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Adama Mbengue, Yacine Bammou, Kélian Nsona, Santy Ngom...

©Damien Deslandes

Adama Mbengue, Yacine Bammou, Kélian Nsona, Santy Ngom... Quatre des acteurs, pour des raisons bien différentes, du mercato d'hiver du Stade Malherbe.

"Aux coups durs succèdent les coups d'éclats". Sollicité pour évoquer le mercato d'hiver et les possibles mouvements au sein de l'effectif caennais, le président Olivier Pickeu a tenu, en préambule, à souhaiter une bonne année à tous les amoureux du Stade Malherbe : supporters, partenaires, salariés... "J'espère qu'on va bientôt tous se retrouver, que les gens puissent revenir au stade en famille. J'ai envie de partager mon métier. Et mon métier, c'est de faire vivre des émotions. Pour le moment, je suis frustré". Il n'est pas le seul.

Pour recruter, il va falloir dégraisser (encore)

"Il n'y aura pas de recrutement à moins d'une blessure qui n'est pas souhaitée ni souhaitable". A l'exception de l'intégration de Steve Shamal(1), Olivier Pickeu annonçait, le 3 décembre, au micro de Téléfoot la chaîne, un mercato d'hiver extrêmement calme du côté du Stade Malherbe. Un mois plus tard, alors que la fenêtre des transferts s'ouvre ce samedi et ce, jusqu'au 1er février, le président caennais est toujours sur la même longueur d'onde. Mais il ne ferme pas totalement la porte à une arrivée. A une condition. "Notre masse salariale étant encadrée (par la DNCG), sauf départ, il n'y a pas de possibilité administrative de faire quoi que ce soit".

Pour rappel, le groupe professionnel du SMC est composé actuellement de 32 éléments dont deux prêtés (Aliou Traoré et Garissone Innocent avec une option d'achat pour le gardien) tandis que sept garçons ont fait l'objet d'un prêt(2) ; le dernier en date, Ayoub Jabbari à l'US Avranches. "Ma mission qui consiste à dégraisser l'effectif se poursuit. On continuer à chercher des opportunités pour des joueurs en manque de temps de jeu ou qui ne correspondent pas au projet défini", explique le dirigeant du club normand. "Si on y parvient, ça dégagera de la masse salariale et donc, ça nous laissera des possibilités".

(1)Recruté début octobre mais en phase de réathlétisation depuis suite à une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit contractée début juillet avec son ancien club de Boulogne-sur-Mer (N1), Steve Shamal (24 ans) a intégré le groupe de Pascal Dupraz à la reprise de l'entraînement, le 29 décembre. Idem pour Vladislav Molchan qui a, enfin, obtenu son visa. Toutefois, avant de le voir évoluer en Ligue 2, il va peut-être falloir s'armer de patience. Ne comptant quasiment aucune expérience chez les professionnels (deux apparitions en D2 dans son pays), le jeune défenseur central gaucher (20 ans) a été recruté dans une logique de post-formation. Son arrivée permet aussi au Stade Malherbe de s'ouvrir une fenêtre sur le marché russe.

(2)Timo Stavitski (Maastricht, D2 Pays-Bas), Younn Zahary (Pau, L2), Marvin Golitin (Bobigny, N2), Brice Tutu (Beauvais, N2), Evens Joseph et Herman Moussaki (tous les deux à Boulogne-sur-Mer).

Entre Malherbe et Santy Ngom, la fin de l'histoire se rapproche

Santy Ngom lors de l'une de ses trois seules apparitions avec le maillot « Rouge et Bleu ». 

On n'en doutait pas vraiment mais c'est désormais officiel, Santy Ngom (27 ans) ne portera plus le maillot « Rouge et Bleu ». Sportivement, ça ne va pas changer grand-chose au quotidien du groupe de Pascal Dupraz (trois apparitions pour 101' de temps de jeu depuis sa signature en août 2019, aucune depuis la nomination du coach savoyard en octobre de la même année). Sous contrat jusqu'en 2022, cet attaquant n'est jamais rentré dans les plans de l'ex-entraîneur toulousain. "Il a été mis à pied", révèle Olivier Pickeu qui qualifie cette histoire "d'épiphénomène". Un énième épisode dans les relations qu'on va qualifier de tendues entre le Franco-sénégalais et le club normand*.

"Je n'étais pas encore arrivé qu'il y avait déjà une guerre avec Santy. Je ne le fais pas de gaieté de cœur mais je suis là pour régler les problèmes. Aujourd'hui, on a décidé d'arrêter avec lui", poursuit le président caennais. Un dirigeant qui estime avoir fait ce qu'il fallait pour tenter de rapprocher les deux parties. "On lui a payé un stage de 15 jours de réathlétisation à Clairefontaine. Il m'avait dit que c'était top, que ça lui avait fait beaucoup de bien pour son genou". Mais cela n'a pas suffi pour rabibocher les deux camps. Maintenant, du côté du SMC, on s'attend à une suite sur le terrain judiciaire. "On va certainement partir sur quelque chose de procédurier", confirme Olivier Pickeu qui s'est attaché les services "d'un conseil" dans ce dossier. "Tout va dépendre de Santy. Il défendra certainement ses droits. Mais moi, je défendrai l'institution. Personne n'est au-dessus d'elle. On perd trop d'argent. Si ça doit aller au clash, on est prêts".

*En septembre, Santy Ngom avait assigné le Stade Malherbe devant les Prud'hommes, exigeant plus de 2 M€ de dommages et intérêts ainsi que la résiliation de son contrat. Quelques mois plus tôt (en janvier), le joueur avait saisi la commission juridique de la LFP pour demander sa réintégration dans le groupe « pro » avec lequel il ne s'entraînait plus, ayant été affecté avec la réserve.

