Le Stade Malherbe s'est pris un Rocher en pleine face

En conférence de presse jeudi midi, Fabien Mercadal avait prévenu : "S'il suffisait de changer un joueur de position pour marquer des buts". Le patron technique du SMC ne croyait pas si bien dire. Alors que le Stade Malherbe n'avait inscrit qu'une seule réalisation lors de ses cinq précédentes sorties, le passage en 4-4-2 avec le repositionnement axial de Claudio Beauvue n'a pas eu l'effet escompté sur l'animation offensive caennaise. C'est un euphémisme ! En l'espace de 90' plus une poignée d'arrêts de jeu, les « Rouge et Bleu » n'ont pas cadré une seule tentative même si un corner de Fayçal Fajr juste avant la pause fut sauvé sur la ligne par Ronan Pierre-Gabriel (41').

Pourtant, dans ce duel entre deux formations en déficit de confiance, ce sont les locaux qui dégainaient les premiers. Mais la tête de Claudio Beauvue s'envolait dans les travées de d'Ornano (11'). Derrière, il fallait attendre les cinq dernières minutes de cet acte initial pour voir les locaux de nouveau dangereux. Profitant d'une déviation de Malik Tchokounté, Yoël Armougom s'échappait côté gauche avant d'être repris par Ronan Pierre-Gabriel (40'). Entre les deux, rien ou si peu côté normand.

Et au fur à mesure que les minutes s'égrenaient, la fébrilité gagnait les rangs malherbistes à l'image de cette perte de balle de Prince Oniangué dans sa moitié de terrain qui aurait pu être lourde de conséquence (18'). Ou encore sur ce mauvais alignement de Jonathan Gradit qui profitait à Sofiane Diop dont le centre était repoussé en catastrophe dans ses 5,50 mètres par Paul Baysse (25'). Un coup franc flottant de Nacer Chadli repoussé tant bien que mal par Brice Samba suivi d'un cafouillage faisait passer une nouvelle frayeur dans les rangs « Rouge et Bleu » (37'). En équilibre précaire, le SMC se trouvait sur un fil.

La rentrée d'Evens Joseph, seule éclaircie de la soirée

Et la sanction tombait, comme trop souvent, au retour des vestiaires. Malgré une quinzaine d'absents, il reste encore quelques joueurs de classe à Monaco capables de faire basculer le sort d'une rencontre sur un coup de patte. Radamel Falcao appartient à cette catégorie. Pourtant extrêmement discret depuis le coup d'envoi, l'international colombien expédiait une merveille de coup franc à la limite des 16,50 mètres dans les filets de Brice Samba (0-1, 54'). Son équipe dos au mur, Fabien Mercadal réagissait en offrant son baptême du feu en Ligue 1 à Evens Joseph. En une accélération, le jeune attaquant (19 ans) issu de la formation caennaise en montrait plus que le pauvre Casimir Ninga, une nouvelle fois totalement hors-sujet. Dommage que sur son centre en retrait, Malick Tchokounté ne se soit pas montré plus réactif (64').

Une éclaircie de courte durée. Le club de La Principauté passant à deux doigts du KO. Mais Aleksander Golovine et Youri Tielemans étaient incapables d'exploiter cette erreur technique d'Alexander Djiku, pourtant l'un des rares au niveau côté normand, dans le rond central (69'). A deux minutes de la fin du temps réglementaire, Youri Tielemans voyait son coup franc fracasser la barre de Brice Samba (88'). Deux opportunités que les protégés de Thierry Henry auraient pu longtemps regretter.

Avec l'énergie du désespoir, le Stade Malherbe jetait ses ultimes forces dans la bataille. La volée des 30 mètres de Yoël Armougom était détournée du bout des gants par Diego Benaglio même si après avoir vu le ralenti, la tentative du Réunionnais ne semblait pas cadrée (90'). Dans la continuité de cette action, Malik Tchokounté croyait délivrer les siens mais son égalisation, au terme d'un énorme cafouillage, était refusée pour une position de hors-jeu au préalable de Paul Baysse (91'). La goutte d'eau de trop pour Fabien Mercadal. Frustré par cette décision arbitrale tout autant que par l'impuissance de ses joueurs, l'ex-technicien du PFC voyait rouge pour contestation. Le point final d'une soirée cauchemardesque.