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« Coach Courbis » plante le décor

Même si le Stade Malherbe est revenu à quatre points de la 17e place, Rolland Courbis ne se fait guère d'illusions sur les chances de son équipe de se maintenir sans passer par la case barrage.

La dernière expérience de Rolland Courbis à la tête d'un club remonte à 2016 à Rennes. Nommé en janvier « conseiller » du président René Ruello, le technicien avait succédé à Philippe Montanier une semaine plus tard.

Deux semaines après la polémique déclenchée par les « craintes » de Bertrand Desplat concernant un possible arrangement entre Caennais et Angevins, c'est l'heure des retrouvailles. A quatre journées du terme du championnat, le Stade Malherbe se rend au Roudourou pour une confrontation qui sent la poudre sur comme en dehors du terrain. Particulièrement offensif à l'encontre du dirigeant de l'En Avant depuis cette "manipulation dégueulasse" comme il la qualifie, Rolland Courbis l'a pourtant joué plutôt profil bas au moment d'aborder ce contexte brûlant devant les médias. "Qu'est-ce que vous voulez que je rajoute de plus", a lancé le co-entraîneur normand.

"Vous pensez sincèrement que je vais me rabaisser à perdre du temps avec lui"

Tout l'art du contre-pied. Toutefois, il ne faut pas titiller trop longtemps « Coach Courbis » sur ce sujet sensible pour qu'il dégaine quelques punchlines dont il a le secret. Interrogé sur la possibilité d'échanger avec Bertrand Desplat avant le coup d'envoi, le consultant pour RMC n'a pas fait mystère de son sentiment. "Vous pensez sincèrement que je vais me rabaisser à perdre du temps à parler avec lui. Pour se permettre de faire ce qu'a fait le président de Guingamp, il faut avoir de sacrées relations. Et je ne sais pas où elles s'arrêtent. Guingamp, c'est un faux petit club".

Tout au long de la conférence de presse, l'ex-coach de Rennes s'est évertué à répercuter la pression sportive sur l'équipe bretonne. "Voir Guingamp 20e de Ligue 1 avec cet effectif et qui s'est renforcé au mercato d'hiver ; ce qui n'a pas été le cas de Malherbe, c'est pour moi une anomalie. Si dans quatre matches il y a la Ligue 2, il faudra que ses dirigeants y réfléchissent sérieusement". Avant d'en remettre une couche. "Contrairement à nous, une défaite pour Guingamp serait dramatique. Même un nul serait une catastrophe. On se prépare à un match très compliqué face à la lanterne rouge. On connaît cette position. Jouer le match de la dernière chance, ce n'est pas évident".

12 bus, 850 supporters, un parcage visiteur complet

Il faut bien reconnaître que les deux camps n'abordent pas ce rendez-vous dans une dynamique identique. Dernier de la classe mi-avril au soir d'une défaite contre Angers, la formation normande - à la faveur de deux victoires consécutives ; ce qui ne s'était plus produit en championnat depuis septembre 2017 - a repris la main dans la course au barrage. Dans le même temps, l'En Avant s'est incliné face à Marseille et Nice et ferme désormais la marche. Des « Rouge et Noir » qui accusent cinq longueurs de retard sur les coéquipiers de Fayçal Fajr. "Prendre six points sur Guingamp en deux matches plus le goal-average (- 21 pour le SMC, - 39 pour l'EAG), même avec une crise d'optimisme, ce n'était pas prévu", glisse malicieusement Rolland Courbis.

"il nous reste une petite  chance de nous sauver sans le barrage. C'est mieux que rien"

Forts de cette « série » de leur club de cœur, les plus fervents des supporters « Rouge et Bleu » se prennent à rêver d'un maintien direct sans passer par la case barrage ; le Stade Malherbe ne compte plus que quatre unités de débours par rapport au duo composé d'Amiens et de Monaco. "Il faut regarder les choses en face. Il y a encore un Monaco - Amiens (J37) et un Amiens - Guingamp (J38). Il nous reste une toute petite chance", tempère le co-entraîneur caennais. "Mais c'est mieux que rien".

Dans tous les cas, Frédéric Guilbert, Jessy Deminguet, Enzo Crivelli et compagnie bénéficieront du soutien de leur 12e homme. Une semaine après avoir dominé Dijon dans un d'Ornano en feu, 850 fans du SMC effectueront le voyage dans les Côtes-d'Armor ; la direction ayant eu la bonne idée de leur offrir le déplacement en affrétant une douzaine de bus. Du jamais vu depuis la remontée du club normand en Ligue 1 en 2014 ! Le parcage visiteur du Roudourou affichera d'ailleurs complet. "Si on se sauve, c'est parce qu'on aura réussi à récupérer les encouragements de nos supporters", annonce Rolland Courbis. "L'organisation de ce déplacement, l'atmosphère qui règne autour de nous, ça nous aide". Et dans cette lutte pour leur survie, le Stade Malherbe a bien besoin de tous les coups de main possibles.

> L1. J35 - Guingamp (20e - 24 points) / SM Caen (18e - 29 points), samedi 4 mai à 20 heures au stade de Roudourou.

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