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Pour son opération maintien, le HAC compte sur ses Américaines

Quatre des cinq Américaines du HAC : Ashley Clark, Deja Davis, Allie Thornton, Maya Camille et Jesse Mc Donough (absente sur la photo, l'habituelle capitaine des « Ciel et Marine » a été victime d'une rupture du ligament croisé antérieur d'un genou durant la préparation. Elle est repartie aux Etats-Unis le temps de sa convalescence). ©Emmanuel Lelaidier

Quatre des cinq Américaines du HAC : Ashley Clark, Deja Davis, Allie Thornton, Maya Camille et Jesse Mc Donough (absente sur la photo, l'habituelle capitaine des « Ciel et Marine » a été victime d'une rupture du ligament croisé antérieur d'un genou durant la préparation. Elle est repartie aux Etats-Unis le temps de sa convalescence). ©Emmanuel Lelaidier

Au tout départ, en 2017, en Division d'honneur (l'ancêtre du R1), elles étaient neuf puis rapidement huit. Aujourd'hui, elles sont cinq, réglementation oblige*. Cinq Américaines à évoluer dans les rangs havrais : Ashley Clark, Deja Davis, Jesse Mc Donough, Allie Thornton et Maya Camille. Toutefois, pour le moment, le coach Thierry Uvenard ne peut compter que sur quatre d'entre elles. Victime d'une rupture du ligament croisé antérieur d'un genou durant la préparation, Jesse Mc Donough, l'habituelle capitaine, est rentrée au pays le temps de sa convalescence. Longtemps bloquée aux USA à cause de la pandémie de la Covid-19, Maya Camille est (enfin) revenu fin septembre.

"Le président est venu nous parler de son projet, que l'équipe évoluait en DH, de l'ambition de monter en D1 d'ici trois ans"

A l'origine de cette importante délégation états-unienne dans les rangs « Ciel et Marine », on trouve un homme : Vincent Volpe bien entendu. Pour donner une dimension nationale à sa section féminine, le président havrais s'est appuyé sur des compatriotes. Quoi de plus normal. Le soccer, comme on le nomme de l'autre côté de l'Atlantique, étant le sport n°1 pour les jeunes femmes (quatre Coupes du Monde, trois médailles d'Or olympique, 1,7 M€ de licenciées). "Le président est venu nous parler de son projet, que l'équipe jouait en division régionale mais que l'ambition était de monter en D1 d'ici trois ans", rembobine Ashley Clark, présente depuis le début de l'aventure tout comme Deja Davis et Jesse Mc Donough.

Pour ces trois éléments qui ont quitté leur famille pour vivre de leur passion (lire l'encadré ci-dessous), le dirigeant normand joue un peu le rôle de « papa ». "Il est allé voir nos parents, leur a expliqué qu'il s'occuperait de nous. On le sent très investi derrière son équipe. Il nous soutient, il croit en nous. Si on a un problème, il est là pour nous aider", témoigne Deja Davis. Avec Ashley Clark et Jesse Mc Donough, un lien très fort les unit à leur président au point de l'appeler Vince. Désormais parfaitement acclimatées à leur nouvel environnement, ces trois « anciennes » ont pris le relais de Vincent Volpe pour accueillir les recrues anglophones (dont les deux Islandaises : Anna Björk Kristjansdottir et Berglind Björg Thorvalsdottir).

Les « anciennes » facilitent l'intégration des nouvelles

"On a le sentiment d'être un peu responsables d'elles", confie Ashley Clark qui partage une maison avec Allie Thornton et Maya Camille. "On leur détaille le fonctionnement du club, comme ça se passe. On forme une équipe. On n'est pas là pour se tirer dessus. On est ensemble, on s'entraide, et pas seulement sur le terrain". "Avant ma signature, j'ai été très rassurée de savoir qu'il y avait déjà des Américaines ici, qui plus est depuis trois ans", confirme Allie Thornton. Pour faciliter leur intégration, les cinq jeunes femmes prennent toutes des cours de Français. D'ailleurs, Ashley Clark, Deja Davis et Jesse Mc Donough sont quasiment bilingues. "C'est important d'apprendre la langue", souligne Allie Thornton qui s'y est mise aussi.

"En France, tout est beaucoup plus tranquille. Aux etats-Unis, c'est business, business et business"

Au-delà de leurs matches et de leurs entraînements qui rythment leur quotidien, Ashley Clark et ses coéquipières s'initient également à une nouvelle culture. "Il y a plein d'endroits sympas à visiter. On va à la plage, à Etretat, on est à deux heures de Paris. En plus, la région est assez touristique. Quand ils entendent qu'on parle anglais, des gens viennent nous voir, engagent la conversation, nous demandent ce qu'on fait ici. On aime bien aussi découvrir la nourriture", détaille Deja Davis, surprise, comme ses partenaires, de constater que la plupart des restaurants en France sont fermés en-dehors aux heures des repas.

Une réflexion qui concerne également les magasins majoritairement "fermés le dimanche et parfois le lundi". Un changement radical avec les USA où tout est toujours ouvert sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Et ce n'est pas la seule différence. "En France, tout est beaucoup plus tranquille. Aux Etats-Unis, c'est business, business et business". Comme quoi, un regard extérieur sur notre pays ne fait jamais de mal, et pas qu'en matière de ballon rond.

> D1F. J7 - Guingamp (11e - 3 points) / Le Havre (10e - 4 points), samedi 31 octobre à 14 h 30 au centre de formation de Guingamp.

*En D1 comme en D2, les clubs n'ont le droit de ne faire jouer que trois joueuses ne possédant pas un passeport d'un pays membre de l'Union Européenne. Toutefois, les cinq Américaines du HAC peuvent toutes figurer en même temps sur une feuille de match : Allie Thornton possédant la double nationalité franco-américaine et Maya Camille, la double nationalité américano-libérienne. Dans le cadre des accords de Cotonou, ce double passeport permet à la défenseure née dans l'Illinois de ne pas être inclus dans le quota d'extra-communautaires.

Pour continuer à jouer au foot, un seul moyen : l'exil

Si Vincent Volpe joue un rôle prépondérant dans le recrutement de ses compatriotes, les Américaines du HAC ne viennent pas uniquement en Normandie pour leur président. Pour Ashley Clark, Deja Davis, Jesse Mc Donough, Allie Thornton et Maya Camille arrivées au terme de leur cursus universitaire, l'exil représentait le seul moyen de continuer à pratiquer le football au niveau « pro ». Le système états-unien privilégiant l'élite. "A la fin de tes études, si tu n'es pas draftée par une franchise, tu ne peux plus jouer", explique Ashley Clark. Avec neuf équipes au sein de la NWSL (le championnat professionnel nord-américain) comprenant chacune 25 contrats, autant dire que les places sont chères.

"Il y a énormément de concurrence", confirme Allie Thornton qui a posé ses valises dans la cité Océane en janvier comme Maya Camille. "C'est pourquoi, on trouve autant de joueuses américaines en Europe", ajoute Ashley Clark. "On est tristes d'être éloignées de notre famille mais l'expérience qu'on vit ici, au Havre, en vaut vraiment la peine", confie Allie Thornton. En France, les coéquipières de Jesse Mc Donough découvrent un nouveau football, assez éloigné de celui qu'elles ont eu l'habitude de pratiquer dans leur pays natal. "Ici, c'est complètement différent. C'est beaucoup plus technique et tactique. Aux USA, c'est plus axé sur le physique et la musculation", indique Maya Camille.

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