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"Je ne vais pas pénaliser mon club davantage qu'il ne le fait lui-même"

Pour Pascal Dupraz, le projet actuel du Stade Malherbe n'a plus rien à voir avec celui qu'on lui a présenté au mois d'octobre.

Alors qu'il dirigera sa première séance ce mardi matin à Venoix, Pascal Dupraz dispose de trois jours pour préparer la réception de Châteauroux, vendredi soir.

Quelle a été votre réaction quand vous avez appris l'encadrement de la masse salariale du Stade Malherbe par la DNCG ?

"J'ai été navré. Mais mon interlocuteur, c'est mon président et j'ai toute confiance en lui. Fabrice Clément s'emploie, se démultiplie pour trouver des solutions. Il vit quand même un sacré baptême du feu. Maintenant, quoi qu'on m'en dise, la feuille de route a été modifiée par rapport à celle qu'on m'a présentée en octobre (au moment de son arrivée). Je le dis sans aucune méchanceté ni amertume. Aujourd'hui, je fais de la post-formation. Comme je suis assez partisan de faire jouer la jeunesse, je vais continuer. Je vais peut-être le faire davantage que je ne l'ai jamais fait. Mais ce n'était pas le projet de départ. Personne ne peut le contester. La seule chose, c'est qu'il ne faut peut-être pas le dire. Mais là, il ne fallait pas me choisir".

"On se dirige, sans doute, vers un deuxième mercato sans recrue et je pense que dans un deuxième temps, on perdra des joueurs"

Il y a trois semaines, pour la reprise de l'entraînement (le 22 juin), vous aviez déclaré avoir besoin de recruter six joueurs, et sous-entendu six titulaires si possible. Vous en êtes très loin aujourd'hui...

"Faute de grives, on mange des merles. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Il y a plein de choses dans ma vie que j'ai voulu mais que je n'ai pas pu obtenir. Dans ces conditions, il faut revoir ses ambitions personnelles et ses souhaits à la baisse puisqu'on se dirige, sans doute, vers un deuxième mercato sans recrue (après celui de cet hiver) et je pense que dans un deuxième temps, on perdra des joueurs. C'est mon point de vue. Mon objectif, c'est de tirer la quintessence de l'effectif dont on dispose. C'est le cœur de mon métier".

Estimez-vous être compétitif avec ce groupe sans aucun renfort ?

"Pendant la durée qu'on a dirigé l'équipe, on a fini sixième. Rien ne garantit qu'on rééditera ce parcours. Mais on peut aussi faire mieux. Tout est ouvert. Maintenant, la saison dernière, on a constaté des manques. Je ne suis pas le seul. Pas besoin d'avoir été un expert du football pour s'apercevoir qu'il existe un déséquilibre dans cet effectif lié aux besoins et aux attentes du coach précédent (Rui Almeida). Maintenant, s'il faut s'appuyer sur les jeunes, bien encadrés par des joueurs confirmés, ce n'est pas pour me déplaire. Ça peut donner lieu à de belles surprises".

Pouvez-vous vous contenter de ce projet, moins ambitieux sur le papier ?

"Qu'est-ce que voulez que je fasse ? Je ne vais pas pénaliser mon club davantage qu'il ne se pénalise lui-même. Nous sommes trois (avec son adjoint Stéphane Bernard et le préparateur physique Baptiste Hamid) à l'avoir rejoint. On s'est pris d'amour pour ce club. On en a le droit. On ne peut pas me reprocher d'en être tombé trop vite amoureux. C'est un beau club. Il faut en prendre soin et arrêter de le matraquer de l'intérieur. Vous savez, j'ai contribué à la construction d'un club (Evian TG), j'ai entraîné celui de la quatrième ville de France (Toulouse). Croyez-moi, dans beaucoup de domaines, le Stade Malherbe ne souffre pas la comparaison".

"On est en train de prendre du retard puisque notre masse salariale est encadrée. C'est une double sanction"

Pendant ce temps-là, de nombreux clubs de Ligue 2 se renforcent...

"Le coronavirus ne va pas avoir un gros impact sur le football. Il y a ceux qui vont rester à la traîne et ceux qui vont poursuivre leur route. Une saison se réussit essentiellement à travers un mercato. Alors quand vous prenez du retard... Et on est en train d'en prendre puisqu'on vient de nous signifier qu'on ne pouvait pas recruter (il se reprend), que notre masse salariale était encadrée. Pour moi, c'est une double sanction car il va falloir dégraisser puis dégraisser de nouveau. Tout d'abord pour diminuer notre masse salariale qui est visiblement trop élevée puis si on veut recruter".

Etes-vous pessimiste pour l'avenir du Stade Malherbe ?

"Je suis tout sauf pessimiste. Je suis extrêmement réaliste. Moi, je vous parle comme le coach du Stade Malherbe engagé dans un championnat de Ligue 2 extrêmement compétitif. Regardez le nombre d'équipes dans ce championnat qui ont déjà joué en Ligue 1 avec à leur tête, des entraîneurs de renom qui pour la plupart ont eu l'habitude de coacher à un meilleur niveau. Pendant ce temps, on s'auto-mutile. Ces temps de latence ne peuvent pas exister dans notre milieu. C'est un constat que je fais très calmement. Je ne fais que dire ce que je constate. Ce n'est en aucun cas pour ouvrir le parapluie. J'en appelle à la raison et je dis « Dépêchez-vous. Prenez une décision ». Il n'y a rien de pire que d'être dans le flou".

Avec un groupe de 22 joueurs mais sans Anthony Weber

De retour à Venoix depuis le 1er juillet, Yacine Bammou est encore un peu trop court pour figurer dans le groupe caennais. Mais une fois qu'il aura rattrapé son retard physique, Pascal Dupraz compte sur l'international marocain.

Trois semaines après avoir repris l'entraînement (le 22 juin), le Stade Malherbe dispute son premier match de préparation contre le Paris FC (L2), ce samedi après-midi. Une rencontre symbolique puisqu'il s'agira de la première en France devant du public. Pour ce rendez-vous, Pascal Dupraz a annoncé avoir convoqué un groupe de 22 éléments. Ils devraient quasiment tous bénéficier de temps de jeu. "On va donner 45' par joueur", précise le coach savoyard. Outre Caleb Zady Sery, opéré d'une pubalgie et indisponible, au minimum, jusqu'à la mi-août, Anthony Weber est également forfait. Le défenseur central souffre d'une petite élongation. Une incertitude plane aussi sur la présence de Nicholas Gioacchini (douleurs à la cuisse).

De retour à Venoix depuis le 1er juillet, Yacine Bammou est encore trop court physiquement. Mais tant que l'international marocain fait partie de l'effectif « Rouge et Bleu », le technicien caennais compte sur lui. "Une fois que Yacine aura comblé son retard, il viendra avec nous. S'il est compétitif, il sera logé à la même enseigne que ses coéquipiers. Je n'aurais aucun état d'âme à le faire jouer. Aujourd'hui, je n'ai pas de recrue, je ne vais pas, quand même, faire le bourgeois".

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