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Marvyn Belliard, examen de passage réussi en National ?

Marvyn Belliard, 28 ans, a découvert le National cette saison sous les couleurs de l'US Avranches. ©APL/FFF / Philippe Le Brech

Marvyn Belliard, 28 ans, a découvert le National cette saison sous les couleurs de l'US Avranches. ©APL/FFF / Philippe Le Brech

Si Boulogne ne laisse pas échapper de points d'ici au drapeau à damier, un unité s'avérera suffisante pour que l'attaquant Marvyn Belliard et ses coéquipiers de l'US Avranches valident officiellement un maintien qui ne fait de toute manière plus guère de doute maintenant. Au-delà de ces considérations de pseudo-survie, les Manchois veulent de toute façon briller pour conclure un championnat singulier. "On a fait de mauvaises choses parfois qui font qu'on est à notre place aujourd'hui (11e place), si on avait mis tout du long la rigueur de notre deuxième partie de saison, on aurait pu espérer mieux", glisse Marvyn Belliard qui prévient : "Il n'y aura pas de relâchement, un championnat se joue jusqu'au dernier match, à n'importe quelle position. On va se donner les moyens de gagner et si on peut soigner les stats, on va les soigner !"

"Si on peut soigner les stats, on va les soigner !"
 

Les stats, voilà justement ce qui vient quelque peu noircir le tableau quand on scrute la première saison en National du natif de Longjumeau. Le joueur offensif est impliqué sur 4 buts cette saison. Celui qui a pris part à 28 rencontres de National a d'ailleurs signé sa seule passe décisive - ô combien importante - contre Bourg-Péronnas (J31.1-0) voilà deux semaines. "J'ai la frustration de ne pas avoir autant marqué que les saisons dernières", regrette d'ailleurs le Martiniquais.

Un état de fait qui empêche Marvyn Belliard d'affirmer à l'heure actuelle que l'état-major avranchinais choisira de le prolonger ces prochaines semaines. Pourtant celui qui a découvert l'exigeant National sur le tard, à 27 ans, est en progression constante depuis le début de sa carrière. "Je suis arrivé à 13 ans à Linas-Montlhéry, je suis allé à Palaiseau brièvement puis je suis reparti un temps dans le club de mon quartier à Longjumeau", confie le footballeur. Des mouvements salutaires avant de retrouver Linas-Montlhéry en 2011, d'y connaître le Régional 1 et de s'ouvrir en grand les portes de Sainte-Geneviève en National 2 et bientôt celles de l'US Avranches en National, l'été dernier. Pour savoir si sa carrière se prolongera au 3e échelon hexagonal, il faudra donc attendre les traditionnels entretiens de fin de saison. 

Un réel apprentissage tactique au niveau National

Bien des arguments plaident évidemment en faveur d'une prolongation du joueur de 28 ans. Qui l'a vu écumer les pelouses du championnat cette saison n'aura pas manqué de découvrir sa technique au-dessus de la moyenne. Vif, l'Essonnien a cette faculté à improviser, à créer, à déstabiliser, ce qui tranche au sein d'une formation aux préceptes de jeu forts et prédéfinis. "En termes de différences, que ce soit au niveau du rythme ou sur la dureté des contacts, il n'y a rien en National qui m'a frappé par rapport au National 2, sauf évidemment les notions tactiques", explique d'ailleurs le joueur. "On sent que c'est tactiquement que se fait la différence, chaque match est travaillé, chaque tactique est importante et ça je l'ai beaucoup ressenti. Ça m'a demandé de redoubler d'efforts et de concentration lors des entraînements".

"Je me suis vite plu à Avranches et je pense que ça s'est ressenti sur le terrain"
 

Salué pour sa bonne humeur, très apprécié par ses partenaires, «Marv» semble avoir encore quelque chose à offrir au National, un championnat cependant très compétitif qui ne laisse cependant pas beaucoup de temps à ceux qui s'y aventurent. "Je me plais dans l'axe ou sur un côté", expose le joueur. "De mon point de vue, je pense que ma saison est positive, j'ai quand même beaucoup joué, souvent titulaire (63% des matchs). Honnêtement, je ne m'attendais pas à jouer autant en arrivant à Avranches. Je me suis donné les moyens, tant mieux".

"Si l'opportunité se présente, bien sûr que je veux continuer ici", poursuit par ailleurs l'attaquant martiniquais. "La vie ici n'est pas pareille que ce que j'ai connu mais je me suis vite plu à Avranches et je pense que ça s'est ressenti sur le terrain". Passé par des périodes où il devait combiner sa casquette de joueur à des petits boulots comme livreur, assistant d'éducation ou électricien, Marvyn Belliard peut présentement vivre pleinement du football et garde en tête ses rêves de vie de footballeur professionnel. "J'aimerais essayer de toucher le contrat pro et la sélection martiniquaise, c'est les deux grosses choses qu'il me reste à accomplir", confie l'attaquant. Et s'il peut décrocher ce fameux contrat, le natif de Longjumeau serait à coup sûr le plus heureux du monde.

> National. J33 - US Avranches MSM (11e - 40 points) / FC Sète 34 (9e - 42 points), lundi 10 mai à 20 H 45 au Stade René-Fenouillère.

Un avenir en sélection martiniquaise ?

Né à Longjumeau de parents martiniquais, Marvyn Belliard regarde la sélection d'outre-Mer avec les yeux qui pétillent. "Jouer pour la Martinique, c'est mon rêve", glisse-t-il sans détours. Pour l'heure, personne n'a jamais approché l'Avranchinais mais ce dernier ne peut décemment pas voir le fait d'évoluer en D3 française comme un handicap. Chez les Manchois par exemple, Khaled Adenon (Bénin) ou les deux Haïtiens Steven Séance et Martin Expérience (U23) ont, encore dernièrement, été convoqués en sélection. Marvyn Belliard peut d'ailleurs prendre exemple sur un autre Martiniquais, Cyril Mandouki (Paris FC, L2), d'ailleurs passé par Sainte-Geneviève lui aussi et appelé pour la première fois à 27 ans.

S'il peut rêver, Marvyn Belliard risque pour l'heure de devoir se contenter de sa télévision pour vivre les matchs martiniquais lors de la Gold Cup 2021 qui se déroulera aux Etats-Unis du 10 juillet au 1er août prochains. Il a tout de même un message pour le sélectionneur Mario Bocaly : "Porter le maillot martiniquais serait une grande fierté pour moi et s'ils veulent me sélectionner, je suis évidemment ouvert à cette proposition". Et pourquoi pas ?

Aurélien RENAULT

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