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Un baptême du feu frustrant pour Sullivan Péan

Pour la réception d'Amiens, Sullivan Péan va connaître sa troisième titularisation de la saison, la deuxième en championnat. ©Damien Deslandes

Heureux sur la frappe d'Ali El Abdi terminant sur son montant gauche (17'), Sullivan Péan a dû attendre les arrêts de jeu pour se mettre en évidence avec cet arrêt du pied sur une tentative de Warren Caddy (91'). ©Damien Deslandes

De n°5 à titulaire contre le Paris FC en moins d'une année 

Il s'agissait donc bien plus que d'une simple "petite torsion à un genou", comme l'avait déclaré Pascal Dupraz en conférence de presse, vendredi. Une volonté, certainement, de brouiller les cartes vis-à-vis de son adversaire. Car nul doute qu'à l'heure de se présenter devant les médias, le coach savoyard s'attendait fortement au forfait de Rémy Riou. Contraint d'écourter sa séance le matin même, l'ex-Nantais va subir, lundi, une arthroscopie de son genou droit pour nettoyer son cartilage. Son retour est espéré lors de la trêve internationale avant le derby normand face au Havre (samedi 21 novembre). Comme pressenti, pour le suppléer, c'est Sullivan Péan (21 ans) qui s'est installé dans les cages caennaises ; prêté avec option d'achat par le PSG, Garissone Innocent (20 ans) s'asseyant sur le banc.

"C'est vrai que quand j'ai appelé mes parents pour les avertir, ils ne m'ont pas trop cru"

Une sacrée promotion pour ce jeune portier, n°5 dans la hiérarchie des ultimes remparts du Stade Malherbe au début de l'année 2020. A tel point que même ses parents n'y ont pas cru. "Quand le gamin les appelle pour les avertir qu'il va disputer son premier match de Ligue 2, son papa raccroche avant de lui envoyer un texto : « Tu as fini de nous faire des blagues »", raconte l'entraîneur caennais. "C'est vrai que quand je leur ai annoncé, ils ne m'ont pas trop cru. Ils étaient surpris mais très fiers", confirme le natif de Cherbourg. On les comprend.

"Je ne dirais pas que j'ai été surpris car on ne sait jamais ce qui peut arriver mais de là à ce que ça aille aussi vite. Se retrouver ici du jour au lendemain. Mon évolution a été rapide", n'en revenait presque pas Sullivan Péan à l'expérience limitée, y compris dans les divisions inférieures. "J'entame ma quatrième saison au club. J'ai connu des années blanches. Je n'ai pas non plus 50 000 matches avec la réserve (13 en tout)". Bien qu'ayant bénéficié de circonstances favorables avec le départ de plusieurs de ses concurrents directs (Erwin Zelazny, Marvin Golitin, Thomas Callens), l'ancien du FC Saint-Lô ne doit cette titularisation qu'à lui. "Le plus important, c'est qu'il progresse. Il a bossé comme un acharné", souligne Pascal Dupraz.

De nouveau titulaire contre Nancy dans une semaine

Un baptême du feu, toutefois, frustrant pour le n°40 des « Rouge et Bleu » qui évolue encore sous licence amateur. "Je prends deux penalties, un but où je ne peux pas faire grand-chose. En soit, je n'ai rien à me reprocher sachant que je n'ai pas beaucoup de travail à faire hormis un arrêt en fin de match". Heureux sur la frappe d'Ali El Abdi terminant sur son montant gauche (17'), Sullivan Péan a effectivement dû attendre les arrêts de jeu pour se mettre en évidence avec cette parade du pied sur une tentative de Warren Caddy (91'). Bilan : une défaite 3-1 qui laisse des regrets. "C'est dommage car en première mi-temps, on a eu des occasions assez nettes. On aurait pu ressortir de cette première période avec trois buts". Référence à ce penalty manqué d'entrée par Alexandre Mendy (5') ou à cette double opportunité, énorme mais ratée, de Kélian Nsona et toujours Alexandre Mendy (31').

"Je ne voulais pas jouer ce match avant dans ma tête. c'était un coup à le foirer"

Au-delà de ce résultat brut, le gardien du SMC peut, lui, se féliciter d'avoir réussi à appréhender cette première sur le plan psychologique. "Je ne voulais pas trop me prendre la tête, pas jouer le match avant. C'était un coup à le foirer", lâche celui qui a fait ses débuts à Tourlaville. Difficile de croire, cependant, qu'au moment de pénétrer sur la pelouse de Charléty, il n'a pas ressenti une petite boule au ventre. Même si ce ne sont pas les supporters parisiens qui lui ont mis une pression supplémentaire ; cette rencontre, comme les prochaines, se tenant à huis clos en raison du contexte sanitaire.

"Je ne vais pas dire que ça m'a aidé mais ça m'a permis d'être plus zen". Pour évacuer son éventuel stress, Sullivan Péan a pu compter sur les précieux conseils d'Eddy Costil, son entraîneur spécifique. "Eddy m'a énormément aidé mentalement. Il m'a dit de jouer très simple, très clean. C'est ce que j'ai essayé de faire". Un contrat en grande partie rempli à l'exception d'une ou deux approximations à l'image de cette sortie sur ce corner où il s'est montré trop court (29'). Des détails à régler avant la réception de Nancy dans une semaine. Rémy Riou toujours indisponible, le jeune portier normand est appelé à poursuivre son intérim dans les cages malherbistes.

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