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Au Stade Malherbe, la patience du public pourrait avoir des limites

Le fait du match

Quand les joueurs caennais boudent leur public

A croire que le Stade Malherbe aime se compliquer la vie. Alors qu'ils auraient pu communier avec leur kop dans la foulée de leur succès aux dépens de Niort (comme ils l'avaient fait suite à leurs victoires aux dépens d'Orléans et de Nancy), certes étriqué mais ô combien précieux, les partenaires de Jonathan Rivierez ont refusé de venir le saluer. Réunis dans le rond central pendant de longues secondes après le coup de sifflet final, ils se sont contentés de lointains gestes de la main. Seuls quelques-uns sont venus à leur rencontre à l'image d'Adama Mbengue qui a donné son maillot à un supporter. La scène a agité la twittosphère caennaise, provoquant plusieurs commentaires en grande majorité négatifs.

"C'est normal qu'en première période, nos supporters ne soient pas contents"

Vexés de s'être fait chambrer par leur propre public avec notamment des olé ironiques à chacune de leur touche de balle quand le score était encore de 3-3 (à 2-1 en faveur des Chamois, on a aussi entendu des « Bougez-vous le cul » descendre des tribunes), les « Rouge et Bleu » ont décidé de boycotter leurs fans. Difficilement compréhensible de l'extérieur, ce comportement a immédiatement déclenché une bronca, obligeant même le président Fabrice Clément à venir justifier l'attitude de ses joueurs devant le MNK. Une scène surréaliste.

S'il n'est pas question de prétendre que le public de d'Ornano est exempt de tout reproche, on peut affirmer, sans aucun risque, qu'au regard des résultats (ou plutôt de l'absence) et de la qualité de jeu proposé, qu'il s'est montré plus que patient avec son équipe et ce, maintenant depuis un an et demi (avec un bilan de 7V-10N-14D à domicile sur cette période). "C'est quelque chose que je vais régler avec mes joueurs", a prévenu Pascal Dupraz, interrogé sur ce sujet en conférence de presse. "C'est normal qu'en première période, nos supporters ne soient pas contents. On ne s'est pas fait deux passes de suite. Il faut l'accepter, de manière tranquille. Il faut que mes joueurs partagent ce succès avec eux. Ils n'attendent que ça". A trois jours du derby normand chez le voisin havrais où il sera beaucoup question d'honneur du côté malherbiste, on a connu meilleure façon pour prôner l'union sacrée.

Un homme dans le match

Benjamin Jeannot a (enfin) débloqué son compteur

On l'avait quitté il y a une dizaine de jours sur une triste image ; celle de son expulsion stupide contre l'AC Ajaccio (J22. 0-1 le 24 janvier). Dans le viseur du toujours aussi tatillon M. Varela, Benjamin Jeannot avait eu le tort d'applaudir de manière ironique l'arbitre qui venait de lui adresser un avertissement. Résultat : un second carton jaune et un retour prématuré aux vestiaires dès la 35'. Rentré à la pause face à Niort, l'attaquant caennais a affiché, cette fois-ci, un tout autre visage. Muet depuis son arrivée en Normandie à la fin du mercato d'été, l'ex-Dijonnais a inscrit ses deux premiers buts sous le maillot « Rouge et Bleu ».

Tout d'abord d'une tête au second poteau suite à un corner de Jessy Pi permettant à son équipe de virer à 3-2 (60') puis en transformant le penalty de la victoire obtenu par Nicholas Gioacchini (78'). "Il y a un mois et demi-deux mois, on a eu une discussion avec Benjamin où je lui ai dit quelques vérités", relate Pascal Dupraz avant d'ajouter : "J'ai l'impression qu'en l'espace d'une mi-temps, il a montré l'étendue de son talent. Cela a été rendu possible grâce à tous les efforts qu'il a accomplis depuis. Vous avez vu son visage comme il est émacié. Comme quoi, le football professionnel, ce n'est pas de l'à-peu-près, c'est un vrai métier où il faut faire d'innombrables efforts".

La décla

« Malik a été sacrifié sur l'autel de la médiocrité »

Alors qu'il a fait trembler les vestiaires de d'Ornano à la pause, Pascal Dupraz a remplacé Malik Tchokounté par Benjamin Jeannot. Une blessure ? Non, un vrai choix sportif. Pour autant, pas question pour le coach savoyard de blâmer son avant-centre. "J'aurais pu en sortir 11", a-t-il reconnu avant de lui rendre un hommage. "Malik nous a permis de tenir le ballon très haut lors du dernier match à Chambly et d'empocher les trois points. Même si ce n'est pas lui qui marque, s'il n'avait pas été là, on aurait peut-être mordu la poussière. Et puis, même s'il sort à la mi-temps ce soir (mardi), c'est le premier à être heureux de notre succès, à taper dans les mains de ses coéquipiers".

Le chiffre

4

Quatre buts inscrits en une seule période, c'est suffisamment rare du côté du Stade Malherbe pour être souligné. En Ligue 2, pour retrouver la trace d'une telle performance, il faut remonter au 5 mai 2000 contre Châteauroux. Menés eux aussi 1-0 à la pause à l'époque, les hommes de Pascal Théault avaient renversé ce scénario défavorable grâce à un doublé de Cyrille Watier ainsi que des réalisations signées Jérôme Rothen et Jimmy Hébert.

Sept buts en une rencontre, ce n'est pas anodin non plus. La dernière fois que deux équipes s'étaient montrées aussi spectaculaires à d'Ornano date de l'exercice 2013-2014, déjà en L2, avec un succès 6-1 du SMC aux dépens du CA Bastia (le 2 mai) avec des doublés de Mathieu Duhamel et Fayçal Fajr ainsi qu'une réalisation de Mathias Autret (le dernier but ayant été inscrit contre son camp par un Bastiais).

A l'image du penalty transformé par Jessy Pi, le Stade Malherbe a inscrit quatre buts sur autant de coups de pied arrêtés (deux penalties, un coup franc, un corner). ©Damien Deslandes

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