Site icon Foot Normand

Le Stade Malherbe tend de nouveau la main aux clubs amateurs

Séance délocalisées, présence de joueurs « pros » sur un entraînement le mercredi après-midi, création du « Malherbe Normandie Club »... Depuis le début de la saison, le SMC renoue avec les initiatives en direction du monde amateur.

Séance délocalisées, présence de joueurs « pros » sur un entraînement le mercredi après-midi, création du « Malherbe Normandie Club »... Depuis le début de la saison, le SMC renoue avec les initiatives en direction du monde amateur.

Medhi Hocianat, le lien entre les « pros » et les amateurs

POLITIQUE RÉGIONALE. De Xavier Gravelaine à Olivier Pickeu en passant par Gilles Sergent… A leur intronisation, tous les dirigeants qui se sont succédé à la tête du Stade Malherbe ont toujours érigé cette notion comme l’un des piliers de leur gouvernance sans que l’on sache ce qui se cache concrètement derrière. Il faut dire que l’instabilité au sommet du SMC depuis 2018 n’a pas plaidé en faveur d’un programme de coopération sur le long terme avec les associations voisines même s’il faut reconnaître quelques frémissements sous la présidence de Fabrice Clément. "C’est vrai que le dossier était un peu en stand-by", confirme Medhi Hocianat.

Recruté à l’été 2021 en provenance de la MOS, celui qui a également en charge l’équipe caennaise des U14 (composée de U13) a notamment été engagé pour développer les relations avec les clubs amateurs de la région. Il faut dire qu’à travers son parcours (Montrouge, Courbevoie avant cinq ans au centre de formation de Troyes puis des expériences à Avranches, Vire et La Maladrerie), cet éducateur est parfaitement bien placé pour savoir de quoi il parle. "Pour avoir été des deux côtés, je sais ce que les clubs amateurs attendent mais aussi que les pros ne peuvent pas accéder à toutes les demandes". Toutefois, il convient de signaler que ce lien entre le Stade Malherbe et ses voisins n’a jamais été totalement rompu grâce notamment au Tournoi Jean-Pingeon auquel participent gratuitement 63 équipes normandes, phase de qualification incluse.

Ancien pensionnaire du centre de formation de Troyes avant de passer par plusieurs clubs de la région (Avranches, Vire, La Maladrerie), Medhi Hocianat incarne le trait d'union entre les mondes pros et amateurs. ©Antonin Cathrine/SM Caen

Des actions pour tous les clubs du bassin caennais

Sous l’impulsion donc de Medhi Hocianat, ce flou persistant autour de cette fameuse politique régionale semble révolu. En coopération avec le service communication des « Rouge et Bleu », piloté par Antoine Finel, de nombreuses actions ont été mises en place cette saison : intégration à des parcours de formation pour les éducateurs via un BPJEPS APT (Activités physiques pour tous), présence de deux joueurs professionnels sur un entraînement de jeunes le mercredi après-midi (Bayeux, Ifs, Chemin Vert…), rassemblement U13 à Venoix… Pour le moment, pour des raisons essentiellement logistiques, ces opérations concernent principalement les voisins de l’agglomération caennaise. Sans oublier les traditionnelles invitations pour les animations autour des rencontres de Ligue 2 (ramasseurs de balle, participation au jeu de la mi-temps, main dans la main pour entrer sur la pelouse avec les joueurs) qui, elles, concernent tous les clubs normands voire même au-delà parfois avec la présence de structures partenaires provenant d’Ile-de-France.

Des séminaires sur des thématiques comme l’école de foot, la préformation, les gardiens de but sont également organisés. "On propose une immersion totale en invitant pendant deux jours deux éducateurs par club avec une présentation de notre projet de formation. Les clubs veulent des actions qui ont du sens, du concret, des échanges", annonce Medhi Hocianat.

Régulièrement le mercredi après-midi, deux joueurs de l'effectif professionnel se rendent sur une séance de jeunes d'un club amateur à l'image d'Anton Salétros et Caleb Zady Sery à Bayeux. ©SM Caen

Des entraînements ouverts au public qui font le bonheur des plus jeunes

Et si parfois, c’est le Stade Malherbe qui va à la rencontre de ses voisins, l’inverse est également vrai. Profitant des entraînements ouverts au public (sauf exception) ; quelque chose d’extrêmement rare chez les « pros » mais historique chez les « Rouge et Bleu », les clubs amateurs profitent souvent des vacances scolaires, période où ils organisent des stages, pour venir passer une journée à Venoix. Cette virée caennaise ne se restreint pas à observer une séance des hommes de Stéphane Moulin. Tout un programme leur est proposé avec visite de d’Ornano, séance de dédicaces et de photos, possibilité d’organiser un entraînement voire un match amical sur les installations de Venoix… Et ça cartonne.

