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L'US Granville va abattre de nouvelles cartes offensives

Sylvain Didot n'estime pas repartir de zéro avec son secteur offensif mais il va de soi que le visage de Granville aux avant-postes a nettement changé cet hiver. ©Damien Deslandes

Sylvain Didot n'estime pas repartir de zéro avec son secteur offensif mais il va de soi que le visage de Granville aux avant-postes a nettement changé cet hiver. ©Damien Deslandes

Entre l'équipe granvillaise qui a entamé la saison sur la pointe des pieds et celle qui sortira du couloir de Louis-Dior, ce samedi soir, contre Vannes, les différences seront conséquentes. C'est peu dire que la formation de l'entraîneur Sylvain Didot a nettement évolué, plus particulièrement depuis quelques jours et plus précisément dans le secteur offensif. Au départ quasi-inéluctable de Jordan Blondel cet automne s'est en effet ajouté celui de l'avant-centre Arthur Dallois. Malheureux chez les Maritimes, l'ex-Virois s'est engagé cette semaine à Rumilly-Vallières, toujours en N2. "J'ai discuté avec lui jusqu'au matin même de son départ", expose son désormais ex-coach. "Arthur, c'est un très gentil garçon que j'ai poussé à avoir plus de caractère. J'ai tout fait pour le relancer. Il a du talent mais il n'a pas le caractère au service de ses qualités. Il a trouvé un club qui va lui permettre de se rapprocher de chez lui. Il a choisi une autre voie, c'est comme ça".

"Arthur, c'est un très gentil garçon que j'ai poussé à avoir plus de caractère"

La perte de l'avant-centre s'est malheureusement combinée à un autre fait regrettable : la blessure de l'attaquant Rémi Fombertasse, à coup sûr le joueur offensif le plus tranchant de la phase aller. L'ex-Briochin, c'est une certitude, en a pour plusieurs semaines, au grand désarroi de son entraîneur. "Il a une entorse haute de la cheville, c'est très spécial car seul 5% de la population a ça", décrit Sylvain Didot. "Il devrait éviter l'opération mais c'est compliqué à soigner. Il pourrait revenir après six semaines mais on ne prendra aucun risque pour lui et pour la suite de sa carrière". Des semaines d'arrêt et autant de matches à disputer sans le feu follet de 23 ans.

Sans Arthur Dallois, sans Rémi Fombertasse et avec un secteur offensif en manque de punch depuis l'entame de la saison, difficile d'imaginer l'USG impassible cet hiver. Surtout au regard de l'incapacité des pensionnaires de Louis-Dior à s'éloigner pour de bon de la zone rouge. La réponse préliminaire, les Manchois l'ont donnée en allant débaucher Loïc Gagnon chez le voisin vitréen. "Loïc peut maintenant pallier l'absence de Dallois, son profil me plaît bien. J'aurais vraiment adoré l'associer à Rémi, c'est dommage", observe le technicien. Quelques jours plus tard, c'est l'inconnu Tyler Attardo, natif du Canada, qui débarquait du Chili. Une recrue vraiment exotique dont Sylvain Didot louait d'entrée les qualités de combattant. "Il a 20 ans, il faut beaucoup de caractère pour voyager comme il le fait à son âge. Il a la capacité de marquer des buts, il est assez costaud. Il court tout le temps, il tacle, il repart, il se replace. Il n'est pas non plus malheureux dans son jeu de remise".

Et si la solution venait finalement des « anciens » ?

À tout ce beau monde est venu se greffer un dernier nom cette semaine, celui de Souleymane Sawadogo (29 ans), vu en National la saison dernière du côté de Créteil-Lusitanos et libre depuis l'été 2021. "On l'avait déjà contacté cet été et il correspond aux trois excentrés que je voulais en début de saison", avance Sylvain Didot. "Il remplace numériquement Arthur. Il est assez puissant, il a un petit gabarit mais il est capable d'attaquer dans la profondeur, sans ballon. Il est aussi assez puncheur dans les un-contre-un". Loïc Gagnon, Tyler Attardo, Souleymane Sawadogo : voilà un casting granvillais largement renouvelé mais d'ores et déjà un hic pour le club maritime puisque la dernière recrue en date s'est, elle aussi, déjà blessée. "Souleymane a fait un entraînement, il s'est fait mal au genou et il sera absent ce week-end", déplore Sylvain Didot avant d'ironiser. "La poisse nous poursuit, il y a un chat noir caché quelque part, il va falloir le trouver".

