Foot Normand
D3F. J12 - Quevilly-Rouen / SM Caen, dimanche 21 décembre à 14H30

Zélie Mainier-Delarue, le « bébé » du groupe caennais qui grandit vite

A seulement 17 ans, Zélie Mainier-Delarue est la benjamine des féminines du Stade Malherbe. Pour sa première saison en D3, celle qui a été repositionnée en latérale gauche s’est imposée comme une titulaire en défense. Portrait de cette jeune joueuse qui a grandi dans la Manche, en rêvant un jour de porter le maillot « Rouge et Bleu ».

Preuve de son intégration réussie dans le groupe de D3, Zélie Mainier-Delarue a été élue par ses coéquipières joueuse du début de saison. ©Anthonin Cathrine / SM Caen

Elle n’a pas connu la France sur le toit du monde en 1998, ni même les prouesses d’un certain Nicolas Seube, joueur le plus capé de l’Histoire du Stade Malherbe. Membre de la génération 2008, Zélie Mainier-Delarue fait partie des jeunes pousses du SMC. Elle est même la benjamine de l’effectif de Tristan Blanchard malgré les récentes convocations de Camille Louis-François (U17) et Jade Arsène (U18) contre Saint-Denis (J11. 0-0, le 7 décembre). Ce n’est pas un hasard que le coach caennais la décrit comme “le bébé de tout le monde” au sein du groupe. Il y a un côté amusant d’imaginer qu'à la création de la section féminine, la native d’Avranches n’avait que 11 ans et entrait tout juste au collège. Ironique aussi de s'imaginer qu’il y a dix jours, elle a parcouru 1 400 km pour disputer un match sur le terrain de Molsheim (J10. victoire 1-0, le 30 novembre), en D3. On comprend vite que ce déplacement en Alsace était le plus long de sa jeune carrière.

“C’était la première fois que j’allais dans l’Est ! On est parties le samedi matin et on est rentrées dans la nuit de dimanche à lundi. C’était assez long, c’est vrai, mais quand on gagne, le retour est plus facile”, glisse, dans un sourire, la n°17 des « Rouge et Bleu ». Comme beaucoup, Zélie Mainier-Delarue a commencé à taper dans la balle dans la cour de récréation de l’école, entourée des copains, dès l’âge de six ans. Dans une famille passionnée de football, c’est son cousin, Simon, de cinq ans son aîné, qui l’a poussée à s’inscrire en club. Sa première licence a été enregistrée à Bréhal, avant de rejoindre l’US Granville, pour évoluer avec les féminines, en U13 puis en U15. 

"Je suis droitière, mais je joue à gauche. je ne suis pas allergique à mon pied gauche !"

Zélie Mainier-Delarue

“Au début, je portais le n°9, j’étais attaquante, et je marquais des buts. Quand j’ai rejoint les filles, je jouais plutôt milieu de terrain”, s’amuse la Manchote, désormais repositionnée latérale gauche, aux côtes d'une défense à trois. Un poste qui convient finalement bien à cette jeune fille ambidextre ! “Je suis droitière, mais je joue à gauche. Je ne suis pas allergique à mon pied gauche !", sourit-elle. "Je suis contente, car j’ai une bonne vision sur le jeu. J’aime récupérer les ballons et laisser les autres marquer”. Elle les fait même marquer, à l’image de sa première passe décisive délivrée face à Orléans, le 26 octobre (J7. 3-0). Son entraîneur, Tristan Blanchard, voit en elle de vraies qualités de relance et un profil qui ne lâche rien. “Avoir les deux pieds, c’est un vrai plus. C’est une joueuse impactante qui s’engage dans les duels”.

