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Au Stade Malherbe, que se passe-t-il avec Caleb Zady Sery ?

Depuis son retour d'une opération d'une pubalgie mi-novembre, Caleb Zady Sery passe autant de temps sur le terrain que sur le banc. ©Damien Deslandes

Depuis son retour d'une opération d'une pubalgie mi-novembre, Caleb Zady Sery passe autant de temps sur le terrain que sur le banc. ©Damien Deslandes

Le statut de Caleb Zady Sery a-t-il changé ? C'est la question que se posent tous les supporters « Rouge et Bleu » au regard de (la non) l'utilisation du petit ailier ivoirien. Titulaire quasi-indiscutable lors de l'exercice précédent (à 15 reprises sur 17 apparitions en Ligue 2), quand son physique le laissait tranquille (ce qui n’a pas toujours été le cas, loin de là), le n°14 du Stade Malherbe a vu son temps de jeu fondre cette saison, notamment depuis un mois (il a démarré sur le banc les quatre dernières sorties du SMC). Avec 610' sur le terrain (sept fois dans le onze de départ en étant presque systématiquement remplacé entre la 60 et la 70'* pour autant de rentrées en cours de match), il n'est que le 14e joueur le plus sollicité de l'effectif caennais. Il convient, toutefois, de rappeler que pour Caleb Zady Sery, le championnat n'a démarré réellement qu'à la mi-novembre.

"Ce sont mes choix et j'entends que lui, comme tous les autres, les respectent"

Opéré d'une pubalgie en juin, l'ex-Ajaccien, souvent en délicatesse avec ses adducteurs, a raté tout le début de saison, ne disputant ses premières minutes qu'en octobre (J7. défaite 3-0 à Niort) avant de devoir mettre de nouveau le clignotant pendant un mois pour de nouveaux pépins physiques. "En plus de l’arrêt du championnat à cause de la Covid, Caleb a subi une opération dans une zone particulière, le pubis ; ce qui n’est pas évident", rappelle Pascal Dupraz estimant que son joueur a peut-être manqué le bon wagon. "Avant qu'il n'apparaisse dans le groupe, il s'est écoulé quelques semaines et le train est parti, bien parti".

Référence à cette quatrième place au bout de 11 journées à seulement deux longueurs du deuxième. Sauf que depuis, sans affirmer qu'elle a déraillé, force est de constater que la locomotive normande ne ressemble en rien à un TGV en 2021. D'où ces interrogations concernant le rôle de l'Ivoirien. Une situation qui interpelle le principal intéressé ainsi que son entourage. "Ce sont mes choix et j’entends que lui, comme tous les autres, les respectent", a répondu le coach savoyard le week-end dernier quand il a été interrogé à ce sujet. "La différence depuis quelque temps, c'est que je juge qu’il n’est pas nécessaire de me justifier, pas vis-à-vis des joueurs (…) Bien sûr s’ils viennent demander des explications, je leur parle, je ne suis pas une terreur (sourire). Auparavant, je prenais le soin à chaque fois que je faisais une compo d'expliquer à des gamins comme Caleb le bien-fondé de ma décision. Mais je suis allé trop loin dans cette bienveillance. Ce sont des joueurs professionnels qui sont soumis à concurrence".

Un repositionnement en attaque ?

Depuis début février, le passage à un système avec une défense centrale à trois et la disparition de véritables ailiers dans la composition n'est peut-être pas non plus étranger au changement de statut de Caleb Zady Sery. Hormis à l'un des trois postes du secteur offensif, on voit mal où peut être aligné le n°14 des « Rouge et Bleu ». "En travaillant autour d'un avant-centre qui fixe, pourquoi pas", n'exclut pas Pascal Dupraz. "Il l'a déjà fait et il l'a bien fait. Il a effectué de bonnes rentrées. Kélian (Nsona) peut aussi postuler à ce rôle. Ils sont nombreux à pouvoir jouer avec un quelqu'un qui fixe, tourner autour afin d'apporter de la profondeur, de la variété, de la puissance, de la vitesse, du dribble". A l'inverse, difficile d'imaginer celui qui se trouve sous contrat jusqu'en 2024 briguer une place de piston au regard du peu d'entrain (c'est un euphémisme) manifester pour les tâches défensives.

"En travaillant autour d'un avant-centre qui fixe, pourquoi ne pas l'aligner en attaque"

"Si on s'appuie sur une véritable assise, on peut jouer avec des garçons qui sont résolument offensifs dans les couloirs", annonçait il y a quelques jours l'ancien technicien toulousain. Sur les deux dernières journées, ce sont Anthony Gonçalves (à droite) et Steeve Yago (à gauche, lui, le droitier) qui ont joui de la confiance du coach savoyard. "Kélian, par exemple, est très discipliné. Il a montré quand on évoluait en 4-2-3-1 qu'il était capable de maîtriser le contre-effort, le replacement... Aliou (Traoré) peut aussi répondre à ce besoin". Une définition qui ne correspond pas à l'ex-Ajaccien.

A la décharge de Pascal Dupraz, il faut bien reconnaître également que Caleb Zady Sery a rarement saisi les opportunités qui se sont présentées devant lui cette saison. A l'exception du déplacement à Dunkerque où il est impliqué sur les deux premières réalisations caennaises (J16. succès 3-2, le 18 décembre), pas évident pour ne pas dire impossible de recenser une performance satisfaisante de CZS. Ses défenseurs nous rétorqueront que ses concurrents directs sur le front de l'attaque (Alexandre Mendy, Nicholas Gioacchini pour ne citer qu'eux) ne se montrent guère plus brillants, même si les profils et les styles ne sont absolument pas comparables. Difficile de leur donner tort. Dans ces conditions, pourquoi ne pas lui redonner une chance ?

> L2. J27 - SM Caen (9e - 34 points) / Paris FC (6e - 41 points), samedi 27 février à 19 heures au Stade Michel-d'Ornano.

*Titulaire pour la réception de Grenoble (J14. 1-1, le 5 décembre), Caleb Zady Sery n'avait été remplacé par Jessy Pi qu'à la 90'.

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