Quand il a signé à nouveau à l’US Avranches cet été, Anthony Beuve, 37 ans au compteur, souhaitait rester utile à son équipe, avec son esprit de conquête et sa mentalité de compétiteur. La qualification de son équipe en 32e de finale de Coupe de France aux dépens du FCM Aubervilliers (N3), ce dimanche, lui est complètement due. Après l’ouverture du score de Pierre Bourdin (29’), qui a suscité pas mal d’incompréhensions (lire encadré ci-dessous), les joueurs de Cédric Hengbart ont complètement disparu de la circulation en seconde période. Après un penalty encaissé par Alpha Kaba (51’), les « Bleu et Blanc » s’en sont totalement remis à leur portier pour ne pas céder et se faire éliminer à domicile. "À un moment donné sur le banc, on s’est dit avec le staff : « Tant pis, on abandonne le match parce qu’on n'y arrive pas, on va jusqu’aux penalties ». On n'arrivait pas à jouer, à se trouver", analysait l’entraîneur manchois après la rencontre.
Et pour cause, au retour des vestiaires, alors que ses coéquipiers ne se sont créés aucune occasion, Anthony Beuve est sorti vainqueur de quatre face-à-face décisifs (57’, 69', 74' et 83’) pour préserver le score de parité et emmener son équipe vers la séance de tirs au but. Où il est donc arrivé très chaud. "Un peu comme l’équipe, je suis un petit peu moins bien depuis quelque temps, avec moins de face-à-face gagnés, moins d'arrêts décisifs. Cet après-midi, l'adversaires a permis que j’entre complètement dans ma séance. Le fait d'être décisif avant les penalties, ça permet de redonner un peu de confiance". Cédric Hengbart complète : "Antho, c'est un compétiteur. Quand il est un peu moins bon, il se remet en question toute la semaine et il attend ces matchs-là, il aime le challenge. Ça fait trois tours que je dis aux joueurs : « Allez jusqu’aux penalties, ne vous inquiétez pas, Antho, il va en arrêter au moins un ou deux », c'est sûr et certain".
L'impact du gardien de 37 ans a fait vaciller ses adversaires
Et c’est donc lors de cette séance que toutes les qualités et l’expérience du gardien de l’USAMSM ont compté. Après un arrêt sur la première tentative francilienne, Anthony Beuve a mis la pression sur les joueurs du FCMA qui ont dû prendre des risques. Il a vu les deux suivantes s’envoler au-dessus de sa cage avant de stopper la quatrième, synonyme de qualification pour son équipe. "Qualifier son équipe aux penalties, pour un gardien, c'est toujours intéressant. Après, le match en lui-même était très très moyen de notre part". Un constat lucide, évidemment partagé par son coach : "Je ne voyais pas comment on pouvait gagner ce match sur cette deuxième mi-temps. Aux points, Aubervilliers est largement devant nous, mais la Coupe est comme ça, elle est parfois cruelle, parfois, elle sourit".
Il faut dire que depuis le début de cette campagne 2025-2026, cette qualification est la troisième de suite aux tirs au but. "Ça va nous forger un caractère et une réputation là-dessus", reprend le portier. "Il faut s'en servir et ne pas bouder son plaisir de jouer un 32e parce qu'on sait les bonheurs que ça apporte". Et pour la suite alors ? Les volontés sont similaires entre le gardien et son entraîneur. Anthony Beuve souhaite prendre un gros, mais le plus tard possible : "Je préfère un tirage abordable. À 37 ans, j'ai encore le rêve de pousser un petit peu. J'ai fait trois quarts de finale, j'aimerais goûter les demies". Tout comme Cédric Hengbart : "On préfère toujours un gros, mais si vous me dites maintenant que sans prendre un seul gros, on arrive jusqu’en demi-finale, je signe". Avant de parler de demie, il y aura dans la soirée de ce lundi 1er décembre, le tirage des 32es.
Pourquoi le but de Pierre Bourdin a finalement été validé ?
Nous sommes à la 29' au Stade René-Fenouillère. Pierre Bourdin et Jordan Adéoti sont autour du ballon pour un coup franc, situé à environ 25 mètres du but adverse, plein axe. Le premier feinte, puis court vers le but, le second frappe directement, voit Ndrin Edan, le gardien du FCM Auberviliers détourner sur le poteau. Puis le même Pierre Bourdin, au rebond, ouvre le score de la tête au milieu de cinq joueurs avranchinais, dont Nassim Sahibi, en position de hors-jeu au moment de la frappe. L'assistant lève son drapeau, et l’arbitre central de la rencontre, Yohan Gagnant, refuse immédiatement le but, suivant le jugement de son compère. Mais coup de théâtre, il va alors discuter quelques secondes avec son lui, puis valide finalement cette ouverture du score. Ce qui provoque la colère des joueurs comme du banc de touche francilien.
Mieux placé pour voir si Pierre Bourdin était hors-jeu, l'arbitre aurait donc déjugé son assistant. Cédric Hengbart réagissait positivement : "L’arbitre a pris sa décision, et c’est rare, il y a peu d’arbitres qui l’auraient fait. Il a jugé qu’il était quasiment impossible que Pierre Bourdin soit hors-jeu à ce moment-là. C’est courageux, car du banc, on ne pensait pas que l’arbitre allait déjuger son assistant". Une décision donc compréhensible côté avranchinais, mais évidemment pas du tout du côté d'Aubervilliers. "Le comportement de l’arbitre est inexplicable. Je n’ai jamais vu ça dans le monde amateur", pestait Rachid Youcef, le coach francilien. "On n’a pas eu d’explication. S’il y avait la VAR encore, je voudrais bien qu’il puisse revenir sur sa décision, mais dans le foot amateur… Il a inventé une règle. Quand c’est sifflé, c’est sifflé, tu ne reviens pas dessus. S’il fait une erreur au départ, il doit l’assumer. Il ne peut pas déjuger son assistant alors qu’il l’a lui-même suivi".
À la pause, l'@USAvrMSM_Off mène 1️⃣-0️⃣ grâce à un but de Pierre Bourdin 🆚 @FCMAuber . D’abord refusé pour hors-jeu, le but a finalement été validé par l’arbitre quelques instants plus tard. @coupedefranceCA pic.twitter.com/jwaXbWcFVD
— FOOT NORMAND (@FOOT_NORMAND) November 30, 2025