Le souvenir de son premier match « pro » à d'Ornano

Malgré son jeune âge, la Normande vit une ascension fulgurante. Arrivée sur la pointe des pieds il y a trois ans en U16, Zélie Mainier-Delarue est devenue une leader chez les U19, avec qui elle a malheureusement connu la relégation du niveau national lors de l'exercice précédent. Pour sa première saison en D3, l'arrière gauche s’est imposée très vite dans le collectif malherbiste. Elle compte déjà dix apparitions dont huit titularisations. Pour faire court, elle n’a jamais commencé sur le banc depuis la 3e journée de championnat et la réception de Bourges (défaite 3-0). “Qu’on ait 16 ou 35 ans, c’est la performance qui prime. Elle a su entendre le message que je passe au groupe et a réitéré les performances”, lance Tristan Blanchard qui a su lui faire confiance. La n°17 a aussi réussi à pallier l’absence de Juliette Arthur (blessée à un genou) en gardant pour credo “d’apprendre chaque année pour avancer”. “Je m’étais fixé comme objectif de faire partie du groupe D3 en décembre, mais ça s’est fait plus tôt. Je ne m’y attendais pas, c’était une étape importante", confie la défenseure. "Je me suis sentie un peu dépassée sur les premiers entraînements et les premiers matchs. Ça serait mentir de me dire que je me sens à 100% sereine, mais je me sens bien”.

"Ma maman m'a toujours soutenue, elle vient même aux déplacements, comme mes grands-parents"

Zélie Mainier-Delarue

Plutôt introvertie, Zélie Mainier-Delarue ne fait pas de bruit dans un vestiaire. Elle fait tout sauf se projeter. Elle reste très “terre à terre”, et est dotée d’une vraie qualité : l’écoute. “Elle est en éveil et se nourrit des plus anciennes. Elle apprend de tout le monde", commente justement son coach. "On fonde l’avenir de l’équipe avec elle”. Ça tombe bien. Car, Malherbe, c’est son club de cœur. Du haut de ses sept ans à l'époque, c’est même au Stade Michel-d’Ornano car elle a assisté à son premier match professionnel, entouré de son cousin et de son grand-père. “C’était contre Lyon, à l’époque où Caen jouait en Ligue 1. Depuis petite, Malherbe est l’un des gros clubs de la région. Inconsciemment, j’ai toujours souhaité porter le maillot rouge et bleu. Malherbe, c’est Malherbe quoi !”

Une identité qui compte, tout autant que sa famille. S’il a été difficile de quitter le cocon familial à l’âge de 16 ans, Zélie Mainier-Delarue sait pourquoi elle a rejoint la maison « Rouge et Bleu ». La compétition et le niveau, avant tout et l’envie de progresser au niveau national. En D3 pour commencer, et peut-être plus haut ensuite. Seul l’avenir nous le dira. Un avenir qui se dessinera toujours auprès de ses proches, devenus ses supporters n°1. “Ma maman m’a toujours soutenue, elle vient même aux déplacements, comme mes grands-parents. On est très famille à la maison, c’est ancré depuis toujours. S’ils n’étaient pas là, je ne serais pas où j'en serai”. On l’aura compris. Pour être heureuse, la Manchote a besoin de ses piliers : sa famille, le foot, et quelques voyages de temps en temps. Sa destination de rêve : la Norvège ! Une bonne idée de cadeau de Noël, à condition de gagner le derby normand contre QRM…

> D3F. J12 - Quevilly-Rouen Métropole (5e - 15 points) / SM Caen (4e - 16 points), dimanche 21 décembre à 14 H 30 au Stade Michel-Mutel.

Léa QUINIO

Quel bilan pour le Stade Malherbe avant le derby face à QRM ?

Après dix journées disputées, les féminines du Stade Malherbe pointent à une prometteuse 4e place avec 16 points (5V-1N-4D). ©Anthonin Cathrine / SM Caen

"Au niveau comptable, avec une défaite sur les sept derniers matchs en championnat, c'est très positif", se félicite Tristan Blanchard, à la tête de la section féminine du Stade Malherbe depuis cette saison. "Maintenant, on y ajoute la manière et du caractère. On a réussi à gagner certains matchs au mental. On a progressé dans la compréhension du jeu, de l'adversaire, dans la gestion de nos temps forts et temps faibles. Le match face à Saint-Maur (J4. 1-0, le 28 septembre) a été le point de départ mais le plus décisif a été celui contre Sarcelles (J5. 4-0, le 5 octobre). Les filles se sont rendu compte qu’elles étaient capables de renverser de bonnes équipes. Battre QRM est l'objectif de notre fin d'année civile. Si on peut passer les fêtes de Noël sur la troisième marche du podium, on ne va pas s’en priver".

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