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Luca Boudonnet (AF Virois) : "Sans la possibilité d'aller au-dessus, je me suis dit autant tenter sa chance ailleurs"

Après 14 saisons au Stade Malherbe, Luca Boudonnet s'est engagé avec l'AF Virois (N3). ©Damien Deslandes

Luca Boudonnet a décidé de rejoindre l'AF Virois. Avec également les retours de Jordan Perrier, Thomas Chesnel et Arthur Dallois, le club du président Christophe Lécuyer ne manquera pas d'ambitions. ©Damien Deslandes

Sa particularité : sa fidélité au SM Caen

"J’ai passé des détections en U7"

Avant de s’engager avec l’AF Virois et à l’exception de six mois à Carpiquet quand il a commencé le football, Luca Boudonnet n’a connu qu’un seul club : le Stade Malherbe. "J’ai passé des détections en U7. Au départ, j’ai été pris pour des entraînements puis ensuite, j’ai été gardé. Matthieu Ballon (l’actuel responsable des U17) et Patrick Marolle ont été mes premiers éducateurs". La finale du Tournoi Jean-Pingeon contre Lens, la qualification pour les phases finales du championnat U19 ou encore le sauvetage de la réserve la saison passée… En 14 ans sous le maillot « Rouge et Bleu », le milieu relayeur en a collectionné des souvenirs.

"Je suis content d’avoir quitté le club sur une bonne note", se félicite-t-il, référence à ce maintien en N2 lors de la dernière journée. "Le faire avec une équipe aussi jeune, on ne voit pas ça tous les jours. Pour tous les joueurs qui y ont participé, c’est une expérience qui va nous servir à l’avenir". Pendant toutes ces années, Luca Boudonnet a également tissé de solides liens d’amitié avec ses coéquipiers : Théo Barré, Mario Fortunato, Robin Legendre, Tony Villeray… D’ailleurs, bien qu’il n’évolue plus au SMC, il a promis de jeter un coup d’œil sur les résultats, "y compris ceux de la réserve. Je pense même que j’irai la voir quelquefois. Ça reste mon club de cœur".

Un tournant dans sa carrière : pas de contrat « pro »

"Quand tu es à deux doigts d’atteindre ton objectif, il y a un peu de regret"

Pour la première fois depuis qu’il est âgé de sept ans, Luca Boudonnet n’a pas repris l’entraînement avec le Stade Malherbe. "Ça me fait un petit pincement". Après avoir franchi toutes les étapes au sein de son club formateur, le néo-Virois a buté sur la dernière : signer professionnel. "Forcément, quand tu es à deux doigts d’atteindre ton objectif (avec notamment plusieurs séances avec l’équipe fanion), il y a un peu de regret". Des regrets accentués par certains choix des dirigeants caennais, ceux d’hier comme aujourd’hui. De jeunes étrangers, inconnus du grand public, sans véritables références à ce niveau et ayant donc tout à prouver, se voyant, eux, délivrer le précieux sésame (Stephen Ewange, Vladislav Molchan, Dieudonné Gaucho…). "Attention, ce sont de bons joueurs mais c’est vrai que c’est un peu frustrant. On a l’impression qu’ils prennent notre place. Maintenant, on vit depuis suffisamment longtemps dans le monde du foot pour se préparer à ce genre de situation".

Pour le « gamin » de Carpiquet, aîné d’une fratrie comptant aussi deux sœurs (Alice et Constance), ce contrat « pro » aurait été une manière de remercier ses parents, "pour tous les sacrifices qu’ils ont faits, j’aurais aimé leur offrir". Pourtant, Luca Boudonnet aurait encore pu continuer, au moins une saison, en « Rouge et Bleu ». "On m’a proposé un rôle de leader de la réserve (N2) pour encadrer les jeunes", indique-t-il du haut de ses 21 ans. "Mais sans la possibilité d’aller au-dessus, je me suis dit autant tenter sa chance ailleurs". Ce dilemme s’était déjà posé il y a 12 mois quant à l’issue de son contrat stagiaire, il avait alors rempilé sous statut amateur. "Je savais que c’était maintenant ou jamais, soit je montais avec les pros, soit je me relançais dans un autre club, quitte à descendre d’une division".

Son avenir : sa signature à Vire

"Je sors de ma zone de confort"

Logiquement, en quittant le SMC à la suite d’une saison pleine avec la réserve (27 titularisations en 30 journées), on aurait pu s’attendre à voir Luca Boudonnet s’engager dans une écurie de N2, voire de N1. "Au début, j’étais parti dans cette optique. J’ai eu quelques touches sans qu’il n’y ait rien de réellement concret". La fin de son aventure avec son club formateur lui a fait prendre conscience qu’il devait se débrouiller tout seul. "Avant, je me posais moins de questions. Le Stade Malherbe me proposait un contrat, j’acceptais direct. Là, mon agent ne me trouvait rien. J’ai eu l’impression qu’il m’avait un peu lâché. Après, on ne peut pas avoir tout le temps quelqu’un derrière nous, qui fait tout à notre place".

"Même si Vire n'est pas très loin de chez moi, je sors de ma zone de confort. J'ai toujours vécu chez mes parents, je vais louer un appartement"

C’est à ce moment-là que Christophe Lécuyer, le président de l’AF Virois, a décroché son téléphone pour le contacter. "Il m’a présenté le projet du club, ses ambitions, j’ai visité les installations… Je me suis retrouvé dans les valeurs de ce club", lance le milieu relayeur rapidement séduit par cette offre. "En plus, je connais déjà pas mal de joueurs de l’équipe (Dorian Charlier, Thomas Chesnel…)". En signant avec l’AFV, Luca Boudonnet prend un nouveau départ. "Même si Vire n’est pas très loin de Caen (70 km séparent les deux villes), je sors de ma zone de confort. J’ai toujours vécu chez mes parents, je vais déménager, louer un appartement…" En arrivant dans le Bocage, il va également changer de statut. Il ne sera plus perçu comme un petit jeune sans expérience mais comme un cadre, un joueur clé, sur lequel on s’appuie.

S’il a décidé de rebondir en N3, l’ex-Caennais ne fait pas une croix sur le monde professionnel. "Aujourd’hui, mon objectif, c’est de pouvoir vivre de ma passion". Et pour assouvir ses ambitions, le principal intéressé est prêt à quitter « sa » Normandie. "A moyen terme, si un bon projet de N2 ou de N1 se présente, pourquoi ne pas aller à l’autre bout de la France". En attendant, le milieu relayeur s’apprête à découvrir de nouveaux horizons professionnels en devenant éducateur. "A Vire, en parallèle des entraînements et des matches, je vais m’occuper des jeunes, passer des diplômes…" Et pour la première fois de sa jeune carrière, Luca Boudonnet va également disputer la Coupe de France. "Je suis impatient de commencer". On le comprend.

 

Luca Boudonnet

> Né le 27 janvier 2001 (21 ans) à Caen.

Milieu relayeur. Droitier. 1,76 m pour 67 kg.

Parcours : Carpiquet, SM Caen (jusqu’en 2022), AF Virois (2022-…, N3).

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