D'Ornano libéré, d'Ornano délivré, d'Ornano victorieux

D'Ornano attendait de fêter une victoire de ses protégés depuis le 4 mars (2-0 contre Strasbourg à l'époque) ; soit 209 jours. Une éternité ! Après trois matches nuls consécutifs contre Nice (1-1), Lyon (2-2) et Montpellier (2-2), les hommes de Fabien Mercadal ont vaincu le signe indien en dominant Amiens sur la plus infime des marges. "On l'attendait tous. C'est un gros soulagement. On est très contents d'avoir tenu ce score jusqu'au bout", n'a pas caché le technicien. Pourtant, le Stade Malherbe n'a pas livré sa meilleure copie. Loin de là.

Malgré quatre attaquants présents dès le coup d'envoi dans un schéma inédit en 4-4-2*, le club normand se montrait beaucoup moins entreprenant offensivement par rapport à ses précédentes sorties. Et comme dans le même temps, les Amiénois semblaient se contenter de ce score nul et vierge, autant dire que les occasions franches se faisaient extrêmement rares. Aucun tir cadré à se mettre sous la dent à la 38' !

Moment choisi par Oualid El Hajjam pour se mettre à la faute. Coupable d'un mauvais réflexe en détournant du bras une tête de Claudio Beauvue, consécutive à un corner de Fayçal Fajr, le Marocain était sanctionné d'un penalty ; le troisième pour le SMC depuis le début de la saison. Après Yacine Bammou face à Nice et Claudio Beauvue contre Lyon, c'est un troisième tireur différent qui se présentait en la personne de Casimir Ninga. A l'image de ses deux coéquipiers, l'international tchadien ne tremblait pas en prenant à contre-pied Régis Gurtner (1-0, 40').

Parade décisive de Brice Samba à la 86'

Un avantage que les partenaires de Prince Oniangué parvenaient (enfin) à conserver jusqu'au coup de sifflet final. Loin d'être anecdotique quand on sait qu'ils avaient déjà dilapidé 11 points en route après avoir mené au score. Il faut dire que la formation de Christophe Pelissier - malgré la rentrée à la pause de l'ex-Caennais Mathieu Bodmer - n'a pas tenté grand chose pour bousculer son hôte. Brice Samba devant attendre l'heure de jeu pour se chauffer les gants ; sur une tentative de 30 mètres d'Eddy Gnahoré qui ne prenait peut-être même pas le chemin du cadre (64').

L'expulsion de ce même Gnahoré cinq minutes plus tard (pour deux avertissements) n'arrangeait pas les affaires des Picards (69'). Mais en dépit des 20 dernières minutes en supériorité numérique, le Stade Malherbe - incapable de se mettre à l'abri - allait trembler jusqu'au bout. En témoigne, cette tête de Moussa Konaté au premier poteau - suite à un corner de Ganso - sorti magistralement par Brice Samba (86'). Entre-temps, Casimir Ninga avait gâché une balle de break en contre-attaque.

Alors qu'il avait à négocier une situation de deux contre un, le n°11 des « Rouge et Bleu » manquait de justesse dans son service pour Saîf-Eddine Khaoui (77'). Heureusement sans conséquence pour la bande à Fabien Mercadal. "Pour s'adapter aux forces et faiblesses d'Amiens, on avait demandé des choses très particulières aux joueurs. Et ce n'étaient pas les plus sexy", reconnaissait en conférence de presse le coach caennais. "J'aurais aimé qu'on gagne 2-0. On doit être capables de tuer les matches". Peu importe. La priorité, ce soir, était ailleurs.

*Claudio Beauvue était associé à Malik Tchokounté dans l'axe pendant que Yacine Bammou et Casimir Ninga se chargeaient de l'animation des couloirs.