Trois journées pour autant de défaites, aucun but marqué, une place de lanterne rouge… Les chiffres ne mentent pas. S’il compte une rencontre de moins que la plupart de ses concurrents (la réception de la réserve du SC Bastia, fin août, ayant été reportée ; le vol des Corses ayant été annulé), le SU Dives-Cabourg a raté son début de championnat. Résultat notamment d’une accumulation de blessés depuis la reprise de l’entraînement, mi-juillet, comme rarement vu du côté d’Heurtematte. Dernier exemple en date avec le gardien Maxime Verrier, touché à un ménisque en Coupe de France à la mi-septembre mais dont l’indisponibilité pourrait être moins longue que prévue.
Quoi qu’il en soit, le club de La Côte Fleurie a accumulé du retard et souffre, aujourd’hui, d’un manque criant d’automatismes. "J’ai l’impression d’avoir disputé mon premier match de préparation", constate Philippe Clément, samedi, après le revers de son équipe contre le CMS Oissel (2-0). Pour compenser une condition physique encore imparfaite, l’emblématique technicien appelle ses joueurs à se lâcher, peu importe le temps de jeu qu’ils ont dans les jambes. "On ne doit pas calculer. Je préfère un garçon à fond pendant 45-50’ plutôt qu’un autre qui va pousser jusqu’à la 70’ mais en étant à 50%", prévient le coach divais. "Il ne faut pas penser aux conséquences de ses courses. Quand tu commences à te demander si tu peux revenir à chaque fois que tu te portes à l’avant, tu te freines constamment".
"Quand tu commences à te demander si tu peux revenir à chaque fois que tu te portes à l'avant, tu te freines constamment"
Maintenant, le patron sportif du SUDC est parfaitement conscient que ses troupes "ne peuvent pas livrer un match de coupe chaque week-end". "On ne peut pas tout le temps jouer à l’énergie. Compte tenu du niveau actuel du N3, ça ne pardonne pas", reconnaît-il. C’est pourquoi, pour amorcer une dynamique positive, le SU Dives-Cabourg a procédé à plusieurs ajustements au sein de son groupe. Si Léo Richard, arrivé cet été en provenance de l’USC Mézidon (R1), a déjà plié bagages direction le CA Lisieux (R1), deux éléments bien connus du Stade Heurtematte ont effectué leur retour depuis une poignée de semaines.
Enzo Tayamoutou qualifié à partir de 11 octobre
Tout d’abord le milieu Maguette Diongue, qui a pris part à l’épopée jusqu’en 1/8e de finale de la Coupe de France la saison dernière. "Au mois de juin, on ne s’était pas entendus pour prolonger l’aventure. Entre-temps, Maguette n’a pas trouvé de nouveau club. Du coup, on l’a repris", explique Philippe Clément qui se félicite de récupérer "l’un des meilleurs joueurs qu’il n’ait jamais vu dans son effectif". "Quand il a le ballon, il se passe forcément quelque chose", souligne le technicien qui a également rapatrié Mattéo Mendy. Ayant déjà défendu à deux reprises les couleurs du club de La Côte Fleurie (durant les exercices 2021-2022 et 2023-2024), l’attaquant s’était engagé au mercato avec le GFA Rumilly-Vallières, pensionnaire de N2. Mais l’expérience a tourné court… pour le plus grand bonheur du SUDC.
"Mon expérience me laisse penser que si on reste uni, on peut se sauver"
"Mattéo a prouvé, notamment la saison dernière, qu’il était capable de mettre des buts en N3 (17 avec l’AF Virois). Il l’a déjà fait chez nous auparavant", rappelle le coach divais en espérant que son avant-centre fera de nouveau trembler les filets dans un avenir proche. A partir du 11 octobre et son reclassement en tant qu’amateur, l’entraîneur aux 1 000 matchs sur le banc pourra aussi s’appuyer sur les services d’Enzo Tayamoutou. Formé au PSG puis devenu « pro » à Braga, au Portugal (il était dans le groupe U23), ce milieu offensif était libre depuis un passage par la réserve du FC Bobigny, en 2024. Problème, comme ses deux nouveaux coéquipiers, Enzo Tayamoutou est à court de rythme. Quand sera-t-il à 100% de ses capacités ?
Dans ce contexte, Philippe Clément prône la patience. "Il ne faut pas paniquer et être plus solidaire que jamais. Mon expérience me laisse penser que si on reste uni, on peut se sauver", veut y croire le patron sportif du SUDC qui se souvient de maintiens quasi-héroïques au cours de sa carrière XXL. "Il y a trois ans (lors de l’exercice 2022-2023), on n’avait gagné notre premier match qu’à la 11e journée (!) pour finir à seulement 12 points à la fin de la phase aller. A l’arrivée, on s’en était sorti avec 36 points". Un bel exemple, même si à l’époque, la concurrence était 100% normande. Aujourd’hui, l’adversité (Racing, Chartres…) est d’un tout autre calibre. Mais après tout, ne dit-on pas qu’impossible n’est pas divais.