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Le « Malherbe time », l'expulsion d'Anthony Weber, les ambitions de coach Dupraz, le huis clos, le but de Nicholas Gioacchini...

Le scénario

Le « Malherbe time » a encore frappé

Comme face à Guingamp il y a deux semaines quand Jessy Deminguet avait délivré son camp à la 91', le Stade Malherbe a de nouveau arraché les trois points dans les arrêts de jeu. "Par rapport à ce qu'on vit depuis le mois de juin (et la reprise), c'est la juste récompense pour un groupe qui travaille d'arrache-pied. Cette équipe, elle est à l'image de son président (Olivier Pickeu), de son coach, de l'un de ses actionnaires (référence à Pierre-Antoine Capton, qui ne rate quasiment pas une rencontre des « Rouge et Bleu »), elle s'accroche", souligne Pascal Dupraz qui ne cache pas avoir vécu "un bon moment de football" sur son banc. "J'ai presque envie de dire à mes joueurs, ne faites pas tout ça pour rien. On ne va pas gagner au bout du bout à chaque fois... Lâchez les chevaux pour de bon".

Un dénouement heureux qui ne doit pas faire oublier que le SMC a souffert, et pas seulement à dix contre onze suite à l'expulsion d'Anthony Weber (64'). "Je considère que notre équipe ne méritait pas de l'emporter", reconnaît, d'ailleurs, le technicien caennais. "Quoi qu'on en dise, face à une belle opposition, notre équipe a maîtrisé son sujet en première mi-temps. Derrière, elle a été en difficulté". Des difficultés qui s'expliquent en partie selon l'entraîneur savoyard par "un milieu qui a manqué d'impact et de rayonnement technique". "Si vous n'avez aucun de ces deux éléments, vous n'existez pas. Ces problèmes ne sont pas effacés mais ils sont édulcorés parce qu'on a remporté un match qu'on n'aurait sans doute pas dû gagner". La victoire constitue souvent un excellent remède en la matière.

Le chiffre

64

Comme la minute à laquelle Anthony Weber a laissé ses coéquipiers en infériorité numérique après avoir écopé d'un second avertissement. Sur cette action, Pascal Dupraz a fustigé le comportement défensif, non pas de son arrière central mais de l'ensemble de son collectif. "Cette expulsion est logique parce qu'encore une fois, on défend mal. Il ne s'agit pas d'Anthony, ça se situe bien en amont. On doit récupérer le ballon dans le camp adverse. Malheureusement, on est spectateur", déplore le coach savoyard. Idem sur l'ouverture du score nancéienne avec ce coup franc de Kenny Rocha Santos (27'), consécutif à une faute à l'entrée de la surface de réparation de Jessy Pi.

Un carton rouge qui est intervenu alors que le patron technique du SMC s'apprêtait à procéder à un triple changement (avec les apparitions d'Anthony Gonçalves, Kélian Nsona et Alexis Beka Beka). "Je n'étais pas très satisfait du rendement de notre équipe au début de la seconde mi-temps", justifie l'entraîneur normand qui ne sera pas en mesure, une nouvelle fois, d'aligner sa défense type face au Havre (J11), lors de la prochaine journée. Si Jonathan Rivierez, exclu la semaine passée à Charléty, réintégrera, en toute logique le onze de départ, Anthony Weber sera automatiquement suspendu ainsi qu'Alexis Beka Beka. Auteur d'une excellente rentrée en charnière centrale, le n°26 des « Rouge et Bleu » a reçu un troisième « jaune » en autant de sorties. Reste à savoir si Rémy Riou effectuera son retour dans les cages caennaises ?

La décla

"Je ne suis pas venu au Stade Malherbe pour être 15e de Ligue 2"

Alors que sa formation pointe en quatrième position, à égalité avec le troisième, à une longueur de la deuxième place, Pascal Dupraz a rappelé qu'il visait ouvertement la montée en Ligue 1. Et à l'issue de cette 10e journée dans un classement toujours aussi dense (six longueurs séparent le 15e du 3e), le Stade Malherbe se trouve dans les clous avec 17 unités (5V-2N-3D). Le moment choisi par le coach savoyard, comme il l'avait annoncé, pour tirer un premier bilan. "On a pris le parti de travailler conséquemment, de mettre de la joie de vivre, de proposer aux joueurs notre méthodologie et ça nous fait marquer 1,7 point par match. Malheureusement, il nous en manque. J'aurais aimé qu'on en compte 20. J'espère que sur les dix matches suivants, on en prendra davantage. L'objectif est d'en marquer 20 toutes les dix journées et là, comme on en accuse trois de débours, il faudra en prendre 23".

