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Au Palais des Sports de Caen, Hérouville Futsal veut changer de dimension

Après trois défaites lors des trois premières journées, les Hérouvillais tenteront de décrocher leurs premiers points contre Toulouse, ce samedi, au Palais des Sports. ©Damien Deslandes

Après trois défaites lors des trois premières journées, les Hérouvillais tenteront de décrocher leurs premiers points contre Toulouse, ce samedi, au Palais des Sports. ©Damien Deslandes

Au moment du coup d’envoi de la rencontre contre Laval, comptant pour la 2e journée de D1 (défaite 6-4, le 3 octobre), joueurs, dirigeants et supporters hérouvillais ont dû ressentir un pincement au cœur. Pour la première fois dans sa jeune histoire, le porte-drapeau du futsal normand ne disputera pas la majorité de ses matches à domicile dans son gymnase Allende. La raison ? Il n’est tout simplement plus homologué pour cette division. "La saison dernière (qui s’est déroulée à huis clos à cause de la crise sanitaire), on a bénéficié d’une dérogation. On a essayé d’en obtenir une deuxième avec les garanties de la mairie (d’Hérouville)", relate le président Ayoub Benazzouz. Mais cette demande a été refusée par la Fédération française ; ses règlements lui interdisant d’accorder deux dérogations consécutives.

"Dès la fin du dernier championnat, on savait qu'on ne serait pas éligible à une nouvelle dérogation"

Dans son malheur, Hérouville Futsal (HF) a eu le temps de se retourner. "Dès le terme du précédent championnat, quand on a rempli notre dossier d’engagement, on a su qu’on ne serait pas éligible à une nouvelle dérogation. Il nous faut une infrastructure de niveau 1 alors qu’Allende est classé niveau 2. La seule solution consistait à sortir Hérouville Futsal d’Allende". Conséquence, les dirigeants calvadosiens se sont mis en quête d’une salle de repli. Très vite, Lisieux, qui avait abrité l’affiche face à l’ACCS au mois de mars par l’entremise de la Ligue de Normandie et de son président Pierre Leresteux (le gymnase Allende était suspendu), s’est portée candidate.

"Dès la fin juin, on disposait de cette option. Et on remercie d’ailleurs la ville de Lisieux d’avoir voulu nous accueillir". Mais pour se couper le moins possible de ses racines, l’équipe d’Ayoub Benazzouz a cherché un lieu plus proche de chez elle. C’est à ce moment qu’elle s’est tournée vers son « grand frère » caennais. Dans sa démarche, elle a pu compter sur des soutiens de poids. "M. le Maire (Rodolphe Thomas à Hérouville) a immédiatement été à notre écoute ainsi que M. Letouzé (Sylvain, ancien journaliste devenu Conseiller régional). Ils ont été notre trait d’union avec la mairie de Caen". Un accord a rapidement été scellé avec la mise à disposition du Palais des Sports. "Hérouville nous a fait part de ses difficultés pour trouver un site pour ses matches à domicile et qu’en cas d’échec, il était sous la menace d’une relégation", expose Aristide Olivier, maire-adjoint en charge des sports à la ville de Caen.

Un nouveau gymnase à Hérouville fin 2023-début 2024

"On a regardé si c’était techniquement possible de les intégrer au Palais des Sports. La seule condition qu’on avait fixée, c’est qu’il n’y ait aucun impact sur les clubs déjà résidents (le CBC en basket et les Vikings en handball). Les calendriers étant plutôt favorables, ça nous a paru naturel de donner un coup de main à nos voisins hérouvillais". Avec l’arrivée des partenaires de Samir Alla, certains week-ends seront particulièrement sportifs dans la salle caennaise avec le basket le vendredi soir, le handball le samedi et le futsal le dimanche après-midi. "Le Palais des Sports, c’est la solution la plus adaptée pour nous. On remercie Aristide Olivier pour ce compromis ainsi que les clubs de basket et de hand de nous faire une place à leurs côtés", se félicite Ayoub Benazzouz. En posant ses valises au Palais des Sports, les Hérouvillais ambitionnent de changer de dimension.

