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Avant la reprise du Régional 1 féminin, quatre formations normandes passées au crible

Qu'elles ambitionnent de jouer le haut du tableau ou qu'elles luttent pour le maintien, toutes les équipes du Régional 1 féminin normand vont avoir une carte à jouer.

Qu'elles ambitionnent de jouer le haut du tableau ou qu'elles luttent pour le maintien, toutes les équipes du Régional 1 féminin normand vont avoir une carte à jouer.

L'AS Cherbourg de David Laye a le vent en poupe

Invitée surprise des barrages d'accession à la D2 au printemps, l'AS Cherbourg sort d'une saison exceptionnelle conclue à la deuxième place. Si l'équipe manchoise n'a pas su se défaire de Rueil-Malmaison à l'arrivée, cela n'est aucunement venu remettre en cause un exercice marqué par un parcours à domicile plus que parfait (13 matches pour autant de victoires). De quoi revoir ses ambitions à la hausse pour ce nouvel exercice ? "L'objectif de la première place me semble dur à atteindre car il y a de bonnes équipes dans ce championnat, notamment le Stade Malherbe, QRM et Rouen Plateau-Est", tempère l'entraîneur David Laye. Pour sa quatrième saison à la tête des Cherbourgeoises, l'ancien joueur du club se veut prudent même s'il attend de la continuité dans ses rangs. "Notre saison dernière nous a étonnés, on n'avait pas fixé d'objectifs. Là, on aimerait rester au trois-quatre premières places. L'idée, c'est de rester dans le haut du tableau toute la saison".

Si on ne parle aucunement de montée en Division 3* dans le nord Cotentin, l'ambition se lit en filigrane dans les discours des uns et des autres. Il n'y a qu'à observer l'intersaison vécue par le groupe manchois pour se convaincre que ce dernier aura nettement les moyens de ses ambitions. L'équipe ne s'est ainsi pas affaiblie, elle s'est même à coup sûr renforcée. Les ex-Malherbistes Chloé Regnier et Constance Mesnage se sont engagées, tout comme Thais Besson (Marigny) et Joyce Puzenat qui arrive de la région lyonnaise. Mais le gros coup du mercato à Cherbourg, c'est cependant d'avoir su conserver sa meilleure buteuse, Astou Ngom. L'internationale sénégalaise était particulièrement demandée mais elle a fait le choix de la stabilité. "Le fait qu'elle reste une deuxième saison, c'est une bonne nouvelle pour nous", se réjouit David Laye qui sait que son attaquante peut changer bien des choses. Par ailleurs, le technicien a également accueilli dans ses rangs une autre joueuse africaine, annoncée prometteuse, en la personne de Joséphine Ngandi Ngandi, arrivée d'Ukraine. Alors, rendez-vous sur le podium en mai 2023 ?

> R1. J1 - Cherbourg / FC Rouen, dimanche 18 septembre à 15 heures au Stade André-Picquenot.

*A compter de la saison 2023-2024, une Division 3 fera son retour en France. Cela a pour conséquence de faire disparaître les barrages en Régional 1 et de transformer la première place en ticket direct pour la future D3.

Pour ses adversaires, Quevilly-Rouen aura les armes

David Laye n'est pas le seul à citer QRM parmi les favoris en puissance du groupe normand de Régional 1 féminin. Ils sont en effet une large majorité à scruter ce qui se passe sur les bords de Seine depuis plusieurs saisons et pour beaucoup, les filles de Quevilly-Rouen auront un grand rôle à jouer au cours de cet exercice 2022-2023. "On méritait peut-être mieux la saison dernière, on a fini quatrième avec la deuxième meilleure attaque et la deuxième défense la plus imperméable", expose l'entraîneur Yohan Tristant qui s'avance vers sa deuxième année sur le banc des « Sang et Or » normandes. Le groupe seinomarin "tout nouveau" à l'orée de la saison dernière, a désormais un championnat plein dans les jambes et beaucoup de talent à revendre. C'est pourquoi, il assumera en partie l'étiquette de favori que ses adversaires lui ont collé sur le front. En partie car aux yeux de Yohan Tristant, il sera difficile de jouer la montée dans un groupe où figure aussi le SM Caen. "Il n'y aura plus de barrages, il n'y a qu'une accession directe, on ne va donc pas annoncer qu'on va finir premier même si on a les armes pour embêter n'importe qui. Toutefois, Malherbe me semble encore un cran au-dessus".

Les objectifs de QRM s'inscrivent donc plus dans une perspective de moyen-terme que dans cette seule exercice 2022-2023 où le recrutement a toutefois été intensif. La relance dès l'année prochaine d'une Division 3 pour faire tampon entre le niveau régional et le monde impitoyable de la D2 offre en effet de belles perspectives au club quevillais. "On n'a pas envie de cacher que la montée en D3 est une ambition à court-terme, on espère y être dans les deux ou trois prochaines saisons", assure Yohan Tristant. En attendant ces échéances, les filles de QRM vont continuer leur progression et leur marche en avant au sein d'une ligue que leur coach trouve de plus en plus attrayante. "Le championnat de Normandie s'améliore année après année, il possède des équipes de plus en plus compétitives et avance selon moi dans la bonne direction".

