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Contre Châteaubriant, Jules Huet et l'AG Caen veulent leur exploit

Tombeurs du Val-de-Reuil (R2) au tour précédent, Jules Huet et les Caennais ont avoir une tâche bien plus compliquée, dimanche, contre Châteaubriant. ©Photo d'archives

Tombeurs du Val-de-Reuil (R2) au tour précédent, Jules Huet et les Caennais ont avoir une tâche bien plus compliquée, dimanche, contre Châteaubriant. ©Photo d'archives

Certaines rencontres marquent l'histoire d'un club. A l'AG Caen, on espère que la réception de Châteaubriant, dimanche, dans le cadre du 7e tour de la Coupe de France, appartiendra à cette catégorie. Il faut dire qu'en cas de qualification, l'Avant-Garde éliminera pour la première fois une formation hiérarchiquement supérieure. Ces deux dernières années, que ce soit contre Orléans (L2) ou Granville (N2), la marche a été un peu trop haute pour la bande à Julien Le Pen. La troisième sera-t-elle la bonne ? "On veut notre exploit", lance Jules Huet qui se projette déjà un peu. "Forcément, si on passe, on se rapprochera de la possibilité d'affronter un club pro (en 1/16e de finale, avant cela, il faudra, néanmoins, remporter deux autres matches), et comme il devrait rester plus de Ligue 1 que de Ligue 2".

"Jules fonctionne au challenge. Je sais comment le motiver. Mais contre Châteaubriant, il n'y en aura pas besoin"

Encore faut-il franchir l'obstacle castelbriantais. Tout sauf évident. Promus en N2 cette saison et auteurs d'un excellent parcours jusqu'à l'arrêt des championnats fin octobre pour cause de la Covid-19 (2e), les Voltigeurs ont créé l'une des sensations au tour précédent en venant à bout du Mans, quatrième de N1 ! Une confrontation qui se tiendra dans un climat spécial. Comme pour toutes les affiches de cette « Vielle Dame », le huis clos sera de rigueur dans le mythique Stade de Venoix ; contexte sanitaire oblige. "C'est vrai qu'on ne ressent pas la même atmosphère que d'habitude. On a dû mal à croire qu'on va disputer un 7e tour". Et pourtant. "Il faut garder notre sérieux. On n'a pas le droit à l'erreur".

Surtout qu'avec les interrogations planant au-dessus du N3, une défaite pourrait bien être synonyme de clap de fin pour les Caennais lors de cet exercice 2020-2021. Jules Huet n'a pas besoin qu'on lui rappelle l'enjeu de cette rencontre pour se transcender. "Jules fonctionne au challenge. Je sais comment le motiver. Mais contre Châteaubriant, il n'y en aura pas besoin", explique son entraîneur Julien Le Pen. "Je me souviens que la saison dernière, on avait croisé Mathieu Duhamel avec Grand-Quevilly (l'ancien attaquant professionnel notamment du Stade Malherbe). Avec Jules sur le dos, on ne l'avait pas vu du match". Le coach de l'AGC n'a aucun doute sur la capacité de son joueur à se mettre à la hauteur de l'événement, dimanche.

Des contacts avec Avranches et QRM dans le passé

Il faut dire que pour de nombreux observateurs, Jules Huet est considéré comme l'un des meilleurs arrières de la région. "Jules, c'est un très bon joueur de foot, un très bon défenseur central, costaud sur l'homme avec une bonne lecture du jeu", énumère Julien Le Pen qui en recrutant, l'été dernier, Joël Lembo, en provenance de Saint-Lô, à dénicher le complément idéal. "Joël nous apporte cette touche d'expérience". Reconverti sur le tard en défense par Philippe Clément à l'époque où il évoluait à Dives-Cabourg, le n°5 de l'Avant-Garde possède des qualités techniques au-dessus de la moyenne. "Et je pense qu'il peut faire plus", estime son coach.

"Quand tu le vois dans les petits jeux, il n'est pas maladroit du tout. Quand il tire, ça fait souvent mouche"

Avant d'ajouter : "Quand tu le vois dans les petits jeux, il n'est pas maladroit du tout. Quand il tire, ça fait souvent mouche. Il est aussi capable de casser des lignes par sa passe, par ses diagonales. Ça lui vient certainement de sa formation d'attaquant". Une liste de qualités qui aurait pu lui ouvrir les portes des divisions supérieures. "En 2017, j'ai reçu une proposition d'Avranches pour intégrer le groupe National. A l'époque, j'avais opté pour le projet mondevillais en N3 (le club de ses débuts). Et la saison dernière, QRM m'a aussi contacté mais quand le nouveau coach (Bruno Irles) a été nommé, il a préféré recruter des joueurs d'expérience", développe Jules Huet.

Bien sûr, à ce niveau, le Caennais aurait eu tout à prouver. D'ailleurs, il ne serait pas parti avec un statut de titulaire mais plutôt de n°3 ou 4 dans la hiérarchie. Ça n'empêche qu'on aurait été curieux de voir ce que ça aurait ou donner. De toute façon, aujourd'hui, cette perspective lui semble loin. "Si on me proposait d'aller jouer au-dessus, j'y réfléchirais car on a toujours envie de se challenger à un niveau supérieur. Mais à 25 ans, je dois aussi commencer à construire ma vie professionnelle". En attendant, il fait le bonheur de l'Avant-Garde dont il sera l'un de ses principaux atouts pour décrocher ce précieux sésame vers le 8e tour.

> Coupe de France. 7e tour - AG Caen (N3) / Châteaubriand (N2), dimanche 7 février à 13 H 30 au Stade de Venoix - Claude-Mercier.

Un physique qu'il a fallu remettre en route

Tous ceux qui ont pu le croiser ou l'affronter peuvent en témoigner. Au-delà de ses qualités de footballeur, Jules Huet rayonne sur un terrain par sa dimension physique. "C'est une force de la nature. Il est tellement puissant au démarrage qu'il peut rattraper certains coups. Il va très vite", confirme Julien Le Pen, le coach de l'Avant-Garde. Bien sûr, comme nombre de ses camarades, cette reprise précipitée de la Coupe de France (seulement une dizaine de jours ont séparé l'annonce de la FFF du 6e tour) ne fut pas simple à appréhender. "Après deux-trois d'arrêt sans compétition, c'est vrai que ce ne fut pas simple", ne cache pas le défenseur caennais privé également, depuis l'instauration du deuxième confinement, des salles de sport où il s'adonnait presque quotidiennement à la musculation.

Afin de ne pas perdre le rythme, Jules Huet s'est donc mis à la course à pied, comme beaucoup de Français, à raison de deux-trois sorties par semaine. "C'est là qu'on se rend compte que le footballeur n'aime pas trop courir", plaisante-t-il. "J'ai aussi fait des séances de gainage, de renforcement musculaire chez moi". Toutefois, après deux semaines d'entraînement, les sensations sont assez rapidement revenues. "C'est comme le vélo, ça ne se perd pas". Pour Jules Huet comme pour ses coéquipiers, c'est l'heure de se remettre en selle.

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