Le résumé du match
Jeunes, expérimentés, recrues... Du temps de jeu pour tout le monde
15 jours après avoir retrouvé le chemin du complexe de Soquence et au sortir d'une semaine de stage en Bretagne axé sur la cohésion, le HAC a disputé son premier match de l'été. Résultat ? Une défaite 1-0 contre un adversaire manceau, promu en Ligue 2, qui avait huit jours de plus de séances et déjà une rencontre dans les jambes. Un revers totalement anecdotique à ce stade de la préparation, surtout au regard des choix de Didier Digard. Profitant de ce rendez-vous pour procéder à une large revue d'effectif en utilisant pas moins de 25 joueurs (!), le coach havrais a aligné deux compositions différentes, une par mi-temps, mixant éléments expérimentés et garçons issus de La Cavée Verte. "Par rapport à la saison passée où on avait été plus rapidement vers un « onze type », on a un peu changé notre façon de faire, car on ne voulait pas réunir tous les jeunes dans la même équipe ; ce qui aurait pu les mettre en difficulté".
Pour ménager la condition physique de certains de ses cadres, le technicien normand a, par ailleurs, gérer les temps de jeu à l'image d'Abdoulaye Touré ; le Monsieur « Panenka » de la Meinau ne foulant la pelouse de Pierre-Compte qu'un quart d'heure. S'étant réveillé avec un torticolis, Loïc Négo - dont la prolongation jusqu'en 2026 a été officialisée cette semaine - a, lui, quitté le terrain à une dizaine de minutes de la fin de la seconde période. Malgré ces compositions expérimentales, le club doyen aurait pu (dû) percer les filets sarthois. Ayant concédé l'ouverture du score quasi d'entrée (9'), à la suite d'une magnifique action collective des hommes de Patrick Videira, les « Ciel et Marine » se sont procurés de nombreuses situations, aussi bien avant le repos, par Bissenty Gomis (8'), Mokrane Bentoumi (22'), Yassine Kechta (43'), qu'après par Issa Soumaré (46') et Rassoul Ndiaye (90'). Espérons juste que cette inefficacité dans le dernier geste n'est pas annonciatrice de ce qui se produira en Ligue 1 à compter de la mi-août alors que le HAC est en quête d'un voire plusieurs attaquants (lire ci-dessous).
Le mercato show
Le Japonais Ayumu Seko en attendant des attaquants
Il constituera incontestablement l'une des curiosités du championnat havrais. Comme révélé par notre confrère Fabrizio Romano, Ayumu Seko (25 ans) a donné son accord au HAC. Arrivant libre, à l'instar de toutes les autres recrues depuis le début du mercato « Ciel et Marine », l'international japonais (sept sélections) débarque dans la cité Océane avec un solide CV. Ce défenseur central sort notamment de trois exercices pleins en Suisse, avec les Grasshopper de Zurich où il a comptabilisé 126 apparitions. Son profil laisse suggérer qu'il y aura certainement des départs dans ce secteur de jeu, sachant que "l'idée est de rester à quatre derrière", dixit Didier Digard. Et pour cause, Etienne Youté, Gautier Lloris et Arouna Sanganté, les trois piliers de la ligne arrière, n'ont plus qu'un an de contrat. Conséquence, s'ils ne sont pas transférés cet été, ces trois joueurs pourront s'engager pour la destination de leur choix à partir du 1er janvier, en prévision de la saison 2026-2027, sans la moindre indemnité en faveur du club doyen. Au regard de l'état des finances havraises, ce scénario paraît inconcevable.
Si avec Ayumu Seko, le HAC enregistre son sixième renfort, son mercato est loin d'être terminé. "Ce n'est pas une question de niveau mais c'est toujours important d'injecter du sang neuf". Alors que RMC Sport a révélé un intérêt des dirigeants havrais pour le latéral malien Fodé Doucouré (24 ans), en fin de contrat avec le Red Star (L2), Didier Digard a ciblé encore "un vrai milieu défensif". "Actuellement, on a plutôt des joueurs avec que sans ballon", indique l'entraîneur normand qui, faute de spécialiste en n°6, a proposé un schéma en 4-2-3-1 contre Le Mans. Mais c'est principalement dans le domaine offensif que l'ex-coach niçois attend du monde. "On a perdu au poste d'attaquant. Des joueurs nous ont quittés (André Ayew, Ahmed Hassan)", souligne le technicien qui rappelle l'équation presque insoluble à laquelle son club est soumis. "Il ne faut pas non plus se précipiter. C'est un poste qui coûte cher, malheureusement". De la faculté du directeur sportif Mathieu Bodmer et de ses collaborateurs à dénicher un ou deux avants-centres capables de « claquer » dix buts en Ligue 1 dépend une grande partie de la saison des « Ciel et Marine ».
