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"Ça ne va pas se réaliser en un claquement de doigts"

Alors qu'un doute a entouré sa présence suite à son absence lors de l'ultime séance de la semaine, Rémy Riou gardera, bel et bien, les cages caennaises contre Ajaccio.

Comme plusieurs de ses partenaires, Rémy Riou n'a pas spécialement compris les sifflets lors des matches contre Lorient et Nancy. "Par contre, face à Chambly, le public a vraiment répondu présent".

Il ne lui a pas fallu longtemps pour remplacer Brice Samba dans le coeur des supporters « Rouge et Bleu ». Une rencontre, en l'occurence le déplacement à l'AC Ajaccio (J3. le 9 août), a suffi. Il faut dire qu'en Corse, Rémy Riou a réalisé une performance XXL en effectuant une demi-douzaine d'interventions décisives sans compter de nombreuses sorties aériennes à-propos. "On m'a fait comprendre que je jouerais immédiatement. J'étais très content de renouer avec la compétition officielle. J'étais dans l'euphorie de mon arrivée (il s'était engagé 48 heures auparavant)", confie-t-il. Malgré l'élimination en Coupe de la Ligue contre Nancy (0-1) et le match nul en championnat face à Chambly (0-0), ses deux prestations suivantes ont confirmé sa fiabilité.

"Quand Yohan m'a contacté la première fois, je ne savais pas qu'il avait changé de club"

Après deux saisons compliquées à l'étranger, tout d'abord avec les Turcs d'Alanyaspor puis avec les Belges de Charleroi, le gardien formé à l'OL a retrouvé en Normandie un statut de n°1. Alors qu'il disposait de plusieurs propositions durant ce mercato (dont une notamment de Dijon en L1), pourquoi avoir opté pour le SMC ? "Le projet qu'on m'a présenté à Caen m'a convaincu. Et j'ai vraiment senti la volonté de me faire venir". La présence de Yohan Eudeline, son ancien coéquipier au FC Nantes, comme directeur sportif n'est pas non plus étrangère à sa signature. "Ce qui est drôle, c'est que la première fois qu'il m'a contacté, je ne savais pas qu'il avait changé de club. Je croyais qu'il travaillait toujours à Angers".

Mais c'est bien pour le Stade Malherbe que l'ex-milieu offensif l'a recruté. Une formation normande qui connaît un début de parcours poussif en L2. Tandis qu'une vague de scepticisme accompagne les productions des hommes de Rui Almeida, le nouveau portier des « Rouge et Bleu » navigue à contre-courant. "Pour moi, c'est encourageant. Franchement, sur les quatre premières journées, ce qu'on fournit est cohérent. Il ne faut pas oublier que l'équipe a complètement changé. Très peu de joueurs qui évoluaient en Ligue 1 la saison dernière sont restés. Et puis on le sait tous, suite à une descente, il y a toujours un traumatisme à évacuer. On le voit aussi avec Guingamp".

Il a connu une montée en L1, avec Nantes en 2013

A l'image de plusieurs de ses partenaires, Rémy Riou appelle donc à un peu de patience. "Dans le foot, on veut tout, tout de suite. Mais ça ne va pas se réaliser en un claquement de doigts. Ça se saurait sinon. Ça serait trop facile. Et puis le mercato n'est pas fini. On attend encore deux-trois joueurs". Un gardien qui, comme nombre de ses coéquipiers, n'a pas spécialement compris les sifflets tombés des tribunes de d'Ornano pendant les matches face à Lorient (qu'il a suivi devant sa TV) et Nancy. "Quand tu es sifflé chez toi, ça ne te laisse pas indifférent. C'est difficile à encaisser car la plupart d'entre nous n'étions même pas là la saison dernière". D'où le sentiment de payer pour une faute qu'on n'a pas commise. "Par contre, face à Chambly, le public a vraiment répondu présent".

"Tu ne peux pas monter sans un attaquant qui te plante entre 15 et 20 buts"

Pour satisfaire les supporters caennais, Rémy Riou le sait, le SMC va devoir jouer les premiers rôles. Pour avoir déjà connu la joie d'une montée en L1 au cours de sa carrière (avec Nantes, en 2013), le portier connaît la recette... ou du moins quelques ingrédients. "Tout le monde n'est pas obligé de s'entendre avec tout le monde, mais il te faut un groupe soudé qui tend vers un objectif commun, y compris pour ceux qui ont moins de temps de jeu", lance-t-il en citant l'exemple de ses ex-coéquipiers à « la maison jaune » : Ahmed Madouni et Fabrice Pancrate.

"Même s'ils jouaient moins, c'étaient des cadres. Ils tiraient tout le monde vers le haut". Si la solidité défensive constitue, bien entendu, un axe primordial, Rémy Riou l'affirme : "Tu ne peux pas monter sans un attaquant qui te plante entre 15 et 20 buts". Sans oublier "les joueurs sortant du banc qui sont aussi très importants". "A Nantes, un garçon comme Fernando Aristeguieta nous avait mis entre cinq et dix buts (huit exactement) dans le money time", se souvient l'ex-international espoirs (quatre sélections en 2018). Pas certain, qu'aujourd'hui, le Stade Malherbe possède en magasin des éléments de ce calibre dans son effectif.

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