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À l’USC Mézidon, on « recycle » pour faire des miracles

À seulement 29 ans, Damien Blondel est a la fois entraîneur et joueur de l'USC Mézidon. Pour tenter de conserver à nouveau sa place en R1, le club est obligé de faire des "coups" en termes de recrutement. © USC Mézidon

À seulement 29 ans, Damien Blondel est a la fois entraîneur et joueur de l'USC Mézidon. Pour tenter de conserver à nouveau sa place en R1, le club est obligé de faire des "coups" en termes de recrutement. © USC Mézidon

Le contexte

Déjouer de nouveau les pronostics pour enchaîner une troisième saison en R1

Avec l'un des budgets les plus faibles en Régional 1, l'USC Mézidon - dont la devise est « Tout donner » - devra encore réaliser des miracles pour renouveler son bail dans cette division. Et ce même s’il y a eu un recrutement conséquent. La saison passée, les joueurs de ce club du Pays d'Auge ont terminé 7e du groupe A avec 31 points, en position de premier non-relégable. "Je suis plutôt satisfait de la préparation", confiait avant le début du championnat Damien Blondel (29 ans), l'entraîneur-joueur qui reste donc un membre de sa propre formation. "Après, ça va demander encore un peu de temps. Mais d’un autre côté, j'ai eu la chance d'avoir quand même quasiment tout le monde dès la reprise. J'ai beaucoup de recrues donc ça va demander encore un peu de temps pour réussir à formater tout le monde, créer des automatismes et avoir quelques repères collectifs, mais c'est quand même très satisfaisant. On a connu une grosse progression depuis le premier match de préparation". Pour les « Grenats, » l’objectif est clair : le maintien, pour tenter de rester à ce niveau une troisième année de suite, après avoir conquis durant l'exercice 2023-2024 une montée qui n'était pas spécialement attendue. "Oui, oui, très clairement, c’est l’objectif. Il y a deux équipes qui descendent en R2, peut-être trois s'il y a qui relégués de N3*. Donc il faut sécuriser notre place le plus rapidement possible".

Et ce tout en gardant à l’esprit que la présence de l'USCM au sein de l’élite normande est déjà exceptionnelle. "Nous, on sait d'où l'on vient, ce qu'on a à faire maintenant, et aussi que le challenge va être encore plus dur. Parce que l'année dernière, on ne nous attendait pas forcément. On a un peu surpris tout le monde". Dans ce genre de lutte, les conditions de travail sont primordiales, et si les Mézidonnais bénéficient d’un bon terrain d’honneur pour leurs matchs, pour leurs entraînements, la qualité des pelouses n'est pas encore à la hauteur de leurs attentes. "On a encore des conditions qui ne sont pas optimales. On a un terrain d’honneur qui est très beau. De nombreux efforts ont été consentis là-dessus, mais nos terrains d'entraînement ne sont pas très bons". Pleinement conscient que la municipalité a pourtant fait bouger les choses depuis deux ans, le coach du Pays d'Auge aimerait, toutefois, encore augmenter le curseur. "Nos élus ont investi sur un agent, sur du matériel. On a un terrain d'honneur qui est vraiment magnifique. Ça fait plaisir, on sent qu'il y a une évolution. Maintenant, on reste une ville avec des petits moyens, et les terrains d’entraînement sont très secs et ont du mal à être entretenus. Ça demande encore beaucoup de travail, mais ça va venir".

*Au-delà des deux descentes règlementaires par groupe de R1 en R2, compte tenu des six accessions de l'étage inférieur, les relégations à ce niveau dépendent du nombre clubs normands rétrogradés de National 3. Dans un scénario catastrophe mais hautement improbable, ils pourraient y avoir jusqu'à six descentes de N3, entraînant dès lors cinq relégations par poule de R1.

