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Ils y vont tout droit

Encore trop court physiquement après avoir repris avec du retard l'entraînement, Yacine Bammou ne devrait pas figurer dans le groupe de Pascal Dupraz pour le match de préparation contre le Paris FC.

Auteur de l'ouverture du score dès la 5', Yacine Bammou a dédié son but à son ami Emiliano Sala dont l'avion qui le transportait à Cardiff est porté disparu dans la Manche depuis lundi soir. ©Photo d'archives

Bougies et fleurs déposées au pied d'un portrait accroché sur une façade de d'Ornano, maillots floqués à son nom, minute d'applaudissements avant le coup d'envoi et à la 14' (référence au numéro que portait l'Argentin sous le maillot « Rouge et Bleu »)..., le Stade Malherbe a rendu un hommage digne, sobre et émouvant à Emiliano Sala, son ancien attaquant (février-mai 2015) tragiquement disparu avec son pilote, Dave Ibbotson, le 21 janvier, au large de l'île de Guernesey, dans l'avion qui le transportait jusqu'à Cardiff où il venait de s'engager. Pour le reste, le club normand a eu tout faux. Et dans les grandes largeurs.

"un sentiment de honte. On donne raison à ceux qui ne croient pas en nous"

"J'éprouve un sentiment de honte. On donne raison à ceux qui ne croient pas en nous", lançait un Fabien Mercadal peinant à trouver des mots sur les maux de son équipe. Pourtant, cette confrontation contre une formation nantaise, elle aussi concernée par le maintien avant le coup d'envoi, avait été annoncée comme cruciale pour l'avenir des locaux en Ligue 1. Mais comme face à Amiens il y a quatre jours, son collectif est complètement passé à côté de son sujet. "Pourtant, on était partis avec l'intention d'emballer ce match. C'est ça qui est horrible. On n'a pas réussi".

Sans un grand Brice Samba à l'image de cette horizontale sur cette frappe d'Andrei Girotto (17'), les Caennais auraient pu se retrouver menés bien plus tôt dans cette rencontre. Dix minutes plus tard, c'est Ismaël Diomandé qui détournait un peu miraculeusement la tentative de Valentin Rongier (27'), consécutive à une passe pour le moins hasardeuse d'Alexander Djiku en direction de Jonathan Gradit. Une mainmise des Canaris qui était stoppée nette avec l'expulsion d'Andrei Girotto (34'). En dépit de cette supériorité numérique, les partenaires de Prince Oniangué attendaient les arrêts de jeu pour se montrer, enfin, dangereux. Mais le tir de Claudio Beauvue (45') comme la volée de Fayçal Fajr (46') trouvaient un pied adverse sur leur trajectoire.

Le président Gilles Sergent n'a pas souhaité s'exprimer

Un frisson traversait les travées de d'Ornano à l'entame de la seconde période avec cette volée d'Ismaël Diomandé qui frôlait la lucarne opposée de Ciprian Tatarusanu (48'). Mais derrière, l'attaque malherbiste affichait un encéphalogramme plat. Rien à se mettre sous la dent hormis une frappe de Fayçal Fajr hors cadre (65') ou ce centre dans la surface de Saîf-Eddine Khaoui (74'). "On a pourtant la chance d'avoir un scénario favorable mais on n'en profite pas", déplorait le coach normand. Au contraire, ce sont les visiteurs, parfaitement organisés autour de leur défense à cinq, qui procuraient plusieurs frayeurs à l'arrière-garde « Rouge et Bleu ».

"On a pourtant la chance d'avoir un scénario favorable mais on n'en profite pas"

C'est tout d'abord Alexandre Djiku qui rattrapait in extremis Kalifa Coulibaly (66'). Sur le corner suivant joué à deux entre Majeed Waris et Valentin Rongier, les Caennais se laissaient surprendre. Visiblement, la leçon picarde n'avait pas été retenue. Heureusement, Brice Samba repoussait la menace (67'). A force de jouer avec le feu, le SMC finissait par se brûler. Dans ses 16,50 mètres, Alexander Djiku commettait l'irréparable en retenant par le bras Majeed Waris (78'). Valentin Rongier ne se faisait pas prier pour transformer ce penalty (0-1, 80').

Sous la bronca d'un KOP qui multipliait les appels à la démission de la direction, les hommes de Fabien Mercadal ne parvenaient pas à réagir. Devant cette apathie générale, on en vient à se demander s'ils possèdent les moyens de proposer autre chose. "Je ne peux même pas me permettre d'y penser", soufflait l'ex-entraîneur du PFC, toujours en poste au moment où nous écrivions ces lignes. Pour combien de temps ? On aurait bien aimé poser la question au président Gilles Sergent mais celui-ci n'a pas souhaité s'exprimer. Dommage car le navire Malherbe qui coule à pic a plus que jamais besoin d'un commandant à son bord.

Ligue 1. 23e journée (match en retard - mercredi 13 février)

SM Caen - Nantes 0-1

Stade Michel-d'Ornano. 16 627 spectateurs.

Mi-temps : 0-0.

Arbitrage de M. Willy Delajod.

But : Rongier (sp 79').

Avertissements : Guilbert (55'), Diomandé (59'), Armougom (71'), Djiku (78') à Caen ; Girotto (26', 34'), Pallois (34') à Nantes.

Expulsion : Girotto (34') à Nantes.

> SM Caen : Brice Samba (g) - Frédéric Guilbert, Jonathan Gradit, Alexander Djiku, Yoël Armougom - Ismaël Diomandé, Prince Oniangué (cap, Saîf-Eddine Khaoui, 62') - Yacine Bammou, Fayçal Fajr, Evens Joseph (Casimir Ninga, 72') - Claudio Beauvue (Enzo Crivelli, 69'). Remplaçants : Erwin Zelazny (g) - Paul Baysse, Adama Mbengue, Baisama Sankoh. Entraîneur : Fabien Mercadal.

> Nantes : Ciprian Tatarusanu (g) - Edgar Ié, Diego Carlos, Nicolas Pallois - Enock Kwateng (Fabio, 92'), Charles Traoré - Andrei Girotto, Valentin Rongier (cap), Valentin Eysseric (Abdoulaye Touré, 46') - Kalifa Coulibaly, Majeed Waris (René Khrin, 84'). Remplaçants : Maxime Dupé (g) - Samuel Moutoussamy, Gabriel Boschilia, Anthony Limbombé. Entraîneur : Vahid Halilhodzic.

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