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Pour monter en Ligue 1, un véritable parcours du combattant attend le Stade Malherbe

Jessy Deminguet, Hugo Vandermersch, Quentin Daubin et les Caennais partiront en stage aux Sables-d'Olonne pendant quatre jours. ©Damien Deslandes

Le Stade Malherbe évoluera-t-il en Ligue 2 la saison prochaine ? Réponse dans les deux prochaines semaines après l'appel formulé par le club caennais.

A partir de samedi, le Stade Malherbe va attaquer sa quatrième saison consécutive en Ligue 2. Jamais le club normand n’avait enchaîné un aussi long bail dans l’antichambre de l’élite du football français depuis le début des années 2000 (sept exercices de rang entre 1997 et 2004). Alors que le coup d’envoi du championnat s'apprête à être donné, l’équipe de Stéphane Moulin possède-t-elle les armes afin de se mêler à la bataille pour l’accession à l’étage supérieur ? C’est la question qui brûle les lèvres de tous les supporters « Rouge et Bleu ». "Ce que j’ai demandé au coach et aux joueurs, c’est de continuer la progression de notre projet", répond le président Olivier Pickeu. "Il y a un an, on était 37e sur les 40 clubs professionnels de Ligue 1-Ligue 2 (référence à la 17e position du SMC en 2021-2022), en mai, on a fini 27e. Avec Stéphane Moulin et son staff, on a réalisé un bond de dix places. Bon, septième de Ligue 2, c’est bien mais je ne verse pas encore une larme. Dans dix mois, je veux qu’on soit en capacité de faire mieux. Si c’est entre 26e et 23e, ça ne suffira pas pour aller au-dessus. 22e-21e, oui".

Quand je vois le recrutement de certaines équipes, à mon avis, l’adversité est bien plus féroce que la saison passée", Stéphane Moulin

Comme le rappelle le président caennais, les conditions pour intégrer la première division ont été modifiées cette saison, au détriment des pensionnaires de L2. Compte tenu de la réduction de la L1 à 18 formations à l’horizon 2023, il n’y aura que deux billets distribués pour y accéder. Concernant les troisième, quatrième et cinquième du classement, les play-offs - qui ont permis à Auxerre de retrouver l’élite cet été - ont été provisoirement supprimés (ils devraient être réinstaurés en 2023-2024). "Avec seulement deux places pour 20 équipes, c’est 20 à 22 victoires minimum qu’il va falloir pour monter", estime Olivier Pickeu. A titre de comparaison, les « Rouge et Bleu » en ont obtenu 13 lors de l’exercice précédent. "Aujourd’hui, le club qui peut taper du poing sur la table et annoncer qu’il va monter, je lui dis chapeau".

Surtout que le championnat n’a jamais paru aussi relevé. Au moment de s’aligner au départ, ils ne sont pas moins d’une douzaine de candidats à prétendre au Top 2 (Paris FC, Guingamp, Dijon pour ne citer qu’eux). "Quand je vois le recrutement de certaines équipes qui étaient déjà bien fournies, à mon avis, l’adversité est bien plus féroce que la saison passée", confirme Stéphane Moulin. "Il ne faut surtout pas penser que le Stade Malherbe va truster les premières places. On doit prendre en compte la densité de cette Ligue 2 et la valeur de nos adversaires".

Le fossé économique s’est creusé avec les relégués de L1

Et notamment celle des trois relégués en provenance de la Ligue 1 : Metz, Saint-Etienne et Bordeaux. "Quand on voit qui descend, il va falloir être solide pour prétendre aller au-dessus", ajoute Olivier Pickeu. "Ça va devenir de plus en plus compliqué. Bien sûr, on doit continuer à avoir de l’ambition mais également de l’humilité et de la lucidité". Trois clubs historiques du football français bénéficiant, qui plus est, d’un coup de pouce financier par rapport à leurs 17 concurrents. Dans le cadre de l’arrivée du fonds d’investissement CVC comme actionnaire de la nouvelle filiale commerciale de la LFP*, « Grenats », « Verts » et Girondins vont toucher 16,5 M€ répartis en deux versements sur deux ans. Les autres pensionnaires du championnat de L2 ne percevront, eux, que 3 M€. "Plus longtemps tu restes en Ligue 2, plus ça sera dur d’en sortir". Auxerre, qui a mis dix ans à s’en extirper, est parfaitement placé pour en témoigner. "L’écart qui se créé avec la Ligue 1 s’agrandit", constate le président normand qui ne passe pas par quatre chemins quand on lui évoque une possible accession en L1. "Terminer dans les deux premiers dans ces conditions, ça serait un exploit".

