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Pour la charnière Voyer - Baret, c'est la saison de la confirmation

L'ancien du PSG Harold Voyer (à gauche) et l'ex-Guingampais Yohan Baret (à droite) viennent d'entamer la saison de National dans la peau de n°1 et de n°2. ©Damien Deslandes

L'ancien du PSG Harold Voyer (à gauche) et l'ex-Guingampais Yohan Baret (à droite) viennent d'entamer la saison de National dans la peau de n°1 et de n°2. ©Damien Deslandes

Contre Créteil-Lusitanos, en ouverture de championnat voilà dix jours (0-0), les méninges de Yohan Baret (20 ans) et d'Harold Voyer (24 ans) ont dû les renvoyer à un souvenir agité. Lors de la reprise de la saison 2020-2021 contre Concarneau (revers 2-0 à Fenouillère), les deux « stoppeurs » avaient entamé leur aventure avranchinaise ensemble, par une soirée difficile, en l'absence de forces vives. Dix mois plus tard, ce qui n'était alors qu'une association de passage s'est finalement mué en duo de titulaires en puissance. Comme une évidence. "Notre entente dans la vie de tous les jours fait que ça se passe bien sur le terrain quand on évolue ensemble. Yohan dégage beaucoup de sérénité, c'est toujours plaisant d'évoluer à ses côtés. Je peux avoir entièrement confiance en lui, c'est rassurant", lance Harold Voyer. "Harold est un très bon joueur, nos qualités et nos défauts se complètent parfaitement", ajoute Yohan Baret.

"Moi qui viens de paris, Arriver dans la ville d'Avranches m'a fait du bien", Harold Voyer

Malgré l'arrivée de Kassim M'Dahoma et l'émergence du jeune Mathis Lemeray, le duo mis en place par Fred Reculeau semble parti pour durer. La saison de la découverte doit maintenant laisser place à celle, plus piégeuse, de la confirmation. "J'ai toujours cherché à répondre aux attentes du coach", avance Harold Voyer. "En arrivant dans un rôle de troisième ou quatrième défenseur, je n'avais clairement rien à perdre. Cette saison, j'ai l'impression d'avoir franchi un cap, mon statut a changé". Là où beaucoup de joueurs se cassent les dents sur l'impitoyable tri sélectif imposé par le redoutable championnat de National, les deux défenseurs ont réussi leur examen de passage.

Pour Yohan Baret, qui n'était que prêté par Guingamp la saison dernière, revenir dans la Manche s'est presque imposé comme une priorité. "Il y avait peut-être une chance d'intégrer l'effectif guingampais mais moi ce que je voulais, c'était revenir à Avranches et être sûr de jouer", explique celui qui a signé dans le Sud-Manche pour deux années. Là où certains joueurs, souvent jeunes, ne trouvent pas forcément chaussure à leur pied dans la quiétude avranchinaise, les deux centraux ont découvert le cocon parfait pour progresser. "Moi qui viens de Paris, arriver dans la ville d'Avranches m'a fait du bien, ça m'a permis de me concentrer sur le football", déclare Harold Voyer. "Dans un cadre sportif, la ville est top, on sent aussi que les gens sont derrière leur équipe et les jeunes ont moyen de vraiment y progresser", enchaîne Yohan Baret.

Des débutants qui n'en sont plus vraiment

Formé au PSG où il a fait toutes ses classes de minot avant de s'enrôler à Poissy (N2) puis avec la réserve de Lens (N2), Harold Voyer a tout de suite vu le club du président Gilbert Guérin comme la passerelle idéale vers ses rêves de monde professionnel. "Je suis arrivé avec l'objectif de prendre tout ce qu'il y avait à prendre", expose l'ancien Parisien. "J'aspire toujours à être au plus haut niveau et mon quotidien à Avranches me donne beaucoup de confiance dans mon travail. Ma progression est bonne". Elevé dans la culture du jeu au PSG et notamment dans les principes de relance courte chers à Fred Reculeau, Harold Voyer n'a pas été trop dépaysé. Yohan Baret, un peu plus. "À Guingamp, j'ai eu une toute autre formation", abonde le natif de Levallois-Perret. "Mais à titre personnel, j'ai toujours apprécié l'idée de relancer court et d'être joueur en tant que défenseur. Je regardais déjà des matches de National avant de venir l'année dernière, je savais donc à quoi m'attendre".

"J'ai toujours apprécié l'idée de relancer court",
Yohan Baret

Salués pour leur prestation à Créteil, les deux défenseurs avranchinais ne sont clairement pas des débutants sous le maillot flanqué du Mont-Saint-Michel. Harold Voyer va en effet disputer ce vendredi à Sète son 27e match pour l'USAMSM et Yohan Baret son 15e, s'il est apte. "Khaled Adenon et Steven Séance m'ont beaucoup apporté la saison dernière", salue l'ex-Parisien. "Aujourd'hui, j'ai le sentiment que c'est aussi à moi de transmettre ce que je sais déjà. À titre personnel, je trouve ça très enrichissant".

Les promesses semées par le duo de défenseurs s'inscrivent pour l'heure dans le début de saison très encourageant proposé par Avranches. Solidaires lors de la première journée, les Manchois ont fait montre d'engagement et de justesse technique devant Châteauroux (3-1), provoquant un réel engouement parmi les suiveurs du club. "Franchement, ce groupe est costaud", analyse Yohan Baret. "Il est assez bon techniquement et les nombreuses arrivées rentrent parfaitement dans les profils que recherchait le coach, ça a bien pris assez rapidement. Cette saison s'annonce pas mal". Nul excès d'optimisme ne guettait toutefois dans le discours des deux arrières. Un surplus de confiance après seulement deux rencontres serait par ailleurs malvenu. Harold Voyer conclut d'ailleurs très bien la chose : "Yohan et moi avons bien progressé depuis la saison dernière mais on a encore beaucoup à apprendre sinon on ne serait pas en National". Alors, au travail !

> N1. J3 -  Sète (11e - 3 points) / US Avranches MSM (6e - 4 points), vendredi 20 août à 19 heures au Stade Louis-Michel.

Un héritage offensif à assumer

À l'US Avranches, les dernières saisons ont été l'occasion pour bien des buteurs de se mettre en évidence. Dans les équipes de Fred Reculeau, les joueurs de l'arrière-garde ont d'ailleurs souvent eu la primeur d'apposer leur nom à la colonne des buteurs, que ce soit en apportant le surnombre en phase offensive ou en profitant astucieusement de phases arrêtées. Qu'ils s'appellent Bradley Danger, Steven Séance ou Khaled Adenon, tous ont su scorer pour le club manchois. Or, voilà un fait d'armes qui échappe encore au duo Voyer - Baret. "J'aimerais vraiment beaucoup marquer mon premier but, ça ne m'est jamais arrivé en senior et ça rajouterait une corde à mon arc", confie Harold Voyer. "Je pense que dès que j'en mettrai un, il y en aura d'autres. On travaille ça à l'entraînement mais ça reste une question de timing, j'essaie de me donner à fond sur chaque phase arrêtée mais j'ai parfois l'impression d'être maudit". Et si l'incommodante guigne qui touche les deux centraux s'évaporait dès ce week-end à Sète ?

Aurélien RENAULT

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