Les miraculés de La Meinau

Après avoir énormément changé de schémas depuis le coup d'envoi du championnat (du 4-2-3-1 au 5-3-2 en passant par le 4-4-2), Fabien Mercadal avait décidé pour défier Strasbourg de revenir au 4-3-3 ; l'un de ses systèmes de prédilection. "J'ai deux-trois certitudes que j'avais déjà en arrivant au club. Par exemple, je continue d'aimer le milieu à trois. Encore faut-il avoir les joueurs pour", avait lancé le coach normand en avant-match. Visiblement, le patron technique du SMC a estimé que c'était le cas en titularisant notamment Ismaël Diomandé en sentinelle pour la troisième fois consécutive. Mais au Stade Malherbe, peu importe la tactique en ce moment, le mal est parfois plus profond.

En atteste cette entame cauchemardesque où la maîtrise alsacienne tranchait avec la panique caennaise ; chaque ballon touché semblant brûler les pieds des « Rouge et Bleu ». Euphorique suite à leur succès à Rennes (4-1) il y a une semaine puis leur nul contre le PSG (1-1) mercredi, le Racing ne se faisait pas prier pour sanctionner un adversaire si tendre. Rentrant dans la défense normande comme dans du beurre, Pablo Martinez - après un une-deux avec Adrien Thomasson - ajustait Brice Samba d'un pointu (1-0, 5').

Alors que les débats venaient de commencer, le collectif de Fabien Mercadal était déjà dans les cordes. Et sans un arrêt de grande classe de son gardien sur cette tentative de Lebo Mothiba (12'), il aurait pu être KO au bout d'un quart d'heure. En très grande difficulté (et c'est un euphémisme), les partenaires de Prince Oniangué parvenaient pourtant à recoller. Sur un centre lointain de Yoël Armougom, Matz Sels - sous la pression de Malik Tchokounté - dévissait sa sortie aux poings. D'un enchaînement contrôle de la semelle - frappe croisée dans le petit filet à l'entrée des 16,50 mètres, Fayçal Fajr relançait les siens contre le cours du jeu (1-1, 22'). Mais comme quatre jours plus tôt face à Nîmes, le Stade Malherbe avait à peine le temps de se congratuler qu'il pliait de nouveau.

Grâce à la VAR, le penalty pour Strasbourg est annulé

A la conclusion d'un mouvement d'école où l'arrière-garde « Rouge et Bleu » était complètement dépassée, Lebo Mothiba piquait son ballon devant Brice Samba (23'). Décidément incorrigibles ces Caennais ! Si Claudio Beauvue aurait pu remettre les deux équipes à égalité d'un coup de tête, consécutif à un nouveau centre de Yoël Armougom (pas loin d'être le Normand le plus dangereux sur le pré), sur lequel il trouvait Matz Sels sur la trajectoire (44'), l'avantage à la pause des locaux était tout sauf usurpé. Au retour des vestiaires, l'étau strasbourgeois se desserrait même si les visiteurs pouvaient remercier Benjamin Corgnet de commettre deux mauvais choix en privilégiant la solution individuelle au détriment du collectif (58', 59').

A force de se contenter de gérer leur acquis, le Racing allait se faire rattraper. Avec les rentrées d'Evens Joseph et Saîf-Eddine Khaoui dans la dernière demi-heure, le Stade Malherbe se montrait légèrement plus entreprenant. C'est d'ailleurs du pied gauche de l'international tunisien que la lumière jaillissait pour le club normand. Profitant d'un renvoi plein axe de Stefan Mitrovic, l'ex-Marseillais armait une demi-volée surpuissante à l'entrée de la surface de la réparation qui transperçait les filets alsaciens (2-2, 80').

Deux buts du SMC dans un même match, on n'avait plus ça depuis fin septembre et la réception de Montpellier ! Suffisant pour ramener un point dans ses bagages. Toutefois, les hommes de Fabien Mercadal - qui vont devoir apprendre à garder leur concentration à chaque instant - ne s'évitaient pas de nouvelles frayeurs. Tout d'abord quand M. Thual sifflait un penalty en faveur des Alsaciens pour un accrochage supposé de Prince Oniangué sur Ibrahima Sissoko. Mais après l'intervention de la VAR, l'arbitre revenait sur sa décision (82'). Et ce n'était pas encore fini puisque sur un corner de Dimitri Liénard, Brice Samba, d'une claquette, déviait une tête de Jonas Martin sur sa transversale (88'). On vous laisse imaginer le ouf de soulagement sur le banc caennais.