Au FC Rouen, une reprise sous le signe de la sérénité

Le contexte

A La Petite Bouverie, un cadre idéal pour se préparer

C'est dans le cadre verdoyant de La Petite Bouverie que le FCR a repris le chemin de l'entraînement, ce lundi. Un complexe appelé à devenir le camp de base n°1 des « Diables Rouges » pour cet exercice 2025-2026, même si le terrain de La Ferme, jouxtant Diochon, sera toujours utilisable une semaine sur deux en alternance avec le voisin de QRM à partir d'août. "L'année dernière, on avait la sensation de s'éparpiller à droite, à gauche", pointe Régis Brouard, ravi de disposer d'un site fixe pour ses séances. A La Petite Bouverie, le coach rouennais bénéficie de deux aires de jeu (la seconde est actuellement en cours de réfection avec notamment le changement du système de drainage), d'une salle de musculation (partagée avec le football américain et l'athlétisme) et d'un lieu de vie où les joueurs déjeuneront souvent durant ce mois de juillet. "Il y a des efforts qui ont été faits de la part de la municipalité et de la métropole, l'amélioration est nette mais j'en attends encore un peu plus", se montre exigeant le technicien normand. "Il faut que tout le monde prenne conscience que c'est notre outil de travail". Dans son viseur, entre autres : les vestiaires qui font pour le moment l'objet de travaux.

En tout cas, au cœur de ce qui s'apparente à un centre d'entraînement, les partenaires de Clément Bassin vont pouvoir préparer leur championnat dans la tranquillité dans la lignée d'une intersaison qui a été relativement calme à l'échelle du FCR. Si le propriétaire Tarkan Ser a dû remettre au pot, comme il l'avait promis (700 000 € selon nos confrères de Paris-Normandie), l'obstacle de la DNCG a été franchi, pour une fois, dès le premier essai. Par ailleurs, le temps des effets d'annonce, des objectifs paraissant complètement démesurés et des petites déclarations assassines à l'encontre de Quevilly, de l'association ou encore de la presse, qui étaient l'apanage de l'ex-président Iwan Postel, semble révolu. "On va essayer de travailler dans la sérénité. C'est ce qu'il a manqué à ce club", fait remarquer Régis Brouard, désormais épaulé dans son staff par Pascal Braud, comme à l'époque où il officiait à Niort (2014-2016). "Il faut que tout le monde arrête de dire tout et son contraire". Ce climat plus sain ne pourra que favoriser l'obtention de résultats.

L'effectif

Un latéral gauche, deux offensifs et un milieu de terrain attendus

Cinq recrues, trois garçons à l'essai*, 13 départs ; Valentin Sanson, libéré de son année de contrat restante, étant le dernier en date... Le moins que l'on puisse affirmer, c'est que l'effectif du FCR - qui comprend, aujourd'hui, 21 éléments dont trois gardiens - a été renouvelé en profondeur. Et ce n'est peut-être pas fini puisque Abdellah Haimoud et Amara Touré (dispensé de la reprise à cause d'un deuil familial) ne rentrent pas dans les plans de Régis Brouard. "J'ai considéré qu'il fallait oxygéner ce groupe", explique l'ancien entraîneur de Bastia. "Du coup, j'ai dû faire des choix. Ça n'a pas toujours été simple car je me suis séparé de bon joueurs et de bons mec. Mais j'assume mes responsabilités". Alors que plusieurs cadres n'ont donc pas été conservés ou sont partis (Amede Kabongo, Mathieu Mion, Hicham Benkaïd pour ne citer qu'eux), le club rouennais a déjà enregistré les arrivées du défenseur central Formose Mendy (Nîmes, N1), du latéral droit Nassim Titebah (Dijon, N1), de l'attaquant Raphaël Gerbeaud (Saint-Malo, N2), des milieux El Hadji Guiry Egny (Goal FC, N2) et Kenny Da Rocha (Paris 13 Atletico, N1).

"On s'est séparé de joueurs d'expérience mais avec Formose et Kenny, on en a récupéré d'autres qui connaissent très bien la division", indique le coach normand. D'ici la fin du mercato, trois à quatre renforts sont encore attendus : un latéral gauche, deux offensifs voire un élément dans le coeur du jeu. "C'est un secteur qu'il faut étoffer. Dans ce championnat de National, la loi du milieu est importante. J'espère une bonne nouvelle dans la semaine". Une campagne de recrutement facilitée cet été par la nomination de Christophe Chareyre. L'ex-directeur général du Gazélec Ajaccio a été intronisé en tant que coordinateur sportif. "Christophe a été très réactif sur nos premières recrues. On avait noué des contacts avec ces joueurs depuis un long moment. Le club avait travaillé en amont", rappelle Régis Brouard.

*L’ailier Wissam Bouhadiche (ex-Chartres, N3), l’ailier Valdir Fonseca (ex-Epinal, N2) et l’attaquent Valentin Fuss (ex-Titus Petange, D1 luxembourgeoise).

Un joueur au cœur la reprise

Raphaël Gerbeaud, nouveau fer de lance du FC Rouen

Hicham Benkaïd non conservé, Charles Abi pas certain de poursuivre l'aventure, l'attaque rouennaise pourrait être incarnée cette saison par un nouveau visage, fraîchement débarqué de Saint-Malo. En Bretagne, en N2, Raphaël Gerbeaud (25 ans le 4 août) reste sur deux exercices très aboutis avec 30 réalisations et 14 passes décisives en 53 apparitions. "J'aime me retrouver devant le but", ne cache pas le principal intéressé. Des performances qui ont attiré le regard de nombreux recruteurs dont ceux du FCR en contact avec le natif de Saint-Renan dans le Finistère depuis la trêve hivernale. Les supporters des « Diables Rouges » espèrent forcément qu'il sera en mesure de rééditer les mêmes prestations avec leur équipe préférée, un étage au-dessus. Un championnat de National qui ne lui est pas étranger puisqu'il avait déjà connu une expérience avec Bourg-en-Bresse, en 2023, mais dans un contexte complètement différent. "J'étais arrivé à mi-saison. Je n'avais fait que six mois. Il faut savoir switcher".

Hormis cette parenthèse burgienne, la carrière de Raphaël Gerbeaud donne la sensation d'une montée en puissance : N3 avec Plouzané, N2 avec également Plabennec et Saint-Pryvé et aujourd'hui, N1. "Si j'évolue dans le bon sens, ça montre que je travaille au quotidien. A moi de continuer pour me mettre au niveau le plus rapidement possible". Solide, puissant, adroit, Raphaël Gerbeaud (1,88 m pour 82 kg) aime se décrire comme un avant-centre complet. "J'apprécie de combiner avec mes coéquipiers, je suis capable de prendre la profondeur comme de jouer en pivot". Passé également par la formation bordelaise, l'ex-Malouin a hâte de découvrir la ferveur de Diochon et "son ambiance électrique" qu'il n'a goûté, jusqu'à présent, qu'en tant qu'adversaire. "On avait pris une fessée. Je n'en garde pas qu'un souvenir positif". Les prochains devraient largement être meilleurs.