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Anthony Mandrea : "L'objectif ? Clairement, c'est de gagner la CAN"

Dans un Stade d'Ornano qui est devenu son jardin, Anthony Mandrea prend la pose avec son maillot de la sélection algérienne ; le premier floqué à son nom. ©Damien Deslandes

Dans un Stade d'Ornano qui est devenu son jardin, Anthony Mandrea prend la pose avec son maillot de la sélection algérienne ; le premier floqué à son nom. ©Damien Deslandes

"Peu importe son identité, chaque adversaire représentera une épreuve". Anthony Mandrea ne croyait pas si bien dire. Pour son entrée en lice dans la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), lundi soir, l'Algérie a été accrochée par l'Angola (1-1). Alors, bien entendu, ce partage des points ne laisse en rien augurer de l'avenir des Fennecs dans cette compétition qui, à défaut d'être étiquetés comme favoris, font partie des sérieux outsiders à la victoire finale, le 11 février*. D'ailleurs, le gardien caennais ne s'en cache pas : les hommes de Djamel Belmadi ne sont pas venus en Côte-d'Ivoire, pays hôte de cette édition 2024, pour y faire de la figuration. "Sans se mettre aucune forme de pression, l'objectif, clairement, c'est de gagner la CAN".

Pour assouvir cette ambition, les « Verts », éliminés prématurément en 2021, peuvent s'appuyer sur un ultime rempart fiable. Alexandre Oukidja (Metz) ayant pris sa retraite internationale, l'emblématique Raïs M'Bolhi (Belouizdad) se trouvant plutôt sur la pente descendante, l'ex-portier d'Angers est devenu depuis un an le titulaire dans les cages algériennes. Preuve de la nouvelle dimension prise par Anthony Mandrea depuis sa signature au Stade Malherbe il y a une saison et demie. Pourtant, son histoire avec l'équipe nationale est extrêmement récente ; sa première cape remontant au 12 juin 2022, contre l'Iran (succès 2-1 en amical). A cette époque, il sortait d'un passage convaincant en Ligue 1, terminant l'exercice dans les cages du SCO.

"Le match de la qualification pour le Mondial 2010, On l'avait regardé avec mes cousins dans un kebab. La pièce devait faire 30-35 m2, on était 150"

"C'est l'entraîneur des gardiens, Aziz Bouras, qui m'a contacté pour me demander si j'étais intéressé", rembobine le principal concerné qui n'a pas hésité une seule seconde à répondre favorablement à cette sollicitation. "J'avais l'espoir qu'on me fasse un appel du pied". Car le n°1 des « Rouge et Bleu » entretient un lien fort avec « son » pays d'origine même s'il n'avait pas eu la chance de s'y rendre avant d'être appelé avec les Fennecs. "Je me souviens du match de la qualification pour la Coupe du Monde 2010. On l'avait regardé avec mes cousins dans un kebab, dans le Sud de la France. Alors que la pièce devait faire 30-35 m2, on était 150 (!). Il y avait des Tunisiens, des Marocains, des Sénégalais, des Togolais, des Algériens bien sûr... On était tous ensemble. L'ambiance était incroyable. L'Algérie ne s'était pas qualifiée depuis 20 ans (1986)", raconte le natif de Grasse, éligible à la sélection via sa maman, Dominique, et qui possède aussi des racines italiennes avec son papa, Christophe.

Le rêve de participer à la prochaine Coupe du Monde

En rejoignant la formation de Djamel Belmadi, Anthony Mandrea, même s'il est désormais l'un des meilleurs spécialistes de son poste en Ligue 2, a franchi un cap. "Riyad Mahrez, Ismaël Bennacer, Ramy Bensebaïni... Ouaouh... Les mecs, ils sont à l'aise techniquement, dans les contrôles. Ça se voit direct. Je me suis dit : « C'est ça le haut niveau »", témoigne le portier qui estime progresser au contact de ses compatriotes. "Tactiquement, sur le plan technique, dans la façon d'aborder les matches... Comme on joue d'une autre manière qu'en club, je dois m'adapter et en m'adaptant, j'apprends". Un apprentissage au sein d'une organisation optimale, bien loin des stéréotypes que l'on prête à certaines équipes africaines.

"C'est vrai que je suis intrigué. je ne connais pas cette sensation de préparer une compétition internationale"

Anthony Mandrea

Le gardien du SMC a dû également s'approprier un nouvel environnement. "Déjà, en Afrique, il y a tout le temps du soleil". Une légère différence avec la Normandie, sa terre d'adoption depuis deux ans. "Mais il faut s'habituer à cette chaleur. Au début, ce fut compliqué surtout qu'avec la clim, tu passes de 17° dans ta chambre à 32° dehors. Compte tenu des températures, les entraînements sont souvent le soir, vers 18 heures". Un changement notable avec Malherbe où la plupart des séances ont lieu le matin. "Dans certains pays, comme le Cameroun, il y a aussi un fort taux d'humidité. Sans oublier les voyages. Pour aller au Mozambique par exemple, on a mis dix heures de vol. Physiquement, c'est fatigant", partage Anthony Mandrea qui était curieux à l'idée de participer à sa première CAN.

"C'est vrai que je suis intrigué. Je ne connais pas cette sensation de préparer une compétition internationale", en salivait d'avance l'ultime rempart de l'Algérie avant les fêtes de Noël. Pour se placer dans des conditions optimums, il a pu compter sur les conseils de son partenaire à Caen : Ali Abdi. Convoqué avec la Tunisie, le latéral gauche avait déjà pris part au tournoi il y a trois ans. "J'échange beaucoup avec Ali". Pour Anthony Mandrea, cette Coupe d'Afrique des Nations précède peut-être un autre grand rendez-vous international d'ici quelques années : le Mondial 2026 au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique. "C'est un rêve de gosse. C'est LA compétition. Chaque moment doit se savourer. C'est dans trois ans, ça va passer vite". En attendant, le Malherbiste veut croquer à pleines dents dans la CAN.

*Il reste deux matches de poule à l'Algérie pour se qualifier pour les 1/8e de finale contre le Burkina Faso (samedi 20 janvier, à 15 heures) et la Mauritanie (mardi 23 janvier, à 21 heures).

"J'ai toute confiance en Yannis. Il va assurer l'intérim comme il faut"

Anthony Mandrea à propos de Yannis Clémentia, son remplaçant au Stade malherbe durant la CAN

Forcément, la présence d'Anthony Mandrea à la Coupe d'Afrique des Nations ne constitue pas la meilleure nouvelle qui soit pour le Stade Malherbe dont il est l'un des piliers. En fonction du parcours de l'Algérie en Côte-d'Ivoire, le gardien caennais pourrait manquer jusqu'à cinq journées de championnat. Cette participation à ce tournoi ne l'a pas empêché de prolonger l'été dernier jusqu'en 2027. "On en a discuté, le club savait que j'allais disputer la CAN. Il n'y avait aucune raison de me bloquer", confie le portier des Fennecs, relayé durant son absence par Yannis Clémentia. Les deux garçons se connaissent depuis longtemps. Et pour cause, ils ont accompli une partie de leur formation ensemble, à l'OGC Nice. Un n°1 qui a donc toute confiance dans sa doublure pour assurer l'intérim avec brio.

Pendant l'absence d'Anthony Mandrea, c'est Yannis Clémentia, sa doublure, qui assure le relai dans les cages du Stade Malherbe. ©Damien Deslandes

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