L’effectif

Doubler les postes et Tony Grandsire comme gros coup

Avec neufs recrues pour un seul départ enregistré, l’effectif de Damien Blondel connaît quelques bouleversements. Par chance, la prospection a pu commencer tôt. "Une de nos forces a été d’obtenir notre maintien 15 jours avant la fin du championnat", explique le technicien. "Donc on a pu anticiper un peu ce recrutement. On a aussi une chance, c'est qu'on est à 20 km de Lisieux et de Caen. Donc on est quand même plutôt bien situé. Il y a un bassin de joueurs qui est très intéressant. On récupère souvent les déçus des alentours". L’entraîneur-joueur flaire donc les bons coups dans une zone à proximité. Avec un qualificatif qu’il se donne et qu’on entend rarement pour un technicien : "Je me considère comme un recycleur, un club qui recycle. Je vais chercher des mecs de niveau inférieur, d’autres qui ont déjà évolué à ce niveau-là, ou qui ont perdu un peu leur chance ou un peu l’envie. On essaie de les remobiliser, de les remettre un peu à flots. On fait au mieux avec nos moyens. Ça pourrait être une faiblesse, mais je pense que c'est aussi une force parce qu'on sait pourquoi on est là, on sait aussi qu’on ne se prend pas pour d'autres. On mesure aussi qu'on a la chance d'évoluer en R1".

Aller chercher des revanchards, c’est également une façon de trouver des éléments motivés et de qualité. "Peut-être que dans d'autres clubs sur Caen, les trois quarts n’y joueraient pas. À Mézidon, si. Il y a un peu moins de concurrence et un peu moins de monde sur le papier". Parmi ses recrues, beaucoup viennent de R2 et de R3 à l'exception d'un gros coup avec l'arrivée Tony Grandsire en provenance de l’AS Villers (N2), même s'il n’est apparu qu’une fois, en Coupe de France. "C’est un super coup. L’objectif était de mettre de la concurrence à tous les postes et Tony est tombé du ciel. C’est lui qui nous a contactés, c’est une chance". Avec son statut d’entraîneur-joueur, Damien Blondel ressentait vraiment le besoin également de renforcer son staff, d'où le renfort d’Emmanuel Motloch en tant qu’adjoint. "C'est particulier, ça demande beaucoup de communication, de critique et d’autocritique. On a encore renforcé notre staff pour être encore plus pertinent. On peut le faire parce qu'on est à Mézidon. Je ne pourrais le faire dans un autre club. L'objectif, c’est la plus-value pour le collectif, pas de me faire jouer pour me faire plaisir". Cette mayonnaise semble avoir déjà bien pris. Lors de la 1re journée, l’USCM a tenu en échec l’ASPTT Caen, formation qui descend de N3 (1-1). Des bonnes dispositions à confirmer lors du déplacement périlleux contre la réserve de l’US Granville, ce dimanche.

Le mercato de l’USC Mézidon

  • Arrivées : Emmanuel Motloch (entraîneur adjoint), Maxime Le Roy (AS Verson, R2), Léo Levannier (ASPTT Caen « B », R2), Noah Diallo (AG Caen « B », R2), Louis Poirier (AS Julouville-Sartilly, R3), Pierre Lequest (JS Douvres, R2), Brahim N'Diaye (USON Mondeville, R1), Tony Grandsire (AS Villers, N2), Evan Quenot (libre), Thibault De Sa Moreira (AS Verson, R2)
  • Départ : Léo Richard (SU Dives Cabourg, N3)

L'effectif de l'USC Mézidon :

> Gardiens : Mehdi Skhiri, Tony Grandsire, Lucas Lerebourg.
> Défenseurs : Clément Daragon, Léo Levannier, Louis Poirier, Manuel Gallindo, Dylan Fay, Thibault De Sa Moreira, Hugo Motloch, Lucas Liberge, Alexandre Sellier.
> Milieux : Maxime Le Roy, Pierre Lequest, Evan Quenot, Giordano Deminguet, Joel Lefournier, Paul Chemin
> Attaquants : Moriba Kourouma, Brahim Ndiaye Fauquet, Edilson Esteves, Jordan Stum, Noah Diallo.

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