Le Stade Malherbe pris de vitesse par la « Bip Bip » Lilloise

Cible de toutes les attentions lors de ce mercato hivernal, Nicolas Pépé a juré qu'il ne quitterait pas le Nord cette saison. Pour le plus grand soulagement des supporters lillois et du coach Christophe Galtier. Car si LOSC a bouclé la phase aller dans la peau du dauphin du leader parisien, l'international ivoirien n'y est pas pour rien. Bien au contraire (12 réalisations pour cinq passes décisives). En l'espace de 25' sur la pelouse de d'Ornano, il a prouvé que ces statistiques ne devaient rien en hasard. Tout d'abord en ouvrant le score en ajustant Brice Samba avec un sang-froid impressionnant (0-1, 8'). Puis en délivrant une passe décisive pour Rafael Leão qui réalisait le break une dizaine de minutes plus tard (0-2, 20').

Des Dogues tout près de tripler la mise dans la foulée par ce diable de Pépé. Mais une parade du portier caennais ajoutée à un sauvetage de Frédéric Guilbert devant un Thiago Maia, pourtant seul devant des cages vides, empêchaient le bateau normand de couler définitivement (23'). Le point commun entre ces trois actions, une arrière-garde locale mise totalement hors de position avec, d'un côté, des défenseurs qui se laissent aspirer par le porteur du ballon (Alexander Djiku sur les deux buts) pendant que leurs coéquipiers ne suivent pas le mouvement laissant tout le loisir aux attaquants lillois de plonger dans leur dos.

Dommage pour ce Stade Malherbe dont l'entame, pourtant, n'avait pas été si mauvaise dans le sillage d'un Casimir Ninga particulièrement en jambes. D'entrée, le Tchadien faisait parler ses qualités de vitesse et de puissance avec ce débordement suivi d'un centre sur lequel Enzo Crivelli se jetait en vain (2'). Au quart d'heure de jeu, profitant d'une déviation de Saîf-Eddine Khaoui, le n°11 des « Rouge et Bleu » tentait sa chance mais sa frappe était trop écrasée pour surprendre Mike Maignan (14'). D'un coup franc flottant des 30 mètres, Fayçal Fajr sollicitait aussi l'ultime rempart du LOSC qui se montrait impeccable d'une belle horizontale (16').

Un Claudio Beauvue fantomatique

Au retour des vestiaires, on attendait une réaction des hommes de Fabien Mercadal mais c'est une nouvelle fois l'attaque nordiste qui assurait le spectacle. Sur un centre de Nicolas Pépé lobant Paul Baysse, Rafael Leão exécutait un retourné acrobatique, heureusement un poil trop croisé pour le SMC (46'). Annoncé comme un futur très grand du haut de ses 19 ans, l'avant-centre portugais se signalait de nouveau avec cette demi-volée à l'entrée de la surface de réparation que Brice Samba repoussait (55'). C'est encore lui qui se trouvait à l'origine de ce tir de Nicolas Pépé dévié du bout du pied en corner par Paul Baysse (68'). Malgré toute la meilleure volonté du monde, le collectif normand, lui, ne parvenait que trop rarement à inquiéter le bloc adverse.

Mais les rentrées de Yacine Bammou (à la place d'un Claudio Beauvue encore une fois totalement hors-sujet) puis d'Evens Joseph apportaient un coup de fouet à l'animation offensive. Sur un ballon perdu par Thiago Maia, Evens Joseph lançait Casimir Ninga. Déstabilisé par Zeki Çelik, le Tchadien s'écroulait dans les 16,50 mètres (82'). Alors qu'il accordait un penalty et adressait un avertissement au latéral droit turc, l'arbitre - après l'intervention de la VAR - revenait justement sur sa décision en désignant un coup franc mais en expulsant Çelik.

Avec la tentative de Fayçal Fajr contrée par le mur nordiste, les « Rouge et Bleu » voyaient s'éloigner leurs dernières illusions surtout que Luis Araujo, profitant d'un caviar de Nicolas Pépé, encore lui, alourdissait l'addition dans les arrêts de jeu (0-3, 93'). Dans un ultime baroud d'honneur, les protégés de Fabien Mercadal - malgré la lourdeur du tableau d'affichage - réduisaient la marque. Sur un centre de Frédéric Guilbert, Casimir Ninga trouvait la récompense de sa prestation en propulsant le « cuir » au fond des filets (1-3, 95'). Une bien maigre consolation.