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Théodore Genoux : "C'est une anomalie que le SM Caen soit en R1"

Théodore Genoux étrennera officiellement son nouveau costume d'entraîneur de la section féminine du Stade Malherbe dimanche, face à Thiberville.

Théodore Genoux étrennera officiellement son nouveau costume d'entraîneur de la section féminine du Stade Malherbe dimanche, face à Thiberville.

Théodore, vous étiez encore en Espagne il y a deux semaines, comment avez-vous atterri au Stade Malherbe ?

"Caen est un club historique. Le projet est très intéressant avec beaucoup d’ambitions. L’esprit de compétition m’anime. En Espagne, j’étais plus dans un rôle de formateur. Ce n’est pas la même chose. Là, j’ai la double casquette : je vais devoir former mais aussi atteindre le niveau national qui a échappé de peu à l’équipe la saison passée (battue au dernier tour des barrages par Le Mans)".

"Je ne veux pas tout chambouler, je veux être dans la continuité"

Vous avez pris en main le groupe il y a une semaine (mardi 6 septembre). Quelles sont vos premières impressions ?

"Les sensations sont bonnes. C’est un groupe qui techniquement est au-dessus du niveau R1. Il y a des joueuses qui ont connu la D2 et la D1. Je ne suis pas surpris, je savais où je mettais les pieds. Il y a aussi beaucoup de choses à travailler".

Quels ont été vos premiers mots ?

"L’humilité. C’est important de continuer ce qui a été bien fait avant. Je leur ai dit que d’arriver aux portes de la D2 en trois ans, c’est déjà impressionnant. Je ne veux pas tout chambouler. Je veux être dans la continuité en amenant un petit plus avec mon expérience".

Vous avez justement connu plusieurs clubs de football féminin au niveau national...

"J’ai commencé avec les U19 de Juvisy. Je ne connaissais pas vraiment le foot féminin, c’était la découverte mais j’y suis allé sans a priori, qu’il soit positif ou négatif. J’ai ensuite entraîné les Girondins de Bordeaux avec une montée en D1, Albi (D2) et Yzeure (D2)".

"Pourquoi l'équipe n'a pas réussi à monter ?  Désormais, il faut combler les manques"

Redescendre en Régional 1, ça ne vous fait pas peur ?  

"Non, c’est une nouvelle expérience car je n’ai jamais connu ce niveau. C’est une anomalie que le SM Caen soit en R1, c’est une équipe qui a le niveau D2. Je veux penser sur le long terme et être prêt quand on arrivera au niveau national".

Votre nomination n'est intervenue qu'à deux semaines de la reprise du championnat. Vous étiez attendu par le club…

"Oui mais j’arrive dans un club déjà structuré. L’an dernier, à un but près, l’équipe était en D2. C’est important d’être dans cette continuité. Il faut consolider ce qui est bien fait et améliorer les points faibles. Il y a un diagnostic à faire : pourquoi l’équipe n’a pas réussi à monter ? Désormais, il faut combler les manques".

Théodore Genoux

Théodore Genoux possède déjà une solide expérience dans le football féminin avec des passages par Bordeaux, Albi et Yzeure.

> Né à Paris le 1er décembre 1992 (29 ans)

Clubs précédents : Juvisy (U19), Girondins de Bordeaux (D2), Albi (D2), Yzeure (D2), Académie Marset à Barcelone (Espagne).

Diplômes : Licence UEFA A (équivalent du Brevet d’Entraîneur de Football, BEF, au niveau européen), Licence UEFA Pro (équivalent du brevet d'entraîneur professionnel de football, BEPF,  au niveau européen)

Vous débutez votre championnat face au promu Thiberville un promu en R1. Votre équipe est-elle prête ?

"Oui, il y a eu plusieurs matches de préparation intéressants. Thomas (Pouliquen, son adjoint et préparateur physique qui a assuré l'intérim) a parfaitement fait la transition. Les filles ont continué à s’entraîner en attendant le nouveau coach. Je ne vois pas pourquoi elles ne seraient pas prêtes. Je ne suis pas du tout inquiet".

"Le mercato n'est pas terminé. On cherche une milieu, une gardienne et des offensives"

Quel sera l'effectif à votre disposition ?

