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Contexte, mercato, XI type, objectif... Tout ce qu'il faut savoir sur le Stade Malherbe

A Caen, Stéphane Moulin a retrouvé Olivier Pickeu. Cette saison, le nouveau coach du SMC devrait s'appuyer sur Caleb Zady Sery. A l'inverse, Alexis Beka Beka est annoncé sur le départ. ©Damien Deslandes

A Caen, Stéphane Moulin a retrouvé Olivier Pickeu. Cette saison, le nouveau coach du SMC devrait s'appuyer sur Caleb Zady Sery. A l'inverse, Alexis Beka Beka est annoncé sur le départ. ©Damien Deslandes

Le contexte

Avec Stéphane Moulin, Malherbe espère (enfin) enclencher une dynamique positive

Un an après son rachat par Pierre-Antoine Capton et Oaktree ; le fonds d'investissement américain possédant plus de 80% du capital du club, le Stade Malherbe a poursuivi sa mutation cet été. En interne, de profonds bouleversements ont eu lieu : le directeur général Arnaud Tanguy a fait ses valises direction Lorient et la mise en place d'un PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) a débouché sur le licenciement d'environ 40% du personnel administratif en CDI (27/64). Sur le plan sportif, Olivier Pickeu a convaincu Stéphane Moulin de le rejoindre en Normandie. Après avoir collaboré ensemble pendant 14 ans à Angers et largement contribué aux succès du SCO, les deux hommes se retrouvent à Caen. Toutefois, toutes les parties l'assurent : "Pas question de faire du copier-coller par rapport à Angers". Les supporters « Rouge et Bleu » ne s'y opposeront pas s'ils rencontrent la même réussite.

"C'est l'année zéro de notre projet", considère le président du SMC. "Il y a eu une phase d'observation, une phase de décisions et maintenant, on est dans une phase de construction". Alors que le Stade Malherbe reste sur trois saisons de contre-performances sportives et de déboires financiers, ce duo est censé apporter de la stabilité. D'ailleurs, Stéphane Moulin ainsi que son staff (les adjoints Serge Le Dizet et Patrice Sauvaget, le préparateur physique Benoît Pickeu) se sont engagés jusqu'en 2024. Avec comme fil rouge, l'ambition de regagner la Ligue 1 d'ici cette échéance. "Notre objectif est de conduire à bien la mission qui nous a été confiée : amener ce club au plus haut niveau et retrouver un équilibre économique", confie Olivier Pickeu. 

Le mercato

Un défenseur central et un excentré courant août, Alexis Beka Beka sur le départ

Depuis mercredi et la signature Ali Abdi (pour deux années + une troisième en option), le mercato du Stade Malherbe a pris une nouvelle dimension. Car jusqu’au recrutement du latéral polyvalent, le marché des transferts, tout du moins dans le sens des arrivées, se résumait à Franklin Wadja. Un milieu athlétique, capable d’apporter de l’impact dans le cœur du jeu, possédant certaines références en Ligue 2, mais destiné, dans un premier temps, à être un joueur de complément. Deux autres éléments pourraient débarquer avec le club caennais dans le courant du mois d’août : un défenseur central et un excentré. Au regard du contexte économique, il n’est pas impossible que ces deux transactions se matérialisent sous forme de prêts.

Au rayon des départs, le président Olivier Pickeu et le directeur sportif Yohan Eudeline sont en train de réaliser le tour de force de réussir où leurs prédécesseurs avaient échoué : dégraisser l’effectif. Que ce soit sous la forme de prêts, de rupture à l’amiable ou de transferts définitifs, ils sont neuf à avoir déjà quitté la Normandie. Et ce n’est certainement pas fini (on pense à Timo Stavitski notamment). Il est également quasiment acquis qu’Alexis Beka Beka, actuellement aux JO de Tokyo avec la France, ne portera plus le maillot « Rouge et Bleu » à partir du 1er septembre. D’ailleurs, il se murmure que le principal intéressé, ainsi que son entourage, sont plutôt favorables à un départ dès cet été. "Alexis fait l’objet de beaucoup sollicitations", ne cachait pas le président Olivier Pickeu lors du stage à Deauville. Une bonne opportunité aussi pour le SMC de faire rentrer des liquidités dans ses caisses.

