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La prépa n’a pas permis de dissiper le brouillard autour de ce Stade Malherbe

Yann M'Vila fait partie des joueurs déjà présents la saison dernière sur lesquels le coach Maxime d'Ornano s'appuie, pour le moment, pour bâtir son équipe. ©Damien Deslandes

Yann M'Vila fait partie des joueurs déjà présents la saison dernière sur lesquels le coach Maxime d'Ornano s'appuie, pour le moment, pour bâtir son équipe. ©Damien Deslandes

Relégué au troisième échelon du football français pour la première fois depuis 41 ans, le Stade Malherbe entame une énième opération reconstruction. Avec un nouveau coach, Maxime d’Ornano, rompu aux joutes du National, un staff largement renouvelé et un effectif qui comprend toujours de nombreux joueurs présents la saison passée, les collaborateurs de Kylian Mbappé, propriétaire du club caennais, espèrent avoir trouvé la bonne recette pour vivre un exercice plus serein que le précédent. Contexte, onze type, coup de projecteur sur une recrue… Avant la reprise du championnat, vendredi, avec la réception d’Aubagne, on vous propose une présentation de ce SMC, version 2025-2026. Premier volet de cette série avec un bilan, guère rassurant, de la préparation.

La stat est complètement dingue et a de quoi rendre suicidaire le plus optimiste des supporters « Rouge et Bleu ». Depuis sa qualification pour les 1/32e de finale de la Coupe de France, fin novembre, le Stade Malherbe n’a remporté que… deux victoires (!), à Clermont en février (1-0) et, ce vendredi, face à l’AS Trouville-Deauville-Villers (2-0). Quel que soit le coach aux commandes (nous en sommes, tout de même, au quatrième, en l’espace de dix mois), le SMC ne sait plus gagner. Et forcément, ce n’est pas la préparation qui va rassurer les amoureux du club normand. Hormis ce succès aux dépens du pensionnaire de National 3 qui n'avait qu’une dizaine de jours d’entraînement dans les jambes, la bande à Maxime d’Ornano s’est incliné à quatre reprises en autant de sorties, souvent sur la plus infime des marges(1). Bien entendu, il ne s’agit que de confrontations « amicales », où il est difficile de tirer des enseignements, mais à Caen, on est parfaitement placé pour savoir qu’une intersaison ratée peut se révéler annonciatrice d’un championnat cauchemardesque.

"On n’arrivera pas avec un excès de confiance contre Aubagne", ne cache pas le nouveau technicien du Stade Malherbe. "On n’a pas remporté un match, on n’a pas marqué (excepté contre l’ASTDV), clairement, le bilan comptable n’est pas bon. Il va falloir qu’on soit très orgueilleux, car on n’est pas satisfait de ce tout ce qu’on a produit en prépa. Ce n’est pas suffisant". Pourtant, tout n’est pas à jeter durant cet été. La première période face à Concarneau fut de très bonne facture et les trois quarts de la rencontre au Mans jugées cohérentes. "On a réussi à poser quelques fondations qui doivent nous permettre de bien démarrer le championnat", estime l’architecte de ce SMC cuvée 2025-2026. Toutefois, il est conscient que ce discours ne trouvera aucun écho favorable auprès du grand public tant que son équipe n’obtiendra pas de résultats. "Je sais que c’est paradoxal".

Comment se comportera le public de d'Ornano en cas de contre-performance contre Aubagne ?

Des prestations gâchées par des pertes de balle, dans des zones où il ne faut surtout pas égarer le « cuir », des sautes de concentration, des tergiversations intempestives alors que le jeu réclame de jouer en une ou deux touches... "On doit gommer ça", reconnaît l’ex-entraîneur du FC Rouen. D’autant plus que chaque erreur diminue le capital confiance de son collectif, qui ne paraît déjà pas bien élevé. Le traumatisme de la relégation en National, au terme d’une saison catastrophique, n’a visiblement pas été évacué. "On arrive dans un club post-descente", n’oublie pas de recontextualiser Maxime d’Ornano. Pourtant, le board « Rouge et Bleu », peut-être plus par contrainte économique que par politique sportive, a construit, pour le moment, un effectif comprenant de nombreux acteurs de l’exercice précédent. Neuf d’entre eux pourraient d’ailleurs figurer dans le onze de départ(2), vendredi prochain, pour la réception d’Aubagne, marquant le coup d’envoi du N1. "Si on démarre fort ce premier match, je suis convaincu que les têtes seront lavées". Véritable conviction ou simple méthode Coué ?

Quoi qu'il en soit, jamais une première journée n’a semblé aussi importante pour Malherbe, dans son histoire récente. Encore plus devant son public de d’Ornano dont la patience a été mise à rude épreuve ces dernières années, et plus particulièrement les 12 mois qui viennent de s’écouler. Néanmoins, il répondra présent, tout du moins au départ ; plus de 7 000 supporters s’étant abonnés à date ! "Il faut débuter le championnat avec la volonté d’emmener les gens avec nous, de leur donner envie de nous soutenir", lance le coach caennais, impatient d’en découdre. "J’ai hâte qu’on bascule en mode championnat". Mais qu’adviendra-t-il en cas de passes ratées par ses joueurs, d’ouverture du score concédée ou tout simplement, de contre-performance ? Quelle sera la réaction des fans alors qu’on ressent comme une forme de tension dans l’environnement entourant le club normand ? En témoigne, l’incident qui a opposé Anthony Mandrea à une poignée d’individus il y a une poignée de semaines à Alençon(3). Pour ne pas avoir à connaître les réponses à toutes ces interrogations, le SMC a plus que jamais besoin de réapprendre à gagner, et vite. La victoire restant le meilleur des carburants pour tout un club.

(1)Défaites 1-0 contre Paris 13 Atletico (N1), Angers (L1) et Concarneau (N1), revers 2-0 face au Mans (L2).

(2)Anthony Mandrea, Valentin Henry, Dieudonné Gaucho, Brahim Traoré, Yann M’Vila, Lorenzo Rajot, Noé Lebreton, Bilal Brahimi, Mohamed Hafid.

(3)Après s’être fait copieusement insulter, ainsi que sa famille, durant la première période par une poignée de « supporters » qui avaient fait le déplacement jusqu'à Alençon, Anthony Mandrea a voulu en découdre à la pause. Le gardien a été retenu par son capitaine, Yann M’Vila.

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