Site icon Foot Normand

Malherbe peut-il s'en sortir ?

Apparu désemparé en conférence de presse après la défaite de son équipe face à Amiens, Fabien Mercadal trouvera-t-il les ressorts tactiques et psychologiques pour relancer un collectif caennais au point mort ?

Apparu désemparé en conférence de presse après la défaite de son équipe face à Amiens, Fabien Mercadal trouvera-t-il les ressorts tactiques et psychologiques pour relancer un collectif caennais au point mort ?

18. Jamais dans toute son histoire (en 18 saisons de présence en Ligue 1), le Stade Malherbe n'avait comptabilisé aussi peu de points au bout de 23 matches. Alors qu'un léger regain avait été constaté avant la trêve de Noël (avec cinq unités glanées en l'espace de trois journées dont la troisième et dernière victoire en date aux dépens du Téfécé), les « Rouge et Bleu » coulent doucement mais sûrement depuis le début de l'année 2019. Leur bilan parle de lui-même : quatre rencontres disputées pour autant de défaites, un seul but marqué pour sept encaissés. Pire que les chiffres énumérés, le collectif caennais dégage une terrible sensation d'impuissance.

"Quand j'ai vu la manière dont on a concédé ce corner, j'ai eu comme un pressentiment"

"Quand tu tombes, le plus dur, c'est de se relever. Il faut faire l'effort tous ensemble pour inverser cette tendance négative", soufflait un Fabien Mercadal désemparé en conférence de presse après le revers de son équipe sur la pelouse d'Amiens (1-0). "On a l'impression que dès qu'il se passe un truc, c'est contre nous". Référence à ce tirage de maillot sur l'un de ses joueurs non sanctionné par l'arbitre sur l'action débouchant sur le corner fatal aux coéquipiers de Prince Oniangué. "Quand j'ai vu la manière dont on a concédé ce corner, j'ai eu comme un pressentiment. Je me suis dit : « On va le prendre là-dessus »". Pas loupé.

Le plus incroyable, c'est qu'en dépit de cette série catastrophique, le club normand est loin d'être largué. Même s'ils ont basculé dans la zone rouge (19e), les hommes de Fabien Mercadal n'accusent que deux longueurs de retard sur le premier non-relégable (une position occupée par Dijon) avec un match en moins. Un calendrier qui sera mis à jour mercredi soir avec la réception du FC Nantes dans une confrontation où le souvenir d'Emiliano Sala planera au-dessus de d'Ornano. Un succès et l'espoir ne demanderait qu'à renaître chez les « Rouge et Bleu ». Mais en possèdent-ils les moyens ?

Fabien Mercadal, un coach en première ligne

Alors que le levier du mercato hivernal n'a pas été utilisé(1) (ou n'a pas pu), le patron technique du SMC - au regard de la dynamique de sa formation - se retrouve forcément au cœur des critiques. Une situation dont il a parfaitement conscience : "La seule chose qui compte, c'est le club. On ne peut pas se lamenter sur son sort. Quand tu signes une licence d'entraîneur, tu sais très bien comment ça se passe. Quand ton équipe gagne, tu es un bon et quand elle perd, tu es mauvais. Si le moindre mauvais résultat ou le moindre doute te concernant te met en difficulté, il ne faut pas faire ce métier", avait-il confié avant le déplacement en Picardie.

"Quand tu es entraîneur, tu sais très bien comment ça se passe"

En interne, un objectif de cinq-six points en quatre rencontres, d'Amiens à Toulouse en passant par Nantes et Strasbourg, aurait été fixé sans qu'aucun ultimatum, pour autant, ne l'accompagne. Loin de figurer dans les habitudes maison à l'époque de Jean-François Fortin(2), le président Gilles Sergent - qui n'a pas souhaité s'exprimer samedi soir dans les couloirs de la Licorne - peut-il céder à la tentation de changer de coach afin d'actionner le fameux choc psychologique.

Compte tenu du calendrier qui attend le club normand avec deux rendez-vous capitaux à d'Ornano cette semaine, il est quasiment acquis que Fabien Mercadal s'assiéra sur le banc mercredi et dimanche prochain. Si les candidats disponibles ne manquent pas (Frédéric Hantz, Pascal Dupraz, Olivier Dall'Oglio pour ne citer qu'eux) sachant qu'une solution interne semble exclue ; seul Michel Audrain dispose du BEPF, diplôme indispensable pour exercer à ce niveau à moins de se voir infliger une amende colossale (25 000 € par match), remplacer son entraîneur en cours d'exercice n'a jamais été un gage de réussite. Surtout pas. Sans compter le coût qu'un licenciement ferait peser sur les finances normandes, loin d'être extensibles à souhait.

(1)Recruté sous la forme d'un prêt avec option d'achat, Aly Ndom s'est blessé à son genou gauche à peine arrivé en Normandie. L'ex-Rémois devrait reprendre les entraînements collectifs début mars.

(2)Il faut remonter à mai 2005 et Patrick Rémy pour retrouver une trace d'un entraîneur du Stade Malherbe licencié en cours de saison.

Quitter la version mobile