Le onze type

Aloys Fouda, Caleb Zady Sery, Andreas Hountondji...

C’est avec un onze de départ dépourvu de la moindre recrue que le Stade Malherbe devrait attaquer cette Ligue 2 version 2020-2021. Bien sûr, une fois qu’il sera en pleine possession de ses moyens physiques, Ali Abdi s’installera dans l’un des deux couloirs de l’arrière-garde caennaise. En attendant que l’international tunisien soit opérationnel, Aloys Fouda est bien parti pour assurer l’intérim à droite. Pendant la préparation, le jeune camerounais semble avoir pris l’ascendant sur Brahim Traoré ; ce dernier étant bien plus à l’aise visiblement en charnière centrale ou au milieu de terrain. Pour composer l’axe de la défense, la priorité sera accordée à l’expérience avec le duo Jonathan Rivierez - Prince Oniangué. En latéral gauche, Stéphane Moulin s’est lancé le défi de relancer Yoël Armougom, en grande difficulté depuis deux ans.

Dans un schéma préférentiel en 4-2-3-1 (le 4-3-3 pouvant constituer une alternative), le double pivot du milieu de terrain sera formé par Jessy Deminguet et Johann Lepenant. Dans le domaine offensif, la curiosité concerne le positionnement en n°10 de Caleb Zady Sery. Débarrassé d’une grande partie des tâches défensives dont il ne raffole guère et bénéficiant d’une grande liberté de mouvements, l’Ivoirien a signé une préparation intéressante. Est-ce que son physique et notamment ses adducteurs suivront ? C’est toute la question. En position d’avant-centre, Alexandre Mendy est attendu au tournant. Extrêmement critiqué et critiquable lors de l’exercice précédent (quatre « petits » buts), le Guinéen, sous contrat jusqu’en 2024, doit une revanche à tout un club. Reste à savoir qui gardera les cages ? A la sortie du stage à Orléans, Stéphane Moulin assurait ne pas avoir tranché entre Rémy Riou et Sullivan Péan. Au regard des différentes compositions établies durant la préparation, il ne fait aucun doute que c’est l’ex-Nantais qui partira avec le costume de n°1.

L'objectif

Au coup d'envoi du championnat, difficile de croire que Malherbe est un candidat à la montée

"Difficile de dire qu'une équipe qui a fini 17e va terminer dans les deux premiers la saison suivante". Malgré l'attente générée par sa venue auprès des supporters « Rouge et Bleu », Stéphane Moulin calme toutes les ardeurs. Pour cet exercice 2021-2022, il n'est pas question d'accession au Stade Malherbe, tout du moins au coup d'envoi du championnat. En même temps, il ne faut pas oublier que le club caennais s'est maintenu à la dernière minute de la dernière journée sur un penalty qu'on va qualifier de généreux. Ayant affiché l'an passé des lacune rédhibitoires dans les zones de vérité pour prétendre au Top 5, l'effectif normand n'a pas énormément changé (lire ci-dessus). Et le nouveau staff l'a souvent rappelé pendant la préparation : Ils ne sont pas magiciens. "On vient avec énormément d'enthousiasme mais aussi beaucoup d'humilité", martèle l'entraîneur du SMC. "Après l'humilité n'empêche pas l'ambition".

Dans un championnat beaucoup plus homogène que son homologue de Ligue 1 où les écarts entre les différentes équipes sont assez faibles, quelles seront-elles ? "Ce n'est pas à moi de les déterminer mais dans un premier temps, on va essayer de réaliser une meilleure saison que la précédente, tout en posant les fondations d'un nouveau fonctionnement, d'une nouvelle méthode", indique l'ex-coach d'Angers qui, à son arrivée, a récupéré un troupe quasi-traumatisé par les événements précédents. Pour le Stade Malherbe, l'objectif de renouer avec l'étage supérieur se décline sur le temps long. "Même si j'ai l'habitude de dire que dans le football, il ne nous appartient pas, j'en ai besoin parce que je sais comment il faut procéder", lance Stéphane Moulin qui rappelle qu'il n'est pas "venu à Caen pour une année". Pour les « Rouge et Bleu », la reconstruction débute aujourd'hui.

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