"Par rapport à 2020, il ne va rester que trois joueurs : caleb (zady sery), Hugo (vandermersch) et Benjamin (jeannot)", Olivier Pickeu

D’autant plus que, malgré l’apport de huit recrues dès le début de la préparation, rien ne certifie que la cuvée 2022-2023 du SMC soit plus performante que sa devancière. "Globalement, on a un effectif bien plus homogène que la saison dernière à la même époque", souligne, tout de même, Stéphane Moulin. "Mais ça ne garantit rien". Sur le onze type qu’il avait dégagé durant la phase retour, l’entraîneur caennais doit désormais composer sans Johann Lepenant, Jessy Deminguet ni Nuno Da Costa. Excusez du peu ! Et de sérieux doutes entourent l’avenir d’Ali Abdi. "Si on récupère Nuno, qu’Ali reste, Jessy aussi, qu’aucun club ne me prend Alex (Mendy) parce qu’il a claqué un triplé lors de la première journée, je vous assure que je dors mieux", lance Olivier Pickeu. On veut bien l’entendre. Mais dans ce milieu hyper-concurrentiel, difficile de lutter, sportivement comme économiquement, avec ses homologues de la classe supérieure.

Néanmoins, il ne faut pas croire que les « Rouge et Bleu » partent résignés d’avance. Le Stade Malherbe possède de beaux atouts dans son jeu. Certains renforts estivaux ont affiché de belles promesses (Bilal Brahimi), la génération Gambardella (Diabé Bolumbu, Noé Lebreton, Norman Bassette si ce dernier reste) pourrait rapidement bousculer la hiérarchie et Stéphane Moulin a déjà démontré tout son savoir-faire pour faire progresser un groupe. "Par rapport à 2020, il ne va rester que trois joueurs : Caleb (Zady Sery), Hugo (Vandermersch) et Benjamin (Jeannot). On a également changé 100% du staff technique, médical", met en avant l'ex-manager général d'Angers comme pour mieux rappeler, à ses yeux, tout le chemin qui a été déjà parcouru depuis deux ans et son arrivée à la tête du club normand. Et puis après tout, qui aurait parié un kopeck sur l’AC Ajaccio il y a 12 mois ?

> L2. J1 - Nîmes / SM Caen, samedi 30 juillet à 19 heures au Stade des Costières.

Le mercato du Stade Malherbe

Le gardien Anthony Mandrea, ici, en compagnie d'Eddy Costil, son entraîneur spécifique, fait partie des huit recrues du Stade Malherbe. ©Damien Deslandes

Arrivées : Anthony Mandrea (Angers, L1, l), Johann Obiang (Rodez, L2, l), Romain Thomas (Angers, L1, l), Emmanuel Ntim (Valenciennes, L2, l), Quentin Daubin (Pau, L2, l), Bilal Brahimi (Dunkerque, L2), Ilyad Mohamed (Auxerre, L2, l), Samuel Essende (Pau, L2), Godson Kyeremeh (Annecy, N1, rp), Norman Bassette (pc*), Mohamed Hafid (pc), Noé Lebreton (pc), Lamine Sy (pc).

*pc : premier contrat professionnel.

 Départs : Johann Lepenant (Lyon, L1), Nicholas Gioacchini (Orlando, USA), Yoël Armougom (Sochaux, L2), Steeve Shamal (Annecy, L2), Aloys Fouda (Châteauroux, N1), Sullivan Péan (Dunkerque, N1, p), Zeidane Inoussa (Murcie, D3, ESP, p), Rémy Riou (Lyon, fc), Prince Oniangué (fc), Anthony Gonçalves (Laval, L2), Nuno Da Costa (Nottingham, ANG, rp), Mehdi Chahiri (Strasbourg, L1, rp), Kevin Mbala (fc).

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