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Johann Lepenant veut conserver son temps d'avance

Alors qu'il n'est pas rentré face au Havre il y a une semaine, Johann Lepenant a joué 77' contre Vannes, soit le temps de jeu le plus important à égalité avec Alexis Beka Beka. ©Damien Deslandes

Capitaine avec les U17 de Matthieu Ballon, Johann Lepenant est régulièrement surclassé avec les U19 de Michel Rodriguez cette saison.

Depuis qu'il tape dans un ballon à l'âge de quatre ans et demi, Johann Lepenant a toujours eu un temps d'avance. Preuve en est, derrière Mbaye Niang, le Granvillais est le deuxième plus jeune joueur de l'histoire du Stade Malherbe à avoir signé un contrat professionnel, à 16 ans et quatre mois ! A l'époque, certaines rumeurs faisaient même état d'un intérêt d'un des deux Manchester. D'ailleurs, alors que son bail prendra fin en 2021, la suite de son aventure sous le maillot « Rouge et Bleu » constituera l'un des enjeux de la future équipe dirigeante drivée par Olivier Pickeu. Surtout que depuis le début de la préparation, l'ex-pensionnaire du pôle espoirs de Ploufragan dans les Côtes-d'Armor (2015-2017) bénéficie d'une nouvelle exposition.

"J'aime beaucoup les qualités de footballeur de Jo. C'est un gamin qui pue le foot"

A l'image de nombreux espoirs issus de la formation caennaise (Jason Ngouabi, Loup Hervieu...), Johann Lepenant a intégré l'effectif de Pascal Dupraz à la reprise, le 22 juin. Il ne l'a plus quitté, tout du moins jusqu'à aujourd'hui. "J'aime beaucoup les qualités de footballeur de Loup et Jo. Ce sont des gamins qui puent le foot", soulignait le coach savoyard il y a trois semaines. Si tous les éducateurs qui l'ont eu le décrivent comme un élément à (très) fort potentiel, cette promotion n'en reste pas moins un sacré bond dans une carrière encore naissante.

Extrêmement sollicité par les différentes équipes de France (25 sélections des U16 aux U18) avec comme point d'orgue la Coupe du Monde U17 au Brésil en novembre 2019, le milieu a subi un contrecoup dans les mois suivants avec quelques blessures qui ont freiné sa progression. Conséquence, le n°41 du SMC ne compte qu'une poignée d'apparitions avec la réserve, en N3. Pourtant, à le voir mercredi, face à Vannes (N2), diriger la manœuvre, replacer ses partenaires, déclencher le pressing, il ne fait aucun doute que Johann Lepenant évolue comme un poisson dans l'eau sur le terrain.

Son avenir ? L'un des enjeux des futurs dirigeants

Mais qu'est-ce qui fait que Johann Lepenant est un joueur si différent des autres de sa génération ? "Il possède une superbe compréhension du jeu, avec ou sans le ballon. Il est intelligent", avance comme élément d'explication Michel Rodriguez. Désormais à la tête des U17 de Montpellier, l'ex-technicien des U19 du Stade Malherbe ne tarit pas d'éloges sur son ancien protégé qu'il a entraîné ces deux dernières saisons. "Johann a cette capacité de se positionner au bon endroit pour récupérer le ballon, comme pour le recevoir. Il est très disponible. Il compense les espaces, anticipe...". Pour ne rien gâcher, le gamin de Granville n'est pas maladroit non plus face au but adverse. "Y compris sur coups de pied arrêtés. Il n'est pas très grand mais comme je l'ai dit, il sent les coups".

"Johann te résout beaucoup de problèmes. C'est quand il est absent que tu t'aperçois de son importance"

Offensivement, c'est surtout par la qualité de sa passe que Johann Lepenant peut énormément apporter à un collectif. Défensif, relayeur voire créateur, reste à savoir quel est son meilleur poste ? "Moi, je dirais que c'est un régulateur", lance Michel Rodriguez. "Johann, c'est le gars qui t'assoit ton milieu de terrain, te le stabilise, équilibre ton équipe, la fluidifie. Pour le grand public, ce qu'il va montrer n'est peut-être pas extraordinaire mais c'est un profil précieux, très apprécié des entraîneurs. Il te résout beaucoup de problèmes. C'est quand il est absent que tu t'aperçois de son importance".

Alors qu'on ne sait toujours pas quel visage affichera le SMC d'ici quelques semaines avec l'arrivée de nouveaux actionnaires autour du producteur de TV Pierre-Antoine Capton, le n°41 des « Rouge et Bleu », qui fêtera ses 18 ans le 22 octobre, est-il suffisamment mature pour bousculer la hiérarchie dans le cœur du jeu caennais ? Un secteur de jeu où la concurrence ne manque pas avec Prince Oniangué, Jessy Pi, Jessy Deminguet ou encore Anthony Gonçalves. Mais après tout, Johann Lepenant n'a-t-il toujours pas eu un temps d'avance.

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