Site icon Foot Normand

Diabé Bolumbu : "Pendant longtemps, je n’ai pas réalisé qu’on avait gagné, je vous jure"

Johann Obiang parti, Diabé Bolumbu apparaît comme la seule alternative naturelle d'Ali Abdi au poste de latéral gauche. ©Damien Deslandes

Faisant partie des révélations de la saison avec la réserve, Diabé Bolumbu va poursuivre l'aventure avec le Stade Malherbe en paraphant un contrat élite. ©Damien Deslandes

Son parcours : un passage par le PSG

"Quand je rentrais après les entraînements, il était 23 heures-minuit"

Comme de nombreux joueurs originaires de la région parisienne, Diabé Bolumbu a fait un passage par les équipes de jeunes du PSG. Il n’a suffi que d’une saison avec Antony, le club de sa ville de naissance, pour que ce membre d’une fratrie de cinq frères et sœurs soit repéré. "Après un match contre le Paris Saint-Germain, un coach de chez eux a été voir mes parents (Nicole et Amadou) pour que je fasse des détections". Ainsi, pendant deux ans (U12-U13), le Caennais d’adoption a défendu les couleurs du club de la Capitale. Cette période lui a demandé une certaine organisation car "pour le trajet, ce n’était pas à côté". Il faut dire qu’en Île-de-France, avec le trafic, se rendre d’un point à un autre peut vite se transformer en épreuve du combattant.

"C’est le père de l’un de mes amis, Amine, qui nous emmenait à l’entraînement. On avait passé les tests tous les deux. A la fin de l’école, il venait directement nous chercher, il ne fallait pas traîner, on en avait pour 1 h 10 - 1 h 20 de route". La saison suivante, désormais élève en 6e au collège, le « petit » Diabé Bolumbu utilise régulièrement les transports en commun pour aller aux séances. "Quand les cours se terminaient, je passais mon sac à un pote qui le ramenait chez moi et je filais au foot. Quand je rentrais à la maison, il était 23 heures-minuit". Des sacrifices qui l’ont "endurci" de son propre aveu.

Une personne qui compte : Nicolas Ducteil

"Alors que je ne le connaissais pas, il m’a accompagné chez le docteur"

Durant son parcours, Diabé Bolumbu a pu compter sur le soutien de nombreux éducateurs. A commencer par Nicolas Ducteil. "Il m’a beaucoup aidé. C’est comme un grand frère", témoigne celui qui évolue à l’époque aux Gobelins (devenu depuis Paris Atletico). "A la fin de mon année en U15, je me suis blessé au genou. J’ai rencontré Nicolas. Il coachait les U17. Alors que je ne le connaissais pas, il m’a accompagné chez le docteur". Depuis cet épisode, un lien particulier s’est noué entre les deux hommes. "Il a toujours été derrière moi, jusqu’à aujourd’hui. Quand j’ai signé à Caen, il était présent". Ensemble, ils ont vécu une belle réussite sportive avec une promotion au niveau national avec les U17. "C’est la saison qui a été interrompue par le Covid. Quand tout s’est arrêté, on ne savait pas encore si on montait. J’ai appris la bonne nouvelle juste avant de partir. Ça m’a fait plaisir. C’est important de laisser une bonne image dans ses anciens clubs".

"Quand j’ai commencé le foot, on m’a directement placé latéral. J’ai pleuré car je ne voulais pas jouer à ce poste. Moi, ce que je voulais, c’est marquer"

Depuis, Diabé Bolumbu - qui a aussi été aligné défenseur central, ailier et même attaquant de pointe durant ses années de formation - a appris à aimer ce poste d’arrière ou de piston gauche.

Après avoir été aligné à différents postes dans ses clubs en région parisienne, Diabé Bolumbu a été fixé en position de latéral ou piston gauche depuis son arrivée au Stade Malherbe. ©Damien Deslandes

Un match marquant : la demi-finale de Gambardella

"Mon but ? Je ne sais même comment j’ai fait"

Comme tous ses coéquipiers de la génération 2004-2005-2006, Diabé Bolumbu n’est pas près d’oublier ce dimanche 10 avril et cette qualification pour le Stade de France. "Jouer devant 11 000 personnes, c’était beau. Des gens de partout sont venus pour nous, ils nous ont donné de la force. Moi, j’avais des gens de ma famille, de mon quartier (les Baconnets à Antony), de mon lycée (Sainte-Ursule), des profs…". Plusieurs semaines après cette performance aux dépens de Rennes (3-3, 5-3 tab), celui qui porte le n°11 durant cette campagne de Gambardella n’en revient toujours pas. "Pendant longtemps, je n’ai pas réalisé qu’on avait gagné, je vous jure. Quand je regarde les images, j’ai l’impression que c’était hier".

Pour l’ex-joueur des Gobelins, cette demi-finale a d’autant plus été marquante qu’il a inscrit son premier but sous le maillot « Rouge et Bleu ». "Je ne sais même pas comment j’ai fait (sourire)". Une épopée dans cette coupe qui lui a permis d’évoluer dans la même équipe que son grand pote, Brahim Traoré ; ce qui ne s’était jamais produit auparavant bien qu’ils soient tous les deux nés en 2004. "Brahim, c’est mon bras droit. On s’est connu au centre de formation, on est presque pareil, on est quasiment tout le temps ensemble. Avec aussi Dinos (Héliohdino Tavares), Abdoulaye (Niakaté), Noé (Lebreton), Norman (Bassette)…".

Son avenir : en « Rouge et Bleu » sur le long terme

"Quand j’ai vu mon nom avec le n°35, là, je me suis dit, c’est du sérieux"

Cette saison, Diabé Bolumbu n’a pas attendu l’aventure en Gambardella pour se signaler. Avec 17 apparitions dont 15 titularisations avec la réserve, en N2, fin avril, celui que l’on compare au Madrilène Ferland Mendy est considéré, du haut de ses 17 ans, comme l’un des plus sérieux espoirs du Stade Malherbe. Ce n’est pas un hasard si Stéphane Moulin l’a convoqué pour la réception de Dunkerque (J31. succès 2-1, le 3 avril). Une convocation qui a surpris le principal intéressé. "C’était seulement mon deuxième entraînement avec les pros. A la fin, quand le coach communique son groupe, il donne mon nom. Je me dis qu’il s’est trompé", raconte le piston gauche qui n’a véritablement réalisé sa présence dans les « 18 » que le lendemain.

"Quand la publication du club est parue sur Insta (Instagram), j’ai vu mon nom avec le n°35. Là, je me suis dit, c’est du sérieux". S’il n’a pas effectué son baptême du feu en Ligue 2 ce soir-là, Diabé Bolumbu ne devrait pas manquer d’occasions dans les prochaines années. Alors qu’il était libre au 30 juin, le jeune homme d’origine sénégalaise par son papa et congolaise par sa maman va poursuivre l’aventure avec son club formateur en paraphant un nouveau contrat, longue durée. Des discussions sont très avancées autour d'un contrat élite (deux années stagiaire + trois autres comme professionnel).

 

Diabé Bolumbu

> Né le 12 juillet 2004 (17 ans) à Antony (Hauts-de-Seine).

Latéral ou piston. Gaucher. 1,80 m pour 69 kg.Parcours : Antony, Paris SG, Les Gobelins, SM Caen.

Sous contrat jusqu’en 2027 (contrat élite).

Quitter la version mobile