> R1. J1 - Quevilly-Rouen / Evreux, dimanche 18 septembre à 15 heures au Stade Mahmoud-Tiarci.

Sixième l'an passé, l'US Alençon de Mélissa Renard regarde vers le haut

Que les suiveurs du club se rassurent : si elle a été aperçue sur les réseaux sociaux ces dernières semaines portant un maillot de l'US Orléans, l'attaquante vedette de l'équipe ornaise Mélissa Renard sera toujours de la partie avec l'US Alençon en 2022-2023. Le duo d'entraîneurs Emmanuel Mauger - Jérémy Monnier ne peut que se réjouir d'avoir conservé son artilleuse mais aussi la plupart des talents qui ont offert à l'USA de terminer sixième du dernier championnat et de devenir vice-championne de Normandie. Le seul départ majeur de l'été, et non des moindres, est celui de Claire Renard, partie rejoindre les rangs de Montauban en D2. "Ce départ a été compensé par l'arrivée de Marine Campos, une ex-joueuse de D1, qui a à peu près le même profil", dévoile Emmanuel Mauger. "C'est vraiment une leader d'équipe et de vestiaire, on a pu vite s'en rendre compte sur les matchs amicaux cet été".

Il n'y a donc aucune surprise à voir Alençon s'ancrer dans une logique de continuité à l'aube de ce nouvel exercice où les Ornaises comptent bien avoir leur mot à dire et si possible faire mieux que la saison passée. "Quand tu es entraîneur et compétiteur, tu as forcément envie de voir ton groupe aller le plus haut possible", rappelle Emmanuel Mauger, par ailleurs très satisfait de l'impression laissée par les ex-U18 qu'il a intronisé en équipe senior cet été. Mais l'USA a-t-elle les épaules pour que, déjà, on fasse d'elle un sérieux prétendant au podium final ? Sans doute pas. "On a des équipes dans ce championnat, au moins cette saison, qui nous sont clairement supérieures car elles ont d'autres moyens et des effectifs beaucoup plus complets". À terme néanmoins, d'éventuelles montées de QRM et de Malherbe au niveau supérieur pourraient permettre à Alençon d'avoir plus de place pour briller. En attendant, sans parler de montée et sans oser penser au maintien, dans l'Orne, on aspire à poursuivre sereinement son petit bonhomme de chemin.

> R1. J1 - Gonfreville / Alençon, dimanche 18 septembre à 15 heures au Complexe sportif Marcel-Le Mignot.

Petit-Poucet de la saison, le SC Thiberville n'a pas froid aux yeux 

À tout juste 24 ans, l'entraîneur du SC Thiberville Benjamin Baize, sera avec l'Ébroïcien Erwan Coriton, le plus jeune coach de la division. Cela n'empêche pas le jeune technicien de faire preuve d'ambition dans cette saison 2022-2023 qui s'apparente à un sacré défi pour ses joueuses. Les Euroises viseront fort logiquement un maintien qui s'annonce disputé après s'être fraîchement sorties du Régional 2. "Notre montée ne s'est pas jouée seulement sur la saison dernière mais à plus long terme", précise Benjamin Baize. "Il y a quatre-cinq ans, il y a eu un refus de monter en R1 après avoir pourtant fini en tête du R2. Le club a senti que l'équipe n'était pas encore assez solide, pas encore prête". Malgré le Covid, les saisons qui ont suivi ont ainsi permis aux footballeuses de Thiberville de se perfectionner et d'arriver à maturité si bien que le Régional 1 sera, bel et bien, leur terrain de jeu cette saison.

Pour échapper à l'une des deux dernières places du classement, l'équipe du Pays d'Auge tentera de s'appuyer sur un groupe qui se connaît désormais sur le bout des doigts et sur quelques joueuses qui ont déjà connu ce niveau par le passé, déjà au SCTF. "On va tout mettre en œuvre pour rester en R1 et pourquoi pas y perdurer même si notre priorité reste d'être un club formateur", nous éclaire Benjamin Baize. "On veut faire prendre de l'expérience à nos jeunes pour qu'elles poussent les cadres qui arriveront tôt ou tard à la fin de leur aventure. L'idée, c'est qu'elles puissent prendre le relais. Mais clairement, la saison sera réussie si on se maintient". Thiberville s'attend cependant clairement à un défi particulièrement relevé. "On est les outsiders, les challengers, on le sait, mais les belles écuries de ce championnat ne sont pas inaccessibles. Pourquoi pas devenir leur bête noire ?" L'opération maintien ne manquera clairement pas de saveur et l'entrée en matière contre le Stade Malherbe, dimanche, aura au moins le mérite de mettre directement les joueuses dans le bain.

> R1F. J1 - Thiberville / SM Caen, dimanche 18 septembre à 13 heures au Stade Jean-Voisin.

Aurélien RENAULT

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