Nicolas Seube, Patrice Garande et même Jean-François Fortin. Il régnait un parfum de nostalgie aux abords du complexe de Venoix, ce lundi matin. La centaine de supporters « Rouge et Bleu » présents sur l’annexe 3 ont cru revenir dix ans en arrière, à une époque où leur club préféré ferraillait en Ligue 1. A l’occasion du retour « chez lui » de l’emblématique n°2 du SMC, mais sous les couleurs d’une autre écurie, en l’occurrence le RC Strasbourg où il dirige la réserve depuis cet été, une partie de la « famille » « Rouge et Bleu » s’était donnée rendez-vous pour cette rencontre du Challenge espoirs opposant la « B » caennaise à son homologue alsacienne (victoire 2-0 du RCSA). D’ailleurs, alors que Pascal Plancque (directeur technique), Reda Hammache (responsable du recrutement), Jocelyn Flammand (directeur général) ainsi que le staff conduit par Maxime d’Ornano assistaient également aux débats, on a eu l’impression de voir deux mondes se côtoyer : le Stade Malherbe d’hier et celui d’aujourd’hui. Troublant.
"Il y a beaucoup moins d’émotions que si c’était un match à gros enjeu, dans un autre championnat. Là, c’était le Challenge des réserves sur un terrain un peu moins prestigieux que d’Ornano", relativisait Nicolas Seube surtout "heureux de retrouver des gens" qu’il "apprécie beaucoup" : de la famille, des proches, des joueurs qu’il a eu à la formation comme Didi Gaucho. "Ça fait toujours plaisir de voir l’évolution des gamins". Sans oublier Romain Leroux, son ex-adjoint qui lui a succédé à la tête de la « B » caennaise. "J’ai quand même fait 800 km pour le revoir", plaisante l’homme aux 520 matchs sous le maillot « Rouge et Bleu », crampons aux pieds. "On a été parfois sur le même banc et ce fut un plaisir à chaque fois. On s’apprécie mutuellement. Aujourd’hui, il y avait le match bien entendu et aussi le fait de recroiser Nico. Ça compte", ne cache pas Romain Leroux, resté en contact régulier avec son ancien n°1.
Jean-François Fortin a fait le déplacement du Cotentin
C’est également le cas de Jean-François Fortin, qui avait réalisé le déplacement exprès depuis le Cotentin où il réside. "Je ne trahis aucune confidence si je vous dis que j’ai des relations très étroites avec ce garçon. Je pense qu’il a apporté quelque chose de positif au Stade Malherbe. Je considère que c’est un joueur de club. Je l’ai connu à son arrivée de Toulouse (en 2001) et il est devenu plus Caennais que beaucoup de Caennais", témoigne l’ex-président du SMC, visiblement toujours chagriné par le renvoi de son « protégé » il y a environ un an. "J’ai été très malheureux de le voir quitter le Stade Malherbe. Enfin, on l’a un peu poussé. Tout ça est chiant. Maintenant, il est dans un bon club, solide. Si ça peut lui permettre d’avoir une carrière à la hauteur de ce que je lui souhaite, ça sera formidable. Je connais bien Marc Keller. C’est un type que je considère".
Le président strasbourgeois loué aussi par Nicolas Seube. "J’ai retrouvé auprès de mois des gens de valeur, la famille Keller (avec également François, le frère de Marc, directeur du centre de formation), des historiques du club, qui gardent les racines fortes du Racing". Toutefois, même à l’autre bout de la France, le SMC tiendra à jamais une place particulière pour l’ancien coach caennais même s’il assure que la page de son départ forcé il y a 337 jours "est bien tournée". "Quoi qu’on en pense, quoi qu’on en dise, Malherbe restera toujours dans mon cœur", lâche celui qui ne peut s’empêcher de regarder toutes les rencontres des « Rouge et Bleu ». "Ça représente une grande partie de ma vie". Et une grande partie de l’histoire du club normand.
"Formateur, entraîneur, pédagogue... C'est un peu le même métier. Il faut élever notre intellect et arrêter de mettre des gens dans des cases. Ceux qui font des raccourcis, ils n'ont qu'à venir sur un terrain et ils verront que ce n'est pas si simple"
Nicolas Seube sur son retour à la formation, avec le RC Strasbourg