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Jordan Blondel, le Normand qui veut se faire une place en Bretagne

Malgré la défaite du Stade Briochin (2-1), sa nouvelle équipe, Jordan Blondel a vécu un déplacement plein d'émotions à Avranches vendredi. ©JLR

Malgré la défaite du Stade Briochin (2-1), sa nouvelle équipe, Jordan Blondel a vécu un déplacement plein d'émotions à Avranches vendredi. ©JLR

Lorsqu'il a pris connaissance du calendrier de la saison de National cet été, Jordan Blondel n'a assurément pas manqué de noter dans son agenda la 6e journée qui s'est disputée ce vendredi. C'est, en effet, à cette date et à elle seule que l'ancien de la maison avranchinaise, aujourd'hui Briochin, a effectué un retour sur ses terres chargé en émotions et en souvenirs. "On se sent comme chez soi quand on revient ici, c'est vraiment agréable", confiait ainsi le milieu offensif au sortir du duel entre « ses deux clubs ». "J'ai revu du monde que je connaissais, les anciens, les dirigeants, ceux qui bossent au stade. Il y a toujours ce côté familial, je suis très content". À l'applaudimètre, le natif de Falaise a aussi pu réaliser que beaucoup ne l'avaient pas oublié dans les travées de René-Fenouillère. Il n'y a en définitive que la pelouse, nouvelle, qui avait vraiment changé aux yeux du joueur de 28 ans.

"Je dis toujours que la Manche, c'est ma deuxième maison (...) C'est comme chez moi là-bas"

L'US Avranches, c'est évidemment une double étape importante dans le parcours de Jordan Blondel, lui qui a connu le club du sud-Manche pendant sa formation et bien évidemment deux saisons durant en National 1 (2015-2017), sous les ordres de Damien Ott. Les allées et venues étant légion au troisième échelon français, l'ex-Caennais n'aura finalement croisé la route que d'un seul ancien partenaire ce vendredi. "Je ne connais plus que Bobo (Charles Boateng) maintenant !" Le capitaine de l'USA et son ex-coéquipier ont, par ailleurs, longtemps échangé avant l'échauffement. 

En Normandie, Jordan Blondel, c'est peut-être Avranches, c'est peut-être Caen mais c'est aussi l'US Granville, le club qu'il a quitté cet été pour rejoindre les Griffons briochins. "Je dis toujours que la Manche, c'est ma deuxième maison", rappelle le Calvadosien. "Il y a Avranches bien sûr parce que j'y ai aussi fait mon lycée mais Granville également où j'ai vécu à un âge où j'avais plus de maturité. J'y ai connu beaucoup de bonnes personnes, c'est comme chez moi là-bas". Preuve que Jordan Blondel garde dans son cœur une place à part pour ses anciens clubs, il était présent dans les travées du Stade Louis-Dior dès la 1re journée de N2 pour encourager ses désormais ex-partenaires lors de leur succès sur Sainte-Geneviève-Sports (1-0, samedi 22 août). Et même si ce fut dur de partir, l'appel d'un nouveau challenge dans les Côtes-d'Armor s'est révélé plus fort.

S'imposer à Saint-Brieuc et décrocher le maintien

Même s'il avait fait un test à Ajaccio par le passé, Jordan Blondel vit désormais sa première aventure hors des frontières régionales. Une réalité forcément spéciale pour celui qui aura disputé plus de 170 rencontres de N1-N2 (pour plus d'une vingtaine de buts) flanqué d'un maillot normand. "À Granville, j'avais fait le tour, j'avais besoin de partir. Saint-Brieuc, c'est pour moi une nouvelle aventure, je quitte la Normandie pour la première fois, même si ce n'est pas très loin. Franchement, ça me fait du bien". Si son adaptation en Bretagne s'est d'abord révélée compliquée, l'ancien Avranchinais prend peu à peu ses repères. "J'ai mis du temps à avoir un appartement et à avoir mes habitudes. Au niveau du club, l'intégration avec les joueurs s'est faite naturellement mais c'est important dans l'enchaînement de la préparation d'avoir son chez soi.

"JE PENSE que je peux apporter un peu d'expérience à ce groupe, sans me jeter des fleurs"

Sur le terrain, le début de saison du milieu briochin ne lui a pas encore permis d'être mis en lumière. Son coach, l'ex-Avranchinais Maxime d'Ornano, ne l'a convoqué qu'à trois reprises en cinq journées (pour une heure de temps de jeu). L'ancien Caennais doit se frayer un chemin au cœur d'un groupe promu en N1 grâce à un vrai sens du collectif. Sachant que la rivalité entre la Normandie et la Bretagne n'est jamais bien loin en football, la recrue est-elle, par ailleurs, sujette à de petites plaisanteries de vestiaire ? "Même pas. De toute manière, je suis le premier à chambrer donc...".

À l'arrivée, alors qu'il était venu avec l'extrême motivation de s'imposer à René-Fenouillère, Jordan Blondel a vu son équipe sanctionnée dans son enthousiasme par l'efficacité manchoise en deuxième période. La défaite 2-1 est frustrante pour un Stade Briochin encore en phase d'apprentissage auquel Jordan Blondel donne l'impression de pouvoir apporter une réelle impulsion. "J'attends ma première titularisation avec impatience", lâche ce dernier. "Je pense que je peux apporter un peu d'expérience, sans me jeter des fleurs. Je pense pouvoir calmer un peu les joueurs, on l'a vu ce soir, c'est parti un peu dans tous les sens à un moment donné avec l'arbitre". Alors qu'il attend son heure, l'ancien d'Avranches regarde la vérité en face : "Ce championnat est difficile, l'objectif collectif ce sera de se maintenir et personnellement, j'espère m'épanouir". Ses nombreux fans restés en Normandie attendent forcément avec impatience de voir ce que peut donner la métamorphose d'un léopard normand en un griffon breton.

Aurélien RENAULT

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