Ses retrouvailles avec Stéphane Moulin
"C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas"
C’est comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. Deux ans après la fin de leur aventure commune au Stade Malherbe, Stéphane Moulin et Patrice Sauvaget sont de nouveau réunis depuis cet été, à Valenciennes. Une séparation toute relative puisque les deux hommes ont été régulièrement en contact lors de cette période. "On s’appelait toutes les semaines". Et quand le premier nommé s’est engagé avec le VAFC, il lui a paru évident de s’épauler de son compagnon de toujours. "Stéph voulait repartir (pour entraîner un club), mais pas seul, sachant que Serge (Le Dizet)(1) ne souhaite pas, pour le moment, continuer. Dès qu’il a eu trois-quatre sollicitations, Stéph m’a mis au courant. Et quand l’opportunité s’est présentée concrètement, j’ai dit : « Banco »", raconte le fidèle adjoint, nullement rassasié de ballon rond. "J’ai encore envie de terrain, de partager des choses avec des joueurs, un staff…"
Et les deux techniciens ont rapidement retrouvé leurs vieux réflexes, notamment du temps du SCO, à Angers, où ils ont été associés les cinq saisons précédant leur départ au SMC, en 2021. "C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. A l’époque, un regard suffisait pour qu’on se comprenne. C’est pareil aujourd’hui. Je sais ce que Stéph attend de moi dans telle ou telle situation". Cette complicité, l’ex-attaquant l’avait également nouée avec Nicolas Seube durant l’année 2024 où ils ont collaboré sous les couleurs « Rouge et Bleu ». "Avec Nico, on avait évoqué la possibilité de travailler de nouveau ensemble mais on s’était dit aussi que si, on avait des opportunités chacun de notre côté(2), on pouvait foncer. Le discours a été très clair pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté".
(1)Serge Le Dizet a été l’adjoint de Stéphane Moulin à Angers, de 2011 à 2021, puis au SM Caen, de 2021 à 2023.
(2)Nicolas Seube s’est engagé à Strasbourg où il dirige la réserve (N3).
Sa découverte du VAFC
"C’est comme quand Stéph est arrivé à Caen..."
En débarquant dans le Hainaut, Patrice Sauvaget n’a pas été spécialement dépaysé. Car entre le VAFC et le Stade Malherbe, anciens pensionnaires de Ligue 1 lors de la précédente décennie (avec un dernier passage en 2014 pour le premier, en 2019 pour le second), il existe de nombreux points communs. "Je n’arrête pas de le dire à Stéph, on rencontre beaucoup de similitudes avec Caen", lâche le bras droit de Stéphane Moulin. "Avec un engouement populaire important, des infrastructures taillées pour le niveau supérieur, deux stades formidables qui se ressemblent un peu d’ailleurs…" Et à l’image du SMC, au regard de l’histoire des deux clubs, il règne une certaine forme d’impatience autour des résultats valenciennois. "Tu sens qu’il ne faut pas grand-chose d’un côté comme de l’autre pour que ça s’enflamme".
Mais avec 15 recrues enregistrées pendant le mercato, les fans « Rouge et Blanc » doivent s’armer de patience avant que la mayonnaise prenne (2V-1N-3D). "C’est comme quand Stéph est arrivé à Caen, tout ne peut pas se mettre en place du jour au lendemain. Gaëtan Courtet n’a été titulaire que pour la deuxième fois le week-end dernier, Samir Belloumou n’a pas encore joué… La feuille de route, je pense que c’est la même qu’à Caen, c’est de réaliser la meilleure saison possible et si tu peux, de monter sous les deux ans bien que tout le monde rêve secrètement de le faire dès la première année", souffle Patrice Sauvaget. Rompu aux joutes de la Ligue 1 et de la Ligue 2, l’adjoint découvre les spécificités du National, lui qui n’avait plus fréquenté cette troisième division depuis la fin de sa carrière de joueur, à Thouars, à l’aube des années 2000 ! "C’est un championnat très accroché où on doit se bagarrer tous les week-ends".
Son retour à d’Ornano
"Ce que je ressors en premier, c’est cette passion, ça pue le foot"
Neuf mois après son ultime rencontre en tant que n°2 de Nicolas Seube, Patrice Sauvaget s’apprête à retrouver d’Ornano… pour son plus grand bonheur. "J’adore le club, le stade, l’atmosphère qui y règne", lance celui qui va recroiser de nombreux anciens collègues de travail. "Martin (Gastebois, le team manager), Eddy (Costil, l’entraîneur des gardiens), Chris (Bernard, l’analyse vidéo), le personnel administratif, les éducateurs au centre… Je vais saluer tout le monde avec plaisir". En trois ans et demi de présence en Normandie, l’adjoint de Stéphane Moulin a eu le temps d’accumuler une quantité de souvenirs. "Ce que je ressors en premier, c’est cette passion, ça pue le foot ! Tu sens que les supporters aiment leur club. Quand tu es à l’intérieur, tu es poussé. Ce n’est pas pour rien qu’il y a encore plus de 10 000 spectateurs pour les matchs à domicile, en National".
Le technicien ne s’en cache pas, s’asseoir sur le banc des visiteurs lui procurera une sensation "bizarre", ce vendredi soir, comme quand il était retourné à Angers, en novembre 2023. "Quand on va entendre les supporters chanter : « Allez Malherbe », il va falloir se dire que ce n’est pas pour nous cette fois-ci". Et si la fin de son aventure en « Rouge et Bleu », à Noël 2024, dans les bagages d’un Nicolas Seube démis de ses fonctions, ne s’est, bien entendu, pas terminée comme il l’aurait souhaité, l’ex-coach de Saumur l’assure, la page est tournée. "Bien sûr que la séparation a été dure, que je me suis pris un coup derrière la tête, mais ce sont les règles du jeu. Je n’éprouve aucune aigreur". Un discours qui prouve, encore une fois s’il en était besoin, qu’avec Patrice Sauvaget, le Stade Malherbe a perdu un homme d’une qualité rare dans ce milieu si particulier.
> N1. J7 - SM Caen (6e - 9 points) / Valenciennes (10e - 7 points), vendredi 19 septembre au Stade Michel-d'Ornano.