Lors des dernières vacances de Pâques, sur une séance du mercredi, ils étaient près de 400 gamins autour de la main courante venus des quatre coins du Calvados (Bourguébus, Hérouville, Troarn), et même d’un peu plus loin (Agneaux, Alençon). Cette ouverture et cette proximité contribuent à la popularité du SMC. Le meilleur moyen pour éveiller l’âme d’un supporter chez ces charmantes « têtes blondes ».

Cette saison, le Stade Malherbe a de nouveau instauré des séances délocalisées dans des clubs de l'agglomération caennaise comme à La MOS ou ici, à Verson. ©Damien Deslandes

Le projet du « Malherbe Normandie Club »

Depuis son arrivée dans la maison « Rouge et Bleu », Medhi Hocianat travaille également sur un projet baptisé « Malherbe Normandie Club ». Quatre clubs issus de l’ex-Basse-Normandie (ASPTT Caen, Flers, La Maladrerie et Saint-Lô) ont signé une convention d’une durée de trois ans avec le SMC. Elle entrera en vigueur à partir du 1er juillet. Leur localisation (le bassin caennais a été priorisé plus un représentant dans les départements de la Manche et de l’Orne) et leur savoir-faire en matière de formation ont été les deux principaux critères pour choisir les heureux élus. "On démarre humblement. On en ajoutera au fur et à mesure. Contrairement à ce qui a pu se produire dans le passé, on ne veut pas tenir des promesses qu’on n’est finalement pas capable de respecter. On ne veut pas aller trop vite ni faire n’importe quoi quitte à réaliser des choses plus simples", prévient Jean-Luc Pignol, le président de l’association. Des partenariats dans lesquels il n’est absolument pas question d’argent. "C’était le cas à une époque mais ça ne l’est plus aujourd’hui".

"Avec ces cinq clubs, on aura un suivi plus important notamment pour accompagner au mieux leurs éducateurs. Car on considère que ce sont eux qui commencent à former les futurs joueurs de Malherbe", dévoile Medhi Hocianat. D’ailleurs, sans que cela ne soit forcément couché noir sur blanc, ces clubs régionaux informent le SMC dès qu’ils décèlent chez l’un de leur jeune le potentiel pour postuler au centre de formation des « Rouge et Bleu ». "Après, on n’a jamais eu besoin d’être sous convention pour jouer notre rôle de relais au niveau de la formation", assure David Lottin, le président du FC Flers. "Quand tu vois un garçon comme Brahim Traoré (aujourd’hui au Standard de Liège, en Belgique) qui est passé chez nous évoluer avec les pros à Malherbe, c’est une fierté". D’une manière générale, les différents acteurs n’ont pas attendu d’être liés pour instaurer des passerelles. "C’est une histoire de confiance entre des hommes", témoigne Mehdi Hocianat. "On a voulu formaliser quelque chose qui dans les faits existait déjà. C’est aussi une question de respect : le respect des clubs avec qui on collabore et le respect de notre travail".

Dans le cadre de son projet de « Malherbe Normandie Club », le SMC a signé des conventions de partenariat avec le FC Flers de David Lottin, l'ASPTT Caen Guénaël Le Strat, La Maladrerie de Thierry Deslandes et le FC Saint-Lô de Thibault Deslandes. ©Antonin Cathrine/SM Caen

La possibilité d’accueillir un match de préparation des « pros »

En retour, en plus de toutes les actions déjà mentionnées un plus haut dans cet article (qui seront automatisées tous les ans pour ces quatre clubs), les membres du « Malherbe Normandie Club » ont également la possibilité de candidater pour accueillir une séance délocalisée ; ce fut déjà le cas pour la MOS, et/ou un match amical des « pros », à condition de satisfaire à un cahier des charges (notamment au niveau de la qualité de la pelouse). "On essaie au maximum de jouer sur notre territoire", souligne Antoine Finel. C’est ainsi que le Stade du Hazé à Flers sera le cadre cet été de l’avant-dernier match de préparation des coéquipiers de Romain Thomas face à Laval (à la lutte pour son maintien en L2), mercredi 26 juillet. La réception de rencontres amicales ne concerne pas que les « pros » mais aussi la réserve, les jeunes, les féminines… Pour ces catégories, pas besoin obligatoirement d’appartenir au « Malherbe Normandie Club ».

Comme à Deauville la saison dernière, le Stade Malherbe essaye de jouer un maximum de ses matches de préparation sur son territoire. Cet été, Flers aura notamment le plaisir d'accueillir les partenaires de Romain Thomas. ©Damien Deslandes

Quitter la version mobile