"La poisse nous poursuit, il y a un chat noir caché quelque part, il va falloir le trouver"

Une chose est certaine, avec cinq petits points de marge sur la zone rouge, l'USG va vite devoir trouver son point d'équilibre devant pour ne pas se faire davantage de frayeurs. D'ailleurs, repartir de presque zéro avec des nouveaux joueurs n'est pas vraiment un problème pour Sylvain Didot. "Dès lors que j'ai des garçons, comme Loïc Gagnon ou Tyler Attardo, qui s'investissent, je n'ai pas de problème, on l'a vu à Chateaubriant (J16. 1-1, le 22 janvier). Il faudrait maintenant que tout le monde soit en forme et surtout qu'on me laisse tranquille avec les blessures et nos pépins".

Cet effectif remodelé ne pourra décemment pas s'offrir de maintien confortable voire de maintien tout court si les statistiques de ses joueurs offensifs n'évoluent pas significativement. En 2021, les attaquants granvillais ont compilé trois buts seulement (un pour Arthur Dallois, un pour Rémi Fombertasse et un pour Livio Nabab qui a signé un doublé depuis). Et si le salut manchois ne passe pas par les nouveaux, certains anciens ont les dents longues tels que Jeremi Kimmakon, longtemps blessé, ou Sofiane Hamard, souvent remplaçant. "Jeremy a de grandes capacités mais il manque de caractère, il est très loin d'exploiter son potentiel à 100%", expose Sylvain Didot qui aspire à pousser son attaquant hors de sa zone de confort en 2022. "Concernant Sofiane, il y a du mieux, avec tous les absents, lui qui voulait jouer plus, il va être servi. Mais pour enchaîner, il devra continuer à m'en montrer davantage de match en match". En montrer davantage, l'incessant credo de cet exercice 2021-2022 que l'USG souhaite rapidement faire décoller.

> N2. J17 -  US Granville (12e - 19 points) / Vannes (9e - 21 points), samedi 5 février à 18 heures au Stade Louis-Dior.

Les aléas ne sont pas que devant

Le secteur offensif de Granville, en travaux cet hiver, est celui dont on attend assurément le plus en 2022. Mais il n'y a pas que chez les attaquants que Sylvain Didot expérimente des déconvenues ces derniers temps. À Châteaubriant, au sortir d'une semaine noire, l'ancien Guingampais a eu le malheur de perdre son gardien Paul Reulet (fracture). Sur le flanc pour de longues semaines, l'ancien Malherbiste sera suppléé par le Camerounais Stéphane Moussima mais le staff est forcément dépité d'avoir perdu son n°1 dans les cages.

Alors qu'il ne pourra pas compter sur un de ses milieux de terrain (Covid-19), Sylvain Didot n'alignera pas non plus son défenseur Théo Chauvin. Le latéral droit formé au club s'est blessé alors qu'il effectuait un essai du côté de Mandel, club de D3 belge qui a dernièrement accueilli Loup Hervieu (ex-SM Caen) ou encore Thomas Chesnel (ex-Vire). L'agencement des événements n'a d'ailleurs pas vraiment plu aux dirigeants granvillais. "Il n'a même pas pris conscience qu'il avait manqué de respect au club et aux éducateurs", peste Sylvain Didot qui n'a pas encore décidé de la manière dont s'orchestrerait le retour de blessure de son joueur qui a bien l'intention de finir la saison à l'USG. Un problème de plus dans un horizon qui a toutefois vu sortir du brouillard un nouveau défenseur latéral répondant au nom de Kevan Nziengui Nziengui (20 ans), ancien joueur de Versailles annoncé ce jeudi.

Aurélien RENAULT

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