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Avant le Tournoi de France, les Bleues décortiquées par Stat Malherbe

Pour la troisième édition du Tournoi de France, qui se déroulera en Normandie (16-22 février), les Bleues seront opposées à la Finlande, au Brésil et aux Pays-Bas. ©Damien Deslandes

Pour la troisième édition du Tournoi de France, qui se déroulera en Normandie (16-22 février), les Bleues seront opposées à la Finlande, au Brésil et aux Pays-Bas. ©Damien Deslandes

A l’exception des grands rendez-vous estivaux, l’Euro et la Coupe du Monde, il est peu évident d’évaluer les dynamiques et les performances des nations féminines, tant les affiches en dehors de ces fenêtres, durant les phases de qualification, sont déséquilibrées. Preuve en est avec les deux dernières campagnes de l’équipe de France avec des confrontations contre des sélections d’un très faible niveau. Le rapport de force a été systématiquement en faveur des Bleues. En témoignent, leurs résultats depuis le mois de septembre et le début des éliminatoires du Mondial 2023. Bilan : six victoires en autant de sorties, 37 buts inscrits (dont 11 rien que face à l’Estonie et 10 contre la Grèce) pour seulement deux encaissés (les deux lors du même match, face à la Slovénie). Constat identique pour les qualifications à l’Euro 2022 : première place du groupe avec huit succès en huit journées, 44 buts marqués, aucun subi !

Paradoxalement, les rencontres amicales ont plus de valeur que leurs homologues officielles, hormis les grandes compétitions internationales. C’est pourquoi ce Tournoi de France (16-22 février) revêt un intérêt. Comme pour la première édition, dans le Nord, en mars 2020, avec des oppositions face au Canada, au Brésil et aux Pays-Bas, les spectateurs normands devraient être gâtés. De nouveau, les Tricolores se confronteront à la Seleçao et aux championnes d’Europe en titre. La Finlande, plus en retrait sur la scène continentale, complétera le tableau.

Corinne Diacre privilégie le 4-3-3… comme toutes les grandes nations

Depuis qu’elle a pris les commandes de l’équipe de France en 2017, Corinne Diacre a structuré une équipe autour d’un 4-3-3 (ou 4-1-4-1). La sélectionneuse privilégie une attaque à une seule pointe, accompagnée de deux ailières, soutenue par un milieu à trois avec une pointe basse et une défense classique à quatre. Jamais sous son mandat, elle n’a opté pour un schéma à trois derrière. Des choix qu’on retrouve chez la plupart des meilleures nations où l’on remarque une flagrante absence d’originalité tactique. Leurs entraîneurs adoptent tous ce système. Surtout, il est très rare de voir des adaptations en cours de match. Les changements « poste pour poste » sont souvent favorisés. Les raisons peuvent être multiples. L’une d’entre elles réside à coup sûr dans le manque de variété durant la période d’apprentissage des joueuses. Ce football féminin est jeune. Il est toujours en phase de structuration. La palette des options tactiques s’enrichira petit à petit.

Dans le 4-3-3 de Corinne Diacre, Marie-Antoinette Katoto (PSG) a émergé en n°9, supplantant Valérie Gauvin (Everton, ANG) dans la hiérarchie des attaquantes depuis la rentrée de septembre et non convoquée pour ce rassemblement. Pour les rôles d’excentrées, les droitières Delphine Cascarino (OL) et Kadidiatou Diani (PSG) sont les éléments les plus utilisés. Dans le cœur du jeu, la pointe basse est occupée par Charlotte Bilbault (Bordeaux) ; Grace Geyoro (PSG) et Sandie Toletti (Levante, ESP) étant alignées en relayeuses.

Le XI type des Bleues

Au sein de l’arrière-garde, les rotations sont plus nombreuses ces derniers temps. Sakina Karchaoui (PSG), Selma Bacha (OL) et Perle Morroni (OL, pas appelée pour ce tournoi en Normandie) se disputent la place de latérale gauche avec un avantage pour cette dernière. A droite de la défense, Eve Perisset (Bordeaux) et Marion Torrent (Montpellier) sont en concurrence. La charnière centrale est structurée autour de Wendy Renard (OL). Depuis la retraite internationale de Sarah Bouhaddi, Pauline Peyraud-Magnin (Juventus, ITA) garde les cages tricolores.

Cette saison, un renouvellement s’est opéré chez les Bleues. On ne reviendra pas sur les non-convocations, largement médiatisées, d’Eugénie Le Sommer et d’Amandine Henry. Dans le onze type présenté dans cet article, seules Pauline Peyraud-Magnin et Charlotte Bilbault sont âgées de plus de 27 ans. La grande majorité des joueuses sont proches de leur pic de carrière ; ce qui constitue assurément un bon signe.

Des différences principalement réalisées dans les couloirs

Difficile de s’attarder et de détailler les animations de jeu tant les filles de Corinne Diacre ont régulièrement rencontré la même opposition cette saison avec une domination écrasante et une possession supérieure à 65%. Pendant ces matches, on a vu une équipe de France avec une défense centrale responsabilisée avec le ballon, utilisant beaucoup la largeur et des latérales collées à la ligne de touche. La progression du « cuir » passe rarement par la sentinelle. Les différences sont principalement réalisées dans les couloirs avec des combinaisons recherchées au sol entre la latérale, la relayeuse et l’excentrée. Enormément de centres sont tentés pour toucher Marie-Antoinette Katoto.

De là à préjuger de ce que seront les plans proposés par les sélectionneurs durant ce Tournoi de France… Le onze type des Bleues qu’on vient de vous présenter ne sera pas forcément celui proposé par Corinne Diacre au regard des absences, des méformes et des retours de blessures… Dans tous les cas, les trois oppositions contre la Finlande, le Brésil et les Pays-Bas seront riche d’enseignements pour la sélectionneuse, dans l’optique de façonner une approche tactique, à quelques mois de l’Euro.

Répartition des centres de l'équipe de France sur ses cinq derniers matches.

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