"Il y a eu très peu de départs (lire encadré ci-dessous). Malgré la non-montée, le club a été capable de garder ses joueuses. Certaines étaient courtisées par d’autres clubs mais sont restées. Cela veut dire que le projet est solide. Le mercato n’est pas terminé. On cherche une milieu axial, une gardienne et des joueuses offensives. Il faut étoffer l’effectif pour faire face aux éventuelles blessures et à la période hivernale".

Parlons terrain. Quel est le projet de jeu que vous voulez mettre en place ?

"Sur l’aspect défensif, je veux avoir une équipe qui court beaucoup, avec une grosse débauche d’énergie, qui soit capable de répéter les efforts. Je veux une équipe très agressive. Au niveau offensif, je ne veux pas être exclusivement dans la possession. Aujourd’hui, le football moderne, c’est être bon dans les transitions. Il faut être capable d’aller vers l’avant en une ou deux passes et de marquer. Je veux que l’on ait un jeu varié avec toujours beaucoup d’intensité".

Va-t-on retrouver un Stade Malherbe « à l’Espagnol » ?

"On a tendance à croire qu’il n’y a qu’un seul modèle de jeu en Espagne. Mais comme en France, il y a différents styles d’équipes. Ce que j’adapte, c’est l’entraînement. En termes d’intensité et de méthodologie de travail, j’applique ce que j’ai appris lors de mon diplôme en Espagne".

"Pour l'équipe qui nous joue, c'est le match de l'année. Il faut se préparer mentalement"

Que connaissez-vous du championnat de R1 féminine en Normandie ?

"Le championnat est très hétérogène. Il y a trois équipes qui se dégagent mais aussi des équipes faibles avec des scores fleuves. Il va falloir s’adapter à tous les terrains. Quevilly-Rouen s’est renforcée. Il faudra aussi se méfier de l’Avant-Garde et de Cherbourg. Il faudra des points contre elles. On va être attendu. Pour l’équipe qui nous joue, c’est le match de l’année. Il faut se préparer mentalement. Avoir le statut de leader me convient, cela permet de rester actif. Au moindre faux pas, on prendra une claque".

Vous ne venez pas au Stade Malherbe sans objectifs…

"Il faut toujours avoir de l’ambition quand on arrive dans un nouveau projet. On veut finir premier pour monter en troisième division*. Ensuite, il faudra structurer le club pour exister au niveau national. La D2 est de plus en plus professionnelle. Il faut profiter de cette période de transition pour s’y préparer au mieux".

> R1F. J1 - Thiberville / SM Caen, dimanche 18 septembre à 13 heures au Stade Jean-Voisin.

*A partir de la saison 2023-2024, une D3 verra le jour. Seul le premier du championnat de R1 y accédera.

Le mercato de la section féminine du SM Caen

L'effectif féminin du Stade Malherbe a enregistré de nombreux départs durant l'été.

► Départs ou arrêts : Jade Dumas (gardienne, Le Mans, D2), Manon Dubos (attaquante, AG Caen), Zoé Binet (GB), Louise Tison (GB), Léa Kergal (milieu), Romane Philippe (milieu), Léa Quinio (milieu), Zoé Brebion (milieu), Léa Baglin (milieu), Manon Thomas (attaquante), Constance Mesnage (attaquante).

► L'effectif 2022-2023

Gardiennes : Chloé Etard

Défenseurs : Tatiana Bastard, Hilde Van Herwijnen, Manon Delafosse, Clémence Palla, Juliette Arthur, Chloé Charlot, Marion Le Ber, Émilie Giffaut

Milieux : Juliette Chotard, Margaux Huaumé-Danet, Lilou Debaecker, Morgane Hauvet, Zina Catherine, Marion Laporte, Léana Pineau. 

Attaquantes : Alizée Leroty, Tracy Nkodia, Lisa Bugna

? Blessée : Lucie Mary (ligaments croisés du genou)

► Staff technique : Théodore Genoux (entraîneur), Thomas Pouliquen (adjoint et préparateur physique, Yann Chevallier (entraîneur des gardiennes), Romain Ferchaud (dirigeant), Juliette Schulc (étiopathe), Florian Chauvet (kinésithérapeute)

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