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Arnaud Tattevin (US Avranches) : "Je n'ai eu que des bons échos sur cette équipe"

Arnaud Tattevin a pris la décision de rejoindre l'US Avranches après avoir passé 14 mois au Paris FC et connu quelques apparitions en Ligue 2. ©USAMSM

Arnaud Tattevin a pris la décision de rejoindre l'US Avranches après avoir passé 14 mois au Paris FC et connu quelques apparitions en Ligue 2. ©USAMSM

Arnaud, bienvenue à vous en Normandie. Vous avez signé à l'US Avranches voilà dix jours maintenant, comment se sont déroulés vos premiers pas au club ?

"Très bien. Je connaissais déjà le club avant de venir pour avoir joué souvent contre lui quand j'étais à Rennes. C’est un club familial, ça fait du bien. Tout le monde connaît tout le monde, ça discute et surtout les installations sont bonnes. Dans l'équipe, je connaissais déjà Martin Expérience via notre passé à Rennes, j’ai joué en sélection avec Darly N’Landu, je connais Harold Voyer en dehors du foot, Jaly Mouaddib est aussi un ami. L’intégration s’est bien passée me concernant, ça rigole bien. J’aime bien la rigolade, je suis souvent de bonne humeur".

"J'ai la particularité de ne pas avoir commencé le football en France mais aux Etats-Unis"

Avant d'arriver à Avranches, votre parcours n'a pas été pleinement linéaire, surtout à vos débuts...

"J'ai la particularité de ne pas avoir commencé le football en France mais aux Etats-Unis. Mon père étant médecin, il avait un an à passer à San Francisco pour son diplôme de professeur. J'avais 7 ans et dans l’école où j’étais, il y avait une équipe de foot. Les gens n’étaient pas très très forts là. Rapidement, je me suis fait repérer par des plus grosses formations de la ville. Avec ces équipes-là, on faisait des tournois, parfois même jusqu’au Mexique. Je ne parlais pas anglais mais il n’y avait pas trop de souci au final car mon père m’accompagnait souvent pour m’aider".

A votre retour en France, vous rejoignez le club breton de Saint-Jacques et très vite, vous tapez dans l'œil du voisin du Stade Rennais. Quels souvenirs en gardez-vous ?

"J'ai fait l'école de foot au Stade Rennais puis j'ai rejoint le centre de formation en y signant un contrat aspirant. C’étaient les plus belles années de ma vie. A ce moment-là, j'ai connu trois sélections pour l’équipe de France U16 et U17 avec Lionel Rouxel comme sélectionneur. Avec Rennes, je me rappelle qu'on a gagné le tournoi mondial de Montaigu en U16, et pas mal d'autres tournois. J'ai aussi eu la chance de devenir champion de France U19".

À quel moment avez-vous décidé de faire du football votre métier ?

"Pour moi, le football quand j’étais jeune, c’était avant tout un loisir. Quand j'ai rejoint le Stade Rennais, les choses sont devenues plus faciles, tous les meilleurs du coin étaient avec moi, c’était facile d’évoluer dans une équipe comme ça. Au niveau de l’école, j’ai toujours été flemmard. Donc quand je suis arrivé au centre de formation, j’ai décidé de faire du football mon métier et de réussir. J’étais toutefois encore jeune à cette époque, j’étais agité, parfois, ça se passait très bien et d'autres fois pas bien du tout. Je pense que j'étais encore un peu immature".

Votre formation passée, le Stade Rennais vous a fait signer un contrat stagiaire de deux ans mais vous avez hélas vécu deux saisons pénibles, notamment en raison de la pandémie...

"J'avais déjà eu des contacts avec Avranches l'été dernier mais j'ai préféré privilégier le paris FC pour avoir ma chance en Ligue 2"

"Lors de la première saison, ça a bien commencé mais c’est ensuite devenu plus compliqué. Lors de la deuxième, je me blesse d'entrée quatre mois à la cheville et je ne reviens qu’en novembre-décembre. Avant la coupure des vacances, je me fais l’autre cheville. À mon retour en février, je joue un peu puis arrive le Covid et le confinement. Voilà comment ça s'est terminé à Rennes. Ensuite, des clubs m’ont appelé mais il y a eu des complications, notamment au niveau du salaire. J’ai attendu longtemps avant de trouver un club. Je suis parti en essai à l’OM, ça ne s’est pas fait alors je suis resté à côté, à Côte Bleue (N3), pour garder la forme. Puis je suis parti en test au SCO Angers. Dès le début, on a senti que ça n’allait pas le faire, ce n’était pas le club pour moi. J’ai enchaîné au Paris FC où par contre ça l’a fait tout de suite. J’y suis d'ailleurs resté 14 mois".

Que retenez-vous de votre passage au PFC et notamment de vos premiers pas en Ligue 2 assortis d'un but contre Niort (J10. 4-1, le 24 septembre 2021) ?

