Brice Samba sauve Malherbe

Décrié par une partie des observateurs et des supporters depuis le début de la saison, Brice Samba a fait taire les derniers sceptiques ce dimanche après-midi au Matmut Atlantique. Sur un contre éclair mené par les Bordelais dans les arrêts de jeu, le gardien caennais a sauvé son équipe en s'interposant devant une tentative quasi à bout portant de François Kamano, servi idéalement par Nicolas De Préville (93'). En se relevant, l'ultime rempart du Stade Malherbe a hurlé sa joie tel un avant-centre marquant un but décisif. Un arrêt qui a permis aux Normands de préserver ce score nul et vierge confirmant ainsi la tendance actuelle : les « Rouge et Bleu » sont solides mais extrêmement pauvres dans leur animation offensive.

Pour remédier à cette carence persistante depuis plusieurs semaines, Fabien Mercadal avait annoncé vouloir "apporter une touche technique plus haut sur le terrain". "On doit trouver un équilibre pour rapprocher nos attaquants du but adverse tout en gardant notre assise défensive". Pour joindre les actes à ses paroles, le patron technique du SMC titularisait Saîf-Eddine Khaoui (une première depuis le 20 octobre) en soutien d'Enzo Crivelli dans un 4-4-1-1 où Baïssama Sankoh se positionnait en milieu droit ! Un poste déjà occupé par l'international guinéen face à Dijon (J4) lors de la seule victoire caennaise à l'extérieur dans ce championnat.

Mais ces orientations tactiques n'ont pas résolu tous les maux malherbistes. Loin de là. Hormis deux récupérations dans le camp girondin signées Enzo Crivelli (9') puis Claudio Beauvue (39') qui auraient pu se révéler beaucoup plus dangereuses si elles avaient été mieux exploitées, il n'y avait pas grand-chose à signaler côté normand (trois tirs, aucun cadré à la pause). Toutefois, sans l'intervention décisive de Pablo sur cet excellent centre d'Adama Mbengue, Enzo Crivelli - démarqué dans le dos de l'arrière brésilien - aurait hérité d'une balle de but (41').

Un résultat qui met fin à trois défaites consécutives

Peu entreprenants dans cet acte initial, les joueurs de Fabien Mercadal se montraient à l'inverse sereins derrière même si Brice Samba causait une frayeur à son entraîneur après moins de 120 secondes de jeu. A l'exception de cette prise de balle en deux temps peu académique de l'ex-portier marseillais, les partenaires de Prince Oniangué concédaient peu de situations. Sur un service en retrait de Sergi Palencia, Jimmy Briand avait vu sa frappe contrée par Alexander Djiku (12') alors que François Kamano ne cadrait pas sa volée, consécutive à un centre de Samuel Kalu (36'). En se jetant dans sa surface de réparation, Jonathan Gradit avait, lui, repoussé une autre tentative de François Kamano cinq minutes auparavant (31').

Dans une rencontre cadenassée, il faut souvent en passer par les coups de pied arrêtés pour débloquer le tableau d'affichage. Au retour des vestiaires, le club normand n'en était pas loin sur ce corner de Fayçal Fajr. Tout d'abord avec cette reprise de Frédéric Guilbert dégagée par Lukas Lerager au pied de son premier poteau puis sur cette tête d'Alexander Djiku détournée par Maxime Poundjé (57'). Face à des Bordelais de plus en plus empruntés physiquement, les visiteurs prenaient progressivement l'ascendant en faisant preuve d'une meilleure justesse technique dans leurs transmissions.

Mais le collectif de Fabien Mercadal affichait toujours autant d'impuissance dans le dernier geste. En témoigne cette tête plongeante de Baïssama Sankoh complètement ratée suite à un centre de Jonathan Gradit alors que le n°5 du SMC était absolument seul au second poteau (69'). La dernière opportunité sérieuse pour les « Rouge et Bleu » malgré les rentrées de Malik Tchokounté et de Casimir Ninga. Un résultat nul qui a le mérite de mettre fin à une série de trois défaites d'affilée toutes compétitions confondues. Avec Monaco, Angers, Nîmes, Strasbourg, Toulouse et Reims à son programme ; soit quasiment tous ses concurrents directs au maintien, le Stade Malherbe va désormais jouer une bonne partie de son avenir d'ici la fin de l'année 2018.