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Yoël Armougom, l'expulsion qui change tout pour Malherbe

Aligné une nouvelle fois en milieu offensif dans un couloir, Yoël Armougom, particulièrement imprécis dans l'exercice des coups de pied arrêtés, n'a absolument pas pesé sur les débats.

Multipliant les fautes sur Ismaïla Sarr alors qu'il avait déjà été averti dix minutes auparavant, Yoël Armougom a récolté un second avertissement dès la 35', laissant ses partenaires à dix contre onze.

Le Stade Malherbe a l'art et la manière de se compliquer la vie tout seul. Pour la troisième fois sur ses quatre dernières sorties, le club normand a évolué en infériorité numérique, au Roazhon Park pendant presque une heure, facilitant grandement la tâche de son homologue rennais qui n'en demandait pas tant. Pourtant, tout avait plutôt bien commencé pour les visiteurs. Face à une formation bretonne amorphe dans ses premières minutes quatre jours après sa performance aux dépens d'Arsenal (3-1)*, Casimir Ninga - à la conclusion d'un superbe travail de Saîf-Eddine Khaoui récupérant le ballon dans son camp avant d'éliminer trois adversaires - avait mis les siens dans le bon sens d'une frappe sèche des 20 mètres (0-1, 20').

En ouvrant le score, Ninga avait pourtant mis le SMC dans le bon sens

Une ouverture du score qui sortait les « Rouge et Noir » de leur torpeur. Et quasiment dans la foulée, Ismaïla Sarr - profitant de la passivité désarmante de Yoël Armougom - voyait sa reprise à bout portant détournée du bout des gants par Brice Samba sur sa transversale (23'). Un duel entre le latéral gauche caennais et l'international sénégalais au cœur des débats dans cet acte initial. Multipliant les fautes alors qu'il avait déjà été averti dix minutes auparavant, le Réunionnais voyait rouge à la demi-heure de jeu suite à une énième provocation balle aux pieds de l'ailier breton en récoltant un second avertissement (35').

Une expulsion que certains jugeront sévère au regard des « infractions » commises par le n°3 des « Rouge et Bleu » mais qui souligne encore, s'il en était besoin, les terribles carences du SMC à ce poste où Adama Mbengue et Emmanuel Imorou traversent la saison comme des fantômes. Toujours est-il que les partenaires de Fayçal Fajr se retrouvaient en infériorité numérique très (trop) rapidement. Il n'en fallait pas plus aux hommes de Julien Stéphan pour recoller au tableau d'affichage avant la pause. D'un coup franc tiré côté ouvert, Benjamin Bourigeaud surprenait un Brice Samba, une fois n'est pas coutume pas exempt de tout reproche sur ce coup-là (1-1, 39').

Ismaïla Sarr met au supplice la défense caennaise

A dix contre onze, Fabien Mercadal et Rolland Courbis réorganisaient leur équipe au retour des vestiaires en 4-3-2 avec un Malick Tchokounté en position de milieu relayeur ! Un choix pour le moins surprenant. Surtout quand on se souvient que le duo d'entraîneurs normands avait décidé de faire sortir Saîf-Eddine Khaoui une minute avant la mi-temps. Pourtant, le meilleur caennais (à nos yeux) au cours de cette première période. Dans cette configuration pour le moins originale, la sanction ne tardait pas à tomber. Portés par un Ismaïla Sarr en feu qui mettait au supplice l'arrière-garde « Rouge et Bleu », les Rennais réalisaient le break à l'heure de jeu.

En 4-3-2 au retour des vestiaires avec Malick Tchokounté en position de milieu relayeur !

Tout d'abord grâce à Adrien Hunou qui, suite à un débordement de l'ex-Messin laissant sur place Jonathan Gradit puis Ismaël Diomandé alors que Younn Zahary manquait son interception, n'avait plus qu'à pousser le cuir au fond des filets (2-1, 57'). Cinq minutes plus tard, c'est M'Baye Niang qui profitait d'une nouvelle offrande d'Ismaïla Sarr pour alourdir le tableau d'affichage (3-1, 62'). "On a mal géré son cas. On aurait peut-être dû défendre à deux dessus", reconnaissait Romain Genevois, de retour après avoir été éloigné des terrains pendant cinq mois et demi.

Si la lanterne rouge guingampaise s'est inclinée à Toulouse, Dijon ayant gratté un point samedi soir contre Reims, le Stade Malherbe - avec cette énième défaite - recule d'un cran au classement pour se retrouver en position de relégable (19e) avec une longueur de retard sur le 18e mais surtout sept sur le premier non-relégable (un statut qui revient à Monaco) ! "Il faut rester humble et lucide. On joue la place de barragiste", constatait Fabien Mercadal en zone mixte. Avec 20 unités au bout de 28 journées, c'est déjà un miracle !

*En 1/8e de finale aller de la Ligue Europa.

Ligue 1. 28e journée (dimanche 10 mars)

Rennes - SM Caen 3-1

Roazhon Park. 23 676 spectateurs.

Mi-temps : 1-1.

Arbitrage de M. Benoît Millot.

Buts : Bourigeaud (39'), Hunou (57'), Niang (62') pour Rennes ; Ninga (20') pour Caen.

Avertissements : Grenier (42'), Bensebaini (81') à Rennes ; Armougom (25', 35'), Fajr (45+2'), Oniangué (70') à Caen.

Expulsion : Armougom (35') à Caen.

> Rennes : Tomas Koubek (g) - Hamari Traoré (Mehdi Zeffane, 71'), Damien Da Silva (cap), Edson Mexer, Rami Bensebaini - Benjamin Bourigeaud, Clément Grenier - Ismaïla Sarr, Hatem Ben Arfa (Jérémy Gélin, 80'), M'Baye Niang - Adrien Hunou (James Léa-Siliki, 72'). Remplaçants : Loïc Badiashile (g) - Souleyman Doumbia, Romain Del Castillo, Armand Lauriente. Entraîneur : Julien Stéphan.

> SM Caen : Brice Samba (g) - Romain Genevois, Younn Zahary, Jonathan Gradit, Yoël Armougom - Ismaël Diomandé - Enzo Crivelli (Evens Joseph, 69'), Saîf-Eddine Khaoui (Prince Oniangué, 44'), Fayçal Fajr (cap), Casimir Ninga - Malik Tchokounté (Jessy Deminguet, 75'). Remplaçants : Erwin Zelazny (g) - Paul Baysse, Jan Repas, Claudio Beauvue. Entraîneur : Fabien Mercadal.

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