"J’ai commencé avec la réserve, il n’y avait aucune promesse pour moi de rejoindre le groupe pro. J’ai fait les six premiers mois en N3 mais le championnat était arrêté à ce moment-là à cause du Covid. On a quasiment fait un championnat de matchs amicaux. On a notamment joué contre Rennes, Lille, Reims, Caen... Ensuite, Thierry Laurey a pris la tête de l'équipe première. Le directeur sportif m’a appelé et m’a expliqué que le staff pro voulait que je reprenne avec eux. À ce moment-là, j’avais déjà eu des contacts avec Avranches mais j’ai préféré privilégier le Paris FC pour avoir ma chance en Ligue 2".

Vous auriez pu disputer toute la saison dans la Manche. Ne regrettez-vous pas d'avoir dit non à Avranches à ce moment-là ?

"Pas du tout, je pense toujours que c’était la bonne décision. J’ai en effet pu faire quelques matches, j’ai goûté un peu au monde pro. J’étais tous les jours à l’entraînement avec les professionnels, ça m’a permis de m’améliorer. J’ai marqué aussi donc c’est une bonne chose. Ma première en L2, c’était contre Guingamp (J7. défaite 1-0, le 11 septembre 2021). Je venais de rentrer de sélection et je ne m'y attendais pas. J’ai savouré et profité, d'ailleurs 20 minutes pour commencer, c’était pas mal. J’ai pu voir le niveau que c'était et je me suis dit que c’était ce que je voulais. On a perdu 1-0. Quelques semaines plus tard, il y a eu mon premier but en L2 lors d'une défaite à Niort. Je suis rentré un peu après le quatrième but adverse et j’ai marqué. Vu le score, ça n’avait évidemment pas la même saveur même si j’ai apprécié. Personnellement, ça a fait plaisir à ma famille que je marque en Ligue 2, ils m'ont félicité. Je me suis dit que j’avais le niveau. Au final, c'est une satisfaction personnelle et c'est quelque chose que je n'oublierai pas".

"Mon intermédiaire pour rejoindre Avranches en fait, ça a été le kiné du club, Vincent Marié que je connais bien et qui s'est déjà occupé de moi à Rennes"

Comment l'option Avranches est-elles devenue celle qu'il fallait privilégier dans votre esprit ?

"Après le match de Niort, je n'ai plus joué en Ligue 2 pendant quatre mois et on ne m'a pas trop expliqué pourquoi. Au mercato, il y a des joueurs offensifs qui ont signé (Khalid Boutaïb, Lamine Gueye) et il faut savoir qu'au Paris FC, il y avait déjà beaucoup d'attaquants. Mon intermédiaire pour rejoindre Avranches en fait, ça a été le kiné du club, Vincent Marié que je connais bien et qui s'est déjà occupé de moi à Rennes. Mes agents avaient eu Frédéric Reculeau au téléphone l'été précédent, il aimait bien mon profil. Le directeur sportif du PFC m'a expliqué que je n’étais pas le premier choix dans la tête du coach et ils ont compris que je veuille m’engager dans un autre projet. Le dernier jour du mercato, j'ai donc eu un appel du président Gilbert Guérin. On a pu tout régler dans l'après-midi et c'est une bonne chose".

Vous avez marqué votre premier but avec l'équipe réserve en National 3 contre l'AG Caen samedi dernier (J13. 3-1, le 5 février 2022). Quels sont désormais vos objectifs avec Avranches ?

"Je n'étais pas qualifié pour le match à Bourg-en-Bresse mais je le serai pour celui de vendredi. Je vais découvrir le National. Dès lors, je vais tâcher de gratter du temps de jeu, de faire des stats et surtout d'aider l’équipe. Je pense que je vais prendre beaucoup de plaisir ici. De toute façon, je n’ai eu que des bons échos sur cette équipe. 90% de l’effectif du PFC est passé par le National et tout monde m'a dit que l'US Avranches joue bien au ballon. Ça me plaît !"

Enfin, vous souhaiterez certainement continuer en parallèle votre carrière internationale avec la République centrafricaine ?

"Bien sûr ! Je suis Centrafricain par ma mère et international depuis trois ans, j’ai disputé quatre matches en tout. Notre sélection a encore du chemin à faire, c’est un pays un peu moins riche mais il y a des progrès en cours. Pour l'anecdote, au départ, les dirigeants et le sélectionneur n’osaient pas venir vers des jeunes comme moi. Quand j’en ai parlé avec mon cousin qui connaît quelqu’un là-bas, ils m’ont convoqué. Je ne vais pas très souvent en République Centrafricaine mais dans ma tête, je me sens Centrafricain. Ma première sélection face au Niger, c’était vraiment la découverte d’autre chose. C’était vraiment sympa. Mon rêve ce serait de faire la CAN avec mon pays et d'aller loin. Les qualifications pour la prochaine CAN commencent bientôt, l’idée pour moi, c’est d’y retourner pour y participer".

> N1. J21 -  US Avranches (11e - 24 points) / CS Sedan (9e - 29 points), vendredi 11 février à 19 heures au Stade René-Fenouillère.

Aurélien RENAULT

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