Adama Mbengue a une offre d'une D1 étrangère

Parmi les candidats au départ figure en tête de liste Adama Mbengue. Extrêmement peu utilisé par Pascal Dupraz cette saison (seulement deux titularisations pour 180' jouées), l'international sénégalais, dont l'engagement se termine dans six mois, possède entre les mains une offre d'une écurie de D1 étrangère avec un contrat de deux ans et demi à la clé. Le latéral gauche se trouve en pleine réflexion. "Dans la période qu'on vit (référence à la crise sanitaire), c'est beaucoup. Je serais lui, j'irais", souffle Olivier Pickeu. Azzedine Toufiqui pourrait, lui aussi, quitter la Normandie mais sous la forme d'un prêt ; l'ex-manager général du SCO comptant sur ce jeune milieu offensif (21 ans) à l'avenir.

"Il y a plusieurs clubs intéressés. Il y a même une Ligue 1 étrangère qui m'a contacté", précise le président des « Rouge et Bleu ». Pas question, toutefois, de se tromper de destination. "Quand on part sur un prêt, il faut être convaincu de la réussite de celui-ci. Il ne faut pas partir pour partir car l'idée, c'est qu'il revienne chez nous. Sur une courte durée, s'il revient sur un échec, c'est perdant pour tout le monde. Sinon, autant qu'il fasse toute la saison avec nous en espérant que le N2 redémarre et peut-être que des opportunités (en interne) se présenteront". A l'inverse, et bien qu'ils n'aient quasiment pas de temps de jeu en Ligue 2, le dirigeant caennais exclut des prêts pour des jeunes espoirs comme Jason Ngouabi, Johann Lepenant ou encore Zeidane Inoussa. De là à les imaginer prétendre à un rôle plus important dans cette seconde moitié de championnat, il existe un pas qu'on se refuse, pour le moment, à franchir.

La prolongation de Kélian Nsona, un enjeu majeur pour le SMC

Kélian Nsona se trouve sous contrat avec son club formateur jusqu'en 2022.

Adama Mbengue n'est pas le seul joueur de l'effectif caennais en fin de contrat en juin 2021. Steeve Yago, Jonathan Rivierez, Anthony Weber et Jessy Pi se trouvent dans la même situation. Que ce soit pour des raisons sportives ou économiques (voire les deux), pas certain qu'ils poursuivent tous l'aventure sous le maillot « Rouge et Bleu » alors que le projet du Stade Malherbe à la sauce Oaktree-Capton-Pickeu devrait s'accélérer l'été prochain. A court terme, le dossier le plus brûlant pour l'Etat-major normand concerne la prolongation de Kélian Nsona, libre en 2022.

"Kélian a une envie incroyable de rester, de rendre au club, de continuer sa progression. Son comportement est exceptionnel. Je lui ai promis de l'accompagner", livre Olivier Pickeu qui ne tarit pas d'éloges à propos de son jeune ailier (18 ans). Néanmoins, le président du SMC reconnaît que les discussions sont actuellement en stand-by ; la faute à ce « fameux » contexte économique et à toutes ces incertitudes qui y sont liées. "En ce moment, c'est difficile de mettre en place des contrats. On attend les décisions qui vont être prises (notamment au sujet des droits TV)". Comme pour l'ensemble du football français, les prochaines semaines s'annoncent décisives pour le club caennais.

Pas de départ pour les jeunes espoirs à moins...

Mais l'allégement de l'effectif malherbiste ne touche pas que des éléments peu, ou pas, sollicités par Pascal Dupraz. A deux doigts de s'engager avec les Bulgares du CSKA Sofia début octobre, Yacine Bammou fera-t-il l'objet de nouvelles convoitises ? "On peut se poser la question", s'interroge Olivier Pickeu ne cachant pas que le contexte a changé autour du Marocain. "Cet été, c'était hors de question qu'il parte. Je n'avais pas d'autre attaquant, Alex Mendy n'était pas arrivé, on n'avait pas de certitudes sur Benjamin (Jeannot), Nicho (Gioacchini) jouait sur un côté...". Pour autant, l'ancien manager général du SCO veut garder son n°10. "Je sens Yacine complètement concerné. Il montre une énergie incroyable. On a besoin de lui pour réussir, on a besoin de nos joueurs cadres. Il ne faut pas oublier que c'est notre meilleur buteur (cinq réalisations dont trois sur penalties)".

Dans un contexte économique toujours aussi incertain (huis clos, droits TV) et alors qu'un plan de réduction des coûts va être annoncé en janvier, le président du Stade Malherbe doit également s'atteler à sécuriser ses plus belles promesses : Hugo Vandermersch, Alexis Beka Beka, Jessy Deminguet, Kélian Nsona, Nicholas Gioacchini... "Malgré le besoin de trésorerie lié à ce qu'on est en train de vivre, mon envie, c'est de les conserver et de ne pas répondre aux sollicitations dont on fait l'objet. Après, je suis super content qu'ils le soient car c'était le projet de départ. Mais je leur ai dit de croire à ce qu'on met en place. Bien sûr, si une forte offre arrivait, comme tout le temps, je discuterais avec Pierre-Antoine (Capton) et Vincent (Catherine, directeur général des activités en France d'Oaktree) des avantages et des inconvénients". Les supporters « Rouge et Bleu » espèrent que celle-ci ne se présentera pas cet hiver.

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