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Une statue pour Brice Samba

Infranchissable comme à Monaco il y a trois semaines, Brice Samba a été le principal artisan du succès caennais en terres niçoises. ©Photo d'archives

Auteur de trois parades exceptionnelles, Brice Samba - suppléé également à deux reprises par ses montants - s'est largement fait pardonner sa faute de main contre Saint-Etienne avant la trêve internationale.

Ce Stade Malherbe est décidément imprévisible. Jamais où on l'attend. Au terme d'une semaine du troisième type où chaque jour a accouché d'une crise (accusation de match arrangé mardi, altercation entre Fabien Mercadal et Paul Baysse mercredi, mise à l'écart de Claudio Beauvue jeudi), on se demandait bien à quelle sauce il allait être mangé, ce samedi soir, sur la pelouse de l'Allianz Riviera. Des « Rouge et Bleu » dos au mur au lendemain du succès de Dijon aux dépens de Rennes (3-2). Conséquence, la lanterne rouge caennaise accusait au coup d'envoi cinq points de retard sur les Bourguignons, propriétaires de la place de barragiste (18e), à huit jours d'une confrontation brûlante entre ces deux concurrents directs.

En détournant le penalty de Rémi Walter, Brice samba maintient en vie le SMC

Psychodrame ou pas, le collectif normand - dans la première demi-heure - affichait toujours le même visage que lors de ses sorties précédentes : un bloc beaucoup trop bas, un milieu de terrain « mangé » par son vis-à-vis, une incapacité à ressortir proprement le ballon. Laissant l'initiative à son adversaire ou n'étant peut-être pas capable de faire autrement, le SMC dégageait une nouvelle fois cette fâcheuse impression d'attendre que la sanction tombe. Et celle-ci intervenait quand M. Jérôme Miguelgorry désignait le point de penalty.

L'arbitre sanctionnant un coude levé d'Alexander Djiku (recevant un avertissement au passage synonyme de suspension face à Guingamp dans deux semaines) sur un coup franc de Malang Sarr. Heureusement pour eux, les joueurs du duo Courbis - Mercadal pouvaient encore compter sur Brice Samba. L'ultime rempart du Stade Malherbe se détendait magistralement pour détourner la tentative de Rémi Walter (28'). Une parade de leur gardien qui redonnait quelques couleurs à des visiteurs bien ternes jusqu'à présent. Dans les cinq dernières minutes de cet acte initial, les « Rouge et Bleu » pointaient enfin le bout de leur nez dans les 16,50 mètres niçois à l'image de cette remise de la tête de Casimir Ninga retombant sur l'arrière de la transversale de Walter Benitez (43').

Premier but de la saison en Ligue 1 sur corner

Malgré une situation de transition rapide impliquant Jessy Deminguet, Prince Oniangué et Saîf-Eddine Khaoui (52'), le club normand revenait des vestiaires dans une configuration identique. Et une nouvelle fois, le Stade Malherbe pouvait remercier Brice Samba. Après s'être chauffé les gants sur cette frappe lointaine de Bassem Srarfi (49'), le portier caennais réalisait une double parade exceptionnelle à une vingtaine de minutes de la fin. Tout d'abord, sur un tir d'Allan Saint-Maximim sur lequel il effectuait une horizontale. Dans la foulée, l'ex-Marseillais se relevait pour s'interposer à bout portant devant Pierre Lees-Melou (69').

Sortis du banc, Yoël Armougom et Malick Tchokounté décisifs sur le but caennais

Comme trois semaines auparavant à Monaco lors de leur dernier succès, le SMC mettait à profit les multiples parades de son gardien. Sur un corner obtenu par Yoël Armougom et botté par Jessy Deminguet, Malick Tchokounté - sorti du banc - déviait le « cuir » au premier poteau. Lancé, Alexander Djiku propulsait du genou le ballon au fond des filets (0-1, 74'). Brice Samba se montrant encore impeccable sur cette reprise d'Assil Jaziri repoussée sur sa ligne (88'), les partenaires de Prince Oniangué signaient un bon vieux hold-up à l'ancienne.

"Gagner neuf matches 1-0 (référence au Gym), si c'est une stratégie, je la salue et je reconnais que je n'ai pas la compétence de la connaître", s'interrogeait Rolland Courbis en conférence de presse il y a 48 heures. Visiblement le co-entraîneur caennais a trouvé également la recette. Un succès qui ouvre des perspectives presque inespérées pour le Stade Malherbe comme le soulignait Fabien Mercadal : "On a maintenant la possibilité de passer devant Dijon si on l'emporte. On a vu des garçons qui ont envie et qui sont impliqués dans la survie du club. Cette semaine, il s'est passé des choses qui arrivent dans tous les clubs. S'il faut des accrochages comme ça toutes les semaines pour gagner, on gérera". Bon, s'il pouvait les éviter, ça ne serait quand même pas plus mal !

Ligue 1. 33e journée (samedi 20 avril)

Nice - SM Caen 0-1

Allianz Riviera. 17 092 spectateurs.

Mi-temps : 0-0.

Arbitrage de M. Jérôme Miguelgorry.

But : Djiku (74').

Avertissements : Lees-Melou (16'), Dante (89') à Nice ; Djiku (27'), Ninga (60'), Armougom (84') à Nice.

> Nice : Walter Benitez (g) - Patrick Burner (Pedro Brazão, 77'), Christophe Hérelle, Dante (cap), Malang Sarr - Adrien Tameze, Rémi Walter (Assil Jaziri, 80'), Pierre Lees-Melou - Bassem Srarfi (Ihsan Sacko, 67'), Youcef Atal, Allan Saint-Maximim. Remplaçants : Yannis Clémentia (g) - Racine Coly, Olivier Boscagli, Jean-Victor Makengo. Entraîneur : Patrick Vieira.

> SM Caen : Brice Samba (g) - Younn Zahary, Jonathan Gradit, Alexander Djiku, Emmanuel Imorou - Baisama Sankoh (Yoël Armougom, 67'), Prince Oniangué (cap), Jessy Deminguet, Casimir Ninga - Saîf-Eddine Khaoui (Malick Tchokounté, 63') - Enzo Crivelli (Frédéric Guilbert, 78'). Remplaçants : Erwin Zelazny (g) - Romain Genevois, Jan Repas, Herman Moussaki. Entraîneur : Fabien Mercadal.

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