Un joueur dans le match
Avec Nicolas Douchez, Mory Diaw arrive dans un climat de confiance
C'est une drôle de trajectoire qu'épouse la carrière de Mory Diaw (32 ans) depuis un an. Malgré 67 apparitions en Ligue 1 en l'espace de deux exercices avec Clermont, l'international sénégalais (trois sélections) avait vu toutes les pistes se refermer dans la foulée de la relégation du club auvergnat en deuxième division à l'été 2025. Mis au placard par ses dirigeants de l'époque, le gardien avait dû patienter jusqu'à l'ultime jour du mercato d'hiver pour (enfin) rebondir... à Rodez, en L2 ! Un prêt de quatre mois qui lui a permis de goûter de nouveau au parfum de la compétition, participant à 11 matchs et contribuant au maintien de l'écurie aveyronnaise. Scénario radicalement différent durant cette intersaison. Alors qu'il était lié jusqu'en 2026 avec Clermont, l'ex-portier de Lausanne est rapidement tombé d'accord pour se libérer de sa dernière année de contrat, avant de signer pour le HAC. Arthur Desmas et Mathieu Gorgelin partis, c'est avec le statut de n°1 qu'il va d'ailleurs retrouver l'élite du football français.
"C'est une sacré opportunité", ne cache pas Mory Diaw qui a disputé les 30 premières minutes du match de préparation contre Le Mans, concédant le seul but de la rencontre sans que sa responsabilité ne soit engagée. Dans la cité Océane, le natif de Poissy ne débarque pas en terrain inconnu. Outre Lionel Mpasi, sa doublure qui était déjà son coéquipier à Rodez, l'ultime rempart a côtoyé plusieurs actuels responsables du club doyen du temps de sa formation au PSG : Mathieu Bodmer, le directeur sportif, et surtout Nicolas Douchez, l'entraîneur des gardiens. "Dès le début, ces personnes m'ont fait confiance". Et la réciproque est vraie. "A moi de tout mettre en œuvre sur le terrain pour rendre cette confiance". Sa collaboration avec Nicolas Douchez doit lui permettre de reprendre sa marche en avant alors que son parcours a connu un coup d'arrêt la saison passée. "Nico me connaît par cœur. Il sait comment me gérer".
Match de préparation (samedi 19 juillet)
Le Havre AC (L1) - Le Mans (L2) 0-1
Stade Pierre-Compte à Vire. Environ 400 spectateurs.
Mi-temps : 0-1.
But : Lauray (9') pour Le Mans.
Avertissements : Ebonog (33') au Havre ; Vercruysse (39') au Mans.
> Le Havre AC :
• 1re mi-temps : Mory Diaw (g, Lionel Mpasi, 32') - Bissenty Gomis, Arouna Sanganté (cap), Aliou Thiaré, Yanis Zouaoui - Simon Ebonog, Yassine Kechta, Mokrane Bentoumi - Ismaïl Bouneb, Godson Kyeremeh, Noam Obougou (Abdoulaye Touré, 32'). Entraîneur : Didier Digard.
• 2e mi-temps : Lionel Mpasi (g, Paul Argney, 61') - Loïc Nego (Mathieu Cuirassier, 80'), Daren Mosengo, Gautier Lloris, Thomas Delaine - Rassoul Ndiaye, Guy-Noël Zohouri, Félix Mambimbi - Kenny Quetant, Issa Soumaré, Elysée Logbo. Entraîneur : Didier Digard.
> Le Mans :
• 1re mi-temps : Nicolas Kocik (g) - Noa Boissé, Théo Eyoum, Harold Voyer, Moïse Mahop, Anthony Ribelin, Jean Vercruysse, Alexandre Lauray (cap), Milan Robin, Taylor Luvambo, William Harhouz. Entraîneur : Patrick Videira.
• 2e mi-temps : Ewan Hatfout (g) - Alexandre Lauray (Leny Cormier, 62'), Samuel Yohou, Théo Eyoum (Rayan Boukadida, 62'), Brice Oggad, Martin Rossignol, Malang Gomes, Edwin Quarshie (cap), Lucas Calodat, Antoine Rabillard, Dame Gueye. Entraîneur : Patrick Videira.