"L'idée, c'est de sortir Hérouville de sa périphérie. On espère conquérir un nouveau public, faire découvrir notre pratique"

"Au même titre que le CBC et les Vikings, avec notre discipline, on représente la Normandie sur le plan national. Depuis 2014 et le détachement avec le Sporting*, on a connu une évolution rapide car on a eu le talent. Un talent à 90% local. Et on l’a toujours. Aujourd’hui, l’idée, c’est de sortir Hérouville de sa périphérie. On espère conquérir un nouveau public, faire découvrir notre pratique dans notre département. Notre arrivée au Palais des Sports doit nous aider à stabiliser le club à ce niveau, à préparer la relève, à développer notre école de futsal… C’était l’objectif qu’on s’était fixé à l’horizon 2024. On veut faire comprendre aux partenaires privés et aux institutions publiques qu’on a franchi un cap. Le message, c’est : « Faites-nous confiance »".

Bien que le Palais des Sports constitue un formidable outil pour grandir, le départ d’Allende ne se fait pas sans nostalgie, tellement ce gymnase est indissociable de l’histoire d’Hérouville Futsal. "C’est notre culture", réaffirme Ayoub Benazzouz. "On y restera toujours attaché. Les accolades, les cris de guerre, les moments de joie, de doute… On a tout connu là-bas". D’ailleurs, le lien n’est absolument pas rompu ; les hommes de Ramzi Majri continueront de s’y entraîner, la réserve y jouera ses matches alors que l’école de futsal, lancée cette saison sous l’égide de l’emblématique Samir Alla, y a établi ses quartiers (lire ci-dessous). Qui plus est, il convient de signaler que le Palais des Sports ne sera qu’une parenthèse. D’ici la fin de l’année 2023 voire début 2024, un gymnase flambant neuf va sortir de terre à Hérouville sur lequel les coéquipiers de Samir Alla seront prioritaires. Une étape supplémentaire dans le développement du meilleur club de futsal de la région.

> D1 Futsal. J4 - Hérouville (10e - 0 point) / Toulouse (5e - 4 points), samedi 23 octobre à 16 heures au Palais des Sports de Caen.

*Jusqu’en 2014, le futsal était une section du club du SC Hérouville, évoluant sur gazon à 11.

L’école de futsal d’Hérouville sur les rails

Capitaine de l'équipe première en D1, Samir Alla est également le responsable de l'école de futsal d'Hérouville. ©Damien Deslandes

Dans les cartons depuis 2016 mais repoussée faute de créneaux, tout d’abord, puis à cause de la crise sanitaire, l’école de futsal d’Hérouville a vu le jour à la rentrée de septembre. Et les premières tendances sont extrêmement positives avec une cinquantaine de jeunes inscrits des babys aux U18 avec, entre autres, une formation 100% féminine en U16. "Beaucoup d’entre eux sont issus d’Hérouville mais on en a aussi qui viennent de toute l’agglomération caennaise", précise Samir Alla (36 ans). Capitaine de l’équipe fanion en D1, l’international français prépare sa reconversion. Déjà titulaire du BMF football et du Performance futsal, deux diplômes distincts, le responsable de cette école, à la tête d’un groupe de cinq éducateurs, fait partie de la promotion 2021-2022 du BEF.

"Notre ambition est de pérenniser le club en formant les futures générations", indique Samir Alla. Faute de disponibilités, pour le moment, dans les gymnases hérouvillais, les entraînements de la relève du HF se déroulent le dimanche. "Ce n’est pas évident pour les parents ni pour les enfants car la plupart pratiquent un autre sport : le football sur herbe, le hand, le basket… A terme, on espère obtenir des créneaux le mercredi". L’arrivée d’une nouvelle salle sur la ville à l’horizon 2023-2024 (lire par ailleurs) devrait solutionner une partie de ce problème.

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