet final, par son coéquipier Loïc Nego tandis que le « fan » en question était expulsé du Stade Océane par les services d'ordre.

"C'est le problème d'avoir des bancs dans les tribunes. S'il y a des supporters qui ne sont pas très heureux d'une performance, ils peuvent s'exprimer. Momo est un compétiteur, il a envie de répondre mais il doit être capable de gérer cette situation. Il faut garder beaucoup de calme. S'il y a des idiots qui ouvrent leur voix, on ne doit pas en tenir compte et rester dans le projet", a commenté le coach slovène en conférence de presse d'après-match. Sans faire abstraction du caractère regrettable de cette altercation, elle souligne également la frustration d'un élément passé à côté de son sujet. Bien qu'il serait injuste de lui imputer la responsabilité de la défaite du club doyen (2-1). 

"Momo est un compétiteur, il a envie de répondre mais il doit être capable de gérer cette situation"

Luka Elsner

Extrêmement discret sur le front de l'attaque, Mohamed Bayo ne s'est procuré qu'une opportunité, dès la 10'. Alors que le gardien Yehvann Diouf vient de repousser une tête d'André Ayew, l'international guinéen se retrouve quasi à bout portant, dans un angle légèrement fermé. Mais au lieu d'attraper le cadre, sa frappe en force s'envole dans les gradins de l'enceinte havraise, pour le plus grand regret de Gautier Lloris et Yassine Kechta, démarqués en retrait même s'il est difficile de reprocher à un avant-centre de tenter sa chance dans une position aussi favorable. Derrière, plus grand-chose à signaler pour lui. Au-delà de sa dangerosité devant les cages adverses, il a laissé une impression mitigée sur certaines séquences (replacement, duels, courses) comme s'il ne se donnait pas à 100%.

Retrouver son efficacité de la CAN

Le souci, c'est qu'à un poste où les solutions ne sont pas pléthoriques même si Elysée Logbo (pas encore opérationnel après avoir été victime d'une agression au cutter début janvier) et Steve Ngoura sont deux jeunes joueurs prometteurs, le HAC a la nécessité de voir le meilleur visage de Mohamed Bayo. Celui de Clermont, son club formateur, où il s'est révélé en scorant à 36 reprises en deux saisons, Ligue 2 et Ligue 1 mélangées (22+14). Pas celui de Lille où il a traversé le précédent exercice tel un fantôme avec cinq réalisations toutes compétitions confondues. Durant la phase aller, l'attaquant prêté par le Losc a su se montrer précieux. "C'est un buteur important qui nous a marqué des buts décisifs", confirmait Luka Elsner. Ses quatre réalisations et sa passe décisive en dix titularisations, entre septembre et décembre, ont tout de même contribué à rapporter neuf points. Pas si mal sur un total de 24 unités.

"La confiance ? elle est toujours là, je ne la perds jamais. je ne m'affole pas"

Mohamed bayo

"Par le passé, Momo a prouvé que l'équipe pouvait s'appuyer sur lui dans les moments clés ; les moments clés arrivent". Et pour cause. Après le déplacement à Brest, étonnant dauphin du leader parisien, des affiches face à Toulouse (11e), Clermont (18e), Montpellier (15e), Nantes (12e), Metz (17e) et Strasbourg (13e), soit autant de concurrents directs dans la course au maintien, suivront d'ici la fin du championnat. "On a besoin de lui", lance l'entraîneur havrais à propos d'un élément qui possède l'expérience de cette lutte contre la relégation pour l'avoir déjà connu avec Clermont. "Il faut que Momo se mue dans ce rôle de buteur sur lequel on compte. Il doit redoubler d'efforts pour accomplir nos objectifs et les siens".

Paradoxalement, Mohamed Bayo sort d'une Coupe d'Afrique des Nations faste où il a fait trembler les filets trois fois en cinq matches dont le but de la qualification en quart de finale inscrit à la dernière minute des arrêts de jeu aux dépens de la Guinée Equatoriale ! "Je ne saurais pas décrire l'émotion que j'ai ressentie. Voir tous ses coéquipiers, sa famille, ses proches heureux, il n'y a pas de meilleure sensation", témoigne le principal intéressé. Toutefois, le n°9 des « Ciel et Marine » doit se réadapter au plus vite à la Ligue 1. Son absence, contrainte et forcée, à Pierre-Mauroy il y a deux semaines en vertu d'un accord entre les deux clubs au moment de son prêt ne l'a pas aidé à reprendre le rythme. En tout cas, il l'assure, ce n'est pas un manque de la confiance. "Elle est toujours là, je ne la perds jamais. Je sais que je peux mieux faire, je dois faire plus. Je ne m'affole pas. Il ne faut pas croire que tout va être tout beau, tout rose, tout le temps. Il faut bien que ce soit difficile par moments pour en tirer des leçons". Espérons pour le HAC que ce soit fait avec une application pourquoi pas dès ce dimanche sur la pelouse de Francis-Le Blé.

> L1. J24 - Brest (2e - 43 points) / Le Havre AC (14e - 24 points), dimanche 3 mars à 15 heures à Francis-Le Blé.

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