Pour atteindre ce total, le club normand va certainement devoir accrocher un « gros » sur son tableau de chasse. S'ils ont déjà affronté trois des cinq premiers du « ranking » actuel (Clermont, Niort et le leader, le Paris FC), les partenaires de Prince Oniangué n'ont pas battu, à l'heure d'aujourd'hui, une équipe classée au-delà de la 13e place*. Avec à son programme Le Havre (7e), dès la prochaine journée après la trêve internationale, Troyes (2e), Grenoble (8e) mais aussi Sochaux (10e), Auxerre (6e) et Toulouse (9e) pour conclure la phase aller, le SMC va avoir l'opportunité de corriger cette lacune.

*Sur les dix premières journées, le Stade Malherbe a dominé Ajaccio (16e) 1-0, Rodez (18e) 3-0, Amiens (15e) 1-0, Guingamp (13e) 1-0 et Nancy (14e) 1-0.

L'image

Il n'a manqué qu'une seule chose, le principal, les supporters

La soirée aurait pu être parfaite pour le Stade Malherbe s'il avait pu partager cette victoire avec son public. On n'ose imaginer la réaction de la tribune Borrelli au moment du but de Nicholas Gioacchini dans les arrêts de jeu. Malheureusement, en raison du contexte sanitaire, cette rencontre, comme toutes les autres de Ligue 1 et de Ligue 2, s'est déroulée à huis clos. Une première dans l'histoire de d'Ornano, inauguré en 1993, qu'on aurait bien voulu ne jamais vivre. Les Caennais n'ont pas manqué d'avoir une pensée pour leurs supporters absents en prenant la pose devant le kop où ils célèbrent, en temps normal, leurs succès. "On leur dédie cette victoire", n'oublie pas Pascal Dupraz.

Le coach savoyard rêve de pouvoir regoûter à ces chaudes ambiances. "Je ne suis pas quelqu'un d'envieux, je me contente de ce que j'ai. Malgré tout, j'aimerais bien connaître d'Ornano avec des tribunes garnies, voir l'explosion du public quand notre équipe marque à la fin comme aujourd'hui. Je n'ai pas cette chance. Mes prédécesseurs l'ont eue car ils l'ont méritée. J'espère l'avoir prochainement". Pourtant, quelque chose nous dit qu'il va, malheureusement, falloir s'habituer à ces huis clos.

Un homme dans le match

L'incroyable semaine de Nicholas Gioacchini

La semaine qu'il vient de vivre devrait rester dans ses annales personnelles un bon moment. Rentré à une dizaine de minutes de la fin en remplacement d'Alexandre Mendy, Nicholas Gioacchini, à la réception d'un centre d'Hugo Vandermersch (94'), a offert trois points qui changent radicalement la perception du début de championnat des « Rouge et Bleu ». "Pour être honnête dans les jambes, je n'y croyais pas ni dans la tête". Avec sa troisième réalisation cette saison, il devient co-meilleur buteur du Stade Malherbe en compagnie de Yacine Bammou. "Je suis plus content pour l'équipe que pour moi. Ce but, c'est la victoire de l'équipe, pas une ligne de statistique", commente l'attaquant caennais qui revenait dans le groupe après avoir été touché par la Covid-19. "Physiquement, ça n'a pas été facile".

Clin d'œil de l'histoire, l'Italo-américain s'est montré décisif le jour de l'officialisation de l'élection de Joe Biden comme président des Etats-Unis. Un succès que NG7 ne va pas avoir spécialement le temps de savourer puisque dans la foulée, il va rejoindre son équipe nationale. Pour la première fois dans sa jeune carrière, Nicholas Gioacchini (20 ans) a été retenu par Gregg Berhalter, le coach des USA. "Cette sélection, je ne la perçois pas comme un statut mais comme une opportunité d'apprendre avec des joueurs qui disputent la Ligue des Champions, qui évoluent en Premier League, en Liga, partout en Europe...". Une convocation qui récompense également sa progression. Il y a un an, il fêtait tout juste son baptême du feu en Ligue 2. Dans le foot, tout